vendredi 7 juillet 2023

Des hauts et des bas pour La Poste française et ses clients

 Ces derniers jours d'actualité de juin-juillet 2023 en France montrent, comme souvent, les aléas de La Poste et de ses clients.


Tout d'abord, du vingt-sept juin aux petites heures du deux juillet dernier, les émeutes suite à la mort de Nahel Merzouk ont entraîné de nombreuses dégradations de bureaux de poste et de La Banque postale. Croyance Des voleurs de pouvoir s'emparer d'argent liquide malgré la sécurisation des automates et du coffre ? Comme d'autres commerces, La Poste a-t-elle servi de dérivatif aux tourments quotidiens de la population en colère : le lieu où il faut faire la queue pour retirer son maigre capital, implorer le droit à un découvert, etc. ? Comme le furent les lieux de la fast-fashion des coûteuses marques publicitaires : lunettes de soleil, polo à crocodile, etc.

L'Agence France Presse a tiré le bilan le quatre juillet, repris ici par Le Figaro. Sur sept mille bureaux postaux-et-agences bancaires, cent cinquante ont été « impactés », quatre-vingts distributeurs de billets « détruits ».

Surtout, quatre-vingts bureaux n'ont pas pu rouvrir, soit détruits par incendie, soit trop endommagés pour la sécurité des personnels et des clients alors que le six du mois est la date de versement des pensions sociales et de retraite en France. Ces destructions ont eu lieu dans des quartiers où le bureau de poste reste l'agence bancaire la plus accessible car présente partout.

Le bureau du centre du quartier La Paillade-Mosson a pallié la destruction de celui du sud du quartier, le six juillet 2023 (information de La Poste Occitanie, via Twitter).

À Montpellier, la Direction Occitanie de La Poste a communiqué sur le renforcement du bureau La Paillade, au centre du quartier montpelliérain, suite à l'incendie du bureau Mosson au sud du quartier près du stade de football.


Annonce du partenariat entre Michelin et La Poste (via Twitter).

Ça va mieux du côté de l'équipement automobile des facteurs français. Le vingt-sept juin, le Groupe La Poste a annoncé un partenariat pour tester les nouveaux pneus prototypes UPTIS de l'équipementier Michelin : en vidéo avec réaction du public au journal télévisé de TF1.

Particularité : ils sont sans chambre à air, composé d'une structure de rayons pneumatiques et donc de beaucoup de vide.

L'objectif est de limiter l'entretien des pneumatiques à chambre à air (crevaison) et de tester pendant deux ans dans les Hauts-de-France (Nord-Pas-de-Calais-Picardie) ces roues dans toutes les conditions urbains et rurales, météorologiques possibles.

Comme me rappelle le cas du tramway avec alimentation par le sol de Bordeaux, La Poste doit gagner à être le cobaye de l'expérimentation, ce qui s'ajoute aux différentes missions exercées par les facteurs pour que leur activité courrier et colis reste rentable... alors même que la grogne sur les conditions de travail et les contrats précaires revient régulièrement dans l'actualité locale.


Chapeau de l'article de L'Humanité sur les (futurs anciens) avantages des retraites de la poste.

Et je conseillerais aux postiers, à durée indéterminée ou précaire, de prendre tout avantage, confort de route, prime ou promotion à portée de main car, à la retraite, les petits cadeaux de leur ancien employeur sont comptés, comme le révèle le journal L'Humanité le quatre juillet dernier (édition imprimée du cinq).

Les postiers retraités disposaient de petits avantages auprès de La Banque postale : « un taux de découvert préférentiel, une cotisation gratuite [sur un produit, tel une carte bancaire], et une prime de fidélité (dépassant rarement les dix euros par an  ». Quelle fortune !

Des courriers informent ces clients qu'ils les perdent à partir du premier janvier 2024 à cause, selon le groupe cité dans l'article, du déclin de l'activité courrier et du recul de la fréquentation des bureaux.

Certes, les connaisseurs s'interrogeront sur ce bilan oubliant l'activité colis et les multiples filiales de droit privé. L'Humanité cite la croissance du chiffre d'affaires du groupe entier.

Côté retraités et syndicats représentant ceux-ci, c'est l'image de La Poste qu'ils ont contribuée à établir par leurs carrières qu'on leur renie.


Un nouveau type de feuille Futura chez l'éditeur Yvert au printemps 2023 (site marchand).

Et même les collectionneurs de timbres du futur et autres spéculateurs de NFT peuvent s'interroger : où est passé le premier crypto-timbre de France de 2023 ?

Si je ne me trompe pas, au dernier discours de l'ancien directeur de Philaposte, le service philatélique français, lors du salon d'automne de Paris de novembre 2022, ce crypto-timbre était annoncé pour le premier semestre 2023, assuré qu'il serait beau, vendu sur un site à part et que le premier jour numérique serait la date de son enregistrement dans la chaîne de blocs par l'acheteur, etc. etc.

Le premier semestre 2023 est fini, pas de crypto-timbre français. À mon humble avis qui ne sert à rien, ce n'est pas plus mal...

Quatre versions imprimées, de multiples possibilités numériques (via WOPA+).

Surtout avec la concurrence qui se multiplie un peu partout, notamment, avec les îles Féroé qui ont « cassé le game » : quatre timbres différents avec multiples méthodes d'impression de sécurité, bouquets de fleurs saisonnières par saison créés par Heiðrik á Heygum, dont la version numérique portera le dessin de la météo du moment dans l'archipel...

Dur de passer derrière avec une nouvelle série alors que l'Autriche et l'Agence postale des Nations unies continuent à défiler les leurs.

Par contre, comme le montre la copie d'écran du site marchand  Yvert ci-dessus, le format du crypto-timbre français semble connu puisque l'éditeur d'Amiens propose un nouveau format de ses pages pour classeur Futura à six cases de onze fois neuf virgule cinq centimètres, « compatibles notamment avec les crypto-timbres de France ».

Qu'attend le nouveau directeur ? Quelles avancées au projet pour le rendre encore plus désirables vues les valeurs faciales auxquelles ces gadgets sont vendus ?



Complément du lundi dix juillet 2023 :

Quand on parle du loup, on en voit la queue de blocs. Le visuel, les deux dates-clés, l'adresse du site web et le coût du premier crypto-timbre de France sont publiés ce lundi après-midi sur la page Twitter de Philaposte... bien après la publication de deux des trois mensuels philatéliques du pays.

1 commentaire:

polo93400 a dit…

article intéressant
bonnes vacances