Le dix-sept octobre 2025 en librairie, avec publication par épisodes dans le magazine Spirou à partir du numéro 4570 du douze novembre, l'éditeur Dupuis propose le quatrième tome de Mademoiselle J., écrit par Yves Sente et dessiné par Laurent Verron.
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| Au terme d'une mystérieuse introduction, la journaliste découvre une bien intrigante carte postale d'Indochine (Spirou 4570, douze novembre 2025). |
Ce personnage d'une jeune femme photographe et journaliste, affrontant les années 1930, l'Occupation allemande de Paris, puis les conséquences de la Seconde Guerre mondiale, est apparue dans Il s'appelait Ptirou, en 2017.
Dans le cadre de la diversification du personnage roux habillé de rouge, Sente et Verron imaginèrent un Oncle Paul racontant la véritable histoire de Spirou, ou de celui qui inspira le personnage de fiction. Sur un paquebot transatlantique, pendant la Grande Dépression, un dirigeant de la Compagnie générale transatlantique et sa fille Juliette, doit se rendre à New York négocier avec ses actionnaires. Elle croise le chemin de Ptirou, jeune artiste de cirque, qu'un deuil lance à la recherche du rêve américain.
De là, l'héroïne trouve une fureur de vivre et de montrer la réalité du monde, armée de son appareil photographique et de son courage. Le deuxième tome l'a confronté aux nazis, le troisième aux vastes étendues de l'Union soviétique au-delà de l'Oural.
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| Zoom sur le timbre dessiné sur la carte postale : 5 centimes verts (Spirou 4570, douze novembre 2025). |
Ce nouveau récit a lieu en 1955. Les pays d'Indochine ont pris leur indépendance, mais le Vietnam est divisé entre un régime communiste au nord et une dictature policière au sud.
À Paris, les représentants officiels et civils (notamment religieux) des deux pays agissent pour leurs compatriotes ou espionnent au profit de leur gouvernement.
Fuyant un agent du Vietminh, une religieuse vietnamienne s'engouffre dans la librairie où Mademoiselle J. dédicace ses livres sur la place des femmes ou ses reportages dans les dictatures communistes. Au cours de l'échange avec la journaliste et avant de fuir à l'arrivée des espions, elle a le temps de laisser un message dans le sac de Juliette.
Ce dernier la conduit au siège des Missions étrangères où des sœurs vietnamiennes organisent la recherche de subsides pour leurs orphelinats. La mère supérieure paraît désintéressée et celle qui la guide se met brusquement à chanter des paroles qui touchent l'héroïne au cœur...
... cœur fragile de son mentor qui, en étendant les détails de cette histoire, défaillit, avant de demander à Juliette de descendre d'une bibliothèque une vieille boîte contenant une carte postale, envoyée du Tonkin en 1918...
Qu'est-ce qui relie ces religieuses espionnées, l'Indochine et Juliette ?
À l'échelle du petit magazine (mais serait-ce plus clair dans l'album), le timbre vert sûrement d'Indochine porte une valeur de cinq centimes. Les éléments graphiques permettent de retrouver une allégorie de Grasset, émis en 1904 : une République au bonnet phrygien portant un rameau d'olivier (?) et à l'épée vers le sol ; une ancre marine en haut à gauche.
La série à illustration unique fut remplacée en 1907 par une série représentant des femmes des cinq pays rassemblés sous la tutelle française en Indochine.
Les adolescents curieux d'histoire du vingtième siècle et les adultes auront intérêt à se tourner vers une librairie spécialisée en bandes dessinées. Depuis quelques années, Dupuis laisse ses auteurs et dessinateurs replacer dans le contexte des années 1930 à 1950 ses personnages principaux ou son jeune public d'alors.
Le Petit Groom et son ami journaliste ont été vraiment confronté à l'occupant allemand, à la résistance par les petits gestes, à la déportation des juifs. Le comte Champignac, loufoque dans la série principale, devient un des grands scientifiques face au mépris subis par les femmes scientifiques ou les implications du projet Manhattan. Jusqu'à Ptirou et Juliette, deux jeunes gens, face aux tsunamis de l'histoire.


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