dimanche 9 août 2009

Le timbre, miroir des peuples ?

Le timbre-poste est souvent décrit comme un signe de la souveraineté d'un État.

Nombre de nouveaux États émettent des timbres, alors même que le gouvernement est encore provisoire, qu'une guerre est encore en cours, qu'il n'y a pas de système postal en place : de la Tchécoslovaquie en 1918 à la Transnistrie depuis 1991, sans oublier les trois opérateurs postaux de Bosnie-Herzégovine.

Plusieurs mouvements indépendantistes utilisent des vignettes dentelées pour se signaler : les porte-timbres bretons, les vignettes écossaises (voir Gibbons Stamp Monthly de janvier 2009), etc.


Les Armes de la Victoire, timbre commémoratif de la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Mais, les timbres-poste restent utiles aussi pour les États en place. Les tensions caucassiennes se rappellent à notre souvenir avec la tumultueuse relation entre la Géorgie et la Fédération de Russie, un an après un court conflit autour des problèmes abkhazes et ossètes, en plein Jeux olympiques, sans aller jusqu'aux conflits tchéchènes (république illustrée d'un timbre touristique cette année).

Côté russe, le programme philatélique 2009 déposé au Système de numérotation de l'AMDP annonce clairement la couleur de la fierté nationale par le fait militaire :
- les villes réputées pour leurs soldats... on est loin des timbres touristiques du reste du monde ;
- la victoire à la bataille de Poltava en 1709 ;
- l'anniversaire du musée central de la Marine (sous-entendu de Guerre de Saint-Pétersbourg) ;
- une histoire des Cosaques ;
- la victoire de 1945 d'après les armes utilisées par l'Armée rouge ;
- des anniversaires de pilotes d'aéronef militaires, dont la naissance de Youri Gagarine, qui meurt à bord de son chasseur.

Le message est également tourné vers l'étranger avec le rappel des cinquante ans de la flotte nucléaire.

Pour rappeler que la Russie accueille les peuples : timbre pour les quatre cents de la première mention de Kalmouks dans l'Empire. Le nom de ses descendants de migrants mongols signifiant « ceux qui sont restés ». Aujourd'hui, la république de Kalmoukie se trouve à proximité de cette charmante région montagneuse qu'est le Caucase.

La diplomatie évitera-t-elle de nouveaux conflits post-URSS ? Il faudra beaucoup d'efforts : émis le 18 juillet, un timbre en hommage au ministre soviétique Andreï Gromyko, alias monsieur Niet, diplomate et ministre des Affaires étrangères pendant les trente années les plus glaciales de la Guerre froide, un des plus conservateurs communistes des années 1980...

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