Entiers officiels coronoviraux

Dans deux pays, le chef du pouvoir exécutif a pris l'initiative de faire envoyer à chaque foyer par la poste une lettre comprenant les consignes du gouvernement pendant l'épidémie de covid-19.

Au plus simple au Royaume-Uni (photographie de Commonwealth Stamps Opinion, publié le mercredi huit avril 2020).

La lettre du Premier Ministre Boris Johnson a été annoncée et diffusée en ligne le trente mars, mais il a été jugé nécessaire de l'envoyer en trente millions d'exemplaires par la Royal Mail, reçu le huit avril par le rédacteur du blog Commonwealth Stamps Opinion.

En terme d'efficacité-vitesse et de coût, le gouvernement français s'est contenté d'un sms le lundi seize mars, la veille du confinement général... espérant sûrement que ceux non équipés de téléphone portable ont été directement informés par les médias télévisés, radiodiffusés et la presse écrite, leurs proches connectés... Ou, le mardi dix-sept, par les forces de l'ordre.

Recto et verso de la carte postale envoyée aux États-Unis (via Linn's Stamp News, trente mars 2020).

Le vingt-sept mars, l'administration fédérale a annoncé l'envoi d'une carte-entier postal aux cent trente millions de foyers des États-Unis, avec les consignes des Centers for Disease Control and Prevention.

Et là, controverse : sur le recto, le nom de Donald Trump est pré-éminent : ce sont ses consignes pour l'Amérique ! Ce qui a déplu à un médecin cité par USA Today.

Ensuite, quand on connaît la relation délétère entre le Service postal des États-Unis et le Président-patron-grande gueule... Entre internet, les chaînes toute info, les autorités locales - autonomes aux États-Unis depuis les municipalités et les comtés jusqu'aux cinquante États,etc., n'y avait-il pas plus urgent à faire transporter par les postiers ?

Surtout quand à peine quelques heures ensuite, Trump lui-même s'est opposé à ce que l'USPS puisse profiter du paquet financier négocié entre l'exécutif et le Congrès pour soutenir les entreprises le temps de la crise épidémique !

L'USPS publique survivra-t-elle à l'épidémie et à ce président ?