vendredi 2 octobre 2009

Octobre en France : putain, trois mois !

Désolé de cette grossièreté, mais c'est ce que j'ai pensé lorsqu'il m'a fallu réfléchir aux émissions de France d'octobre 2009... la première fois depuis janvier dernier où j'ai décidé de suivre un an complet.


J'évacue donc tout de suite les poupées du 19 octobre qui permettent certes de placer en province une poignée des fort minoritaires manifestations premier jour. Le sujet ne m'intéresse pas. Néanmoins, merci à celui/celle qui a fait s'exercer Elsa Catelin sur l'usage de la gravure sur des timbres en offset. Le résultat est loin des voitures de courses de Martin Mörck pour le Danemark, mais Phil@poste a essayé quelque chose...

Je passe aussi sur Hansi, pseudonyme de Jean-Jacques Waltz, un illustrateur alsacien pro-français du temps où l'Alsace fut un territoire de l'Empire allemand de 1870 à 1918. Ça plaira sûrement aux Alsaciens, surtout avec le sujet costumier choisi. Peut-être que quelque chose de plus « résistant » aurait mieux présenté son œuvre dans le contexte de l'époque, mais je ne remplacerai pas ici les spécialistes de l'histoire politique des arts.


Résistante de 1870 aussi (se préparerait-il une commémoration des cent trente ans de cette guerre et de ses conséquences ?), Juliette Dodu. Magnifique sujet pour attirer les philatélistes : une résistante française, une héroïne des Postes et Télégraphes - ah, nostalgie des PTT... Phil@poste surferait-elle sur le référendum contre la privatisation de La Poste de cette première semaine d'octobre ?

Pierre Jullien a déjà dit ce qu'il pensait de ce timbre et je le rejoins largement : pourquoi le drapeau irlandais en fond ? Et il faut une sacré culture historique pré-téléphonie mobile pour savoir que ce sont des messages télégraphiques que Juliette a espionnés.

À cela s'ajoute un problème historiographique de taille (même si la référence de Wikipédia est issu du monde du spectacle télévisé) : d'après Guy Breton, la résistante décorée n'aurait jamais résisté. Il n'a pas trouvé d'archive de sa condamnation à mort par les troupes d'occupation allemandes, ni de sa grâce par le prince héritier de Prusse, le futur éphémère empereur Friedrich III.

Est-ce la faute des auteures, Claude Perchat pour le dessin et Marie-Noëlle Goffin pour la gravure ? De Phil@poste ravi d'avoir un sujet facile à vendre aux vieux collectionneurs ? Du ministère chargé du programme philatélique et du politicard de la Réunion ou du Loiret qui a milité pour ce timbre ?


Reste celui du 12 octobre pour le centenaire du monument qui trône devant le siège de l'Union postale universelle à Berne ; celle-ci en ayant fait son logotype. Un hommage conjoint franco-suisse à son sculpteur : René de Saint-Marceaux (1845-1915).

Là, mon avis est fort opposé à celui de Pierre Jullien.

Un sujet qui sort de l'ordinaire malgré son apparente marronnièrerie. L'Union postale universelle est certes un sujet rébarbatif de la philatélie thématique, mais la touche suisse de l'émission conjointe (merci, Silvia Brüllhardt) permet de représenter l'œuvre et l'artiste, ce qui n'est pas une habitude de La Poste française.

Deuxièmement, avec Eugène Vaillé - un illustre inconnu avant l'efficace tintamarre orchestré par la Société des amis du musée de La Poste, les philatélistes ont enfin quelques timbres « à eux », sur eux. Même si la maquette du timbre Vaillé se rapproche plus du classicisme désespérant d'une Juliette Dodu.

Enfin, ce n'est pas parce que les artistes « officiels » sont vite oubliés par la masse qu'il faut les oublier complètement. Personnellement, je souhaiterais bien que certains artistes contemporains évitent la postérité. L'outre-noir...

Phil@poste sort les violons pour vendre le timbre aux collectionneurs : un portrait en taille-douce un ! Ah ! Ils ne chôment les graveurs in house de Boulazac.


Cependant, cette émission conjointe-là, c'est La Poste helvétique qui considère ses collectionneurs comme des vaches à lait :

Capture d'écran de la page actualité de La Poste Suisse (adresse initiale, 2 octobre 2009).

Le jumeau suisse sera un timbre de service uniquement utilisable sur les courriers postés au siège de l'Union postale universelle...


Un seul timbre m'intéresse donc et il prendra le relais du palais des papes d'Avignon sur mon courrier vers les postcrossers de l'Union européenne et de la Suisse.

Déjà, au détour de l'annonce du Salon d'automne (page 9 de Timbres magazine d'octobre), une catastrophe s'annonce déjà pour novembre : un de ces fameux bloc de deux timbres à deux tarifs différents, avec le vice de choisir un tarif franchement cher et beaucoup moins utilisé que l'autre...

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