lundi 3 mars 2014

À chaque quinzaine, son timbre à interdire : ma proposition pour début mars

Depuis le 31 janvier 2014, le site web du Figaro a tout de même consacré trois articles à l'art du timbre-poste, avec, pour au moins deux d'entre eux, parution imprimée : inouï, incroyable, fantastique !

Il faut, je pense, que les instances de la φl@télie soutiennent ce média qui veut relancer une chronique quasi-bimensuelle et encourager Delphine de Mallevoüe dans sa découverte du timbre et de son processus créatif.

Cependant, comme le souligne Les News du Phospho, dans un éditorial du 27 février, « avant de critiquer des instances philatéliques, Phil@poste, le négoce,... faisons le ménage devant notre porte et commençons par respecter et s'intéresser au travail des autres ».

Je vais donc aider la plume philatélique du Figaro à trouver de nouvelles idées d'articles dans l'entrain que ce journal a choisi : l'interdiction.

Le 31 janvier, notre quotidien libéral économique et conservateur social dévoilait que La Poste avait refusé L'Origine du monde de Gustave Courbet pour une commande de timbres personnalisés. Le 8 février, il relayait les manœuvres de deux armées, une plus que conservatrice, l'autre laïcisante, pour faire retirer la Marianne de la jeunesse dont la paternité permit un nouvel article le 28.
(Phil-Ouest.com)
Puisqu'il n'est pas possible de faire entendre raison au président de la Fédération de Russie, Vladimir Poutine : qu'un chef d'État démocratique n'est pas censé « libérer » les minorités non menacées de guerre ou de mort des pays voisins (Moldavie, Géorgie, Ukraine, bientôt nos concitoyens européens des États baltes ?), et que cela peut passer pour de l'impérialisme soviétique, voire fasciste, mot de propagande moscovite permettant de discréditer tout interlocuteur que la population russe ne connaît que par les médias contrôlés.

Je propose alors de démonétiser le timbre de 0,46 euro émis en 2000 pour marquer un des événements sportifs qu'un sondage de Français a éprouvé comme marquant l'histoire du vingtième siècle : la triple médaille de Jean-Claude Killy aux Jeux olympiques d'hiver de 1968, en Isère.

Pourquoi ce courroux ? A-t-il manifesté contre la loi sur le mariage pour tous ? A-t-il dédié sa victoire de 1968 à Brigitte Bardot (dont l'article qui lui est consacré sur la Wikipédia en français est illustré d'une image très Femen avant-garde) ? A-t-il proposé d'exposer la version masculine de L'Origine du monde lors d'une exposition à Sotchi ?

Pour, dans un entretien au Monde, publié le 16 janvier dernier, avoir montré un aveuglement munichois digne de celui de tous les membres du Comité international olympique. Extraits :

Quels ont été vos rapports avec M. Poutine ?
On est devenus copains. (...) Sa réputation internationale ne reflète pas ce que je vis quand je travaille avec lui. (...)

Votre « copain » n’est pas un champion des droits de l’homme…
Il ne le prétend d’ailleurs pas, mais il dit avec le sourire que la démocratie progresse à grands pas dans son pays. Et la charte olympique y a contribué. Pour preuve, les 40 000 invités accrédités pour les Jeux entreront en Russie sans visa. (...)

La loi russe sur l’homosexualité a provoqué un tollé. Quelle est la position du Comité international olympique (CIO) sur ce sujet ?
Pour nous, cette question ne se posait même pas car la charte olympique est guidée par l’universalisme donc par la non-discrimination. C’est notre évangile. Cette loi dont nous ignorions jusqu’à la discussion est sortie comme un lapin du fourré, mais nous en avons étudié les termes et nous nous sommes aperçus que 72 pays membres du CIO en avaient une similaire, qui va parfois jusqu’à la peine de mort, et que nous avons des relations très chaleureuses avec certains de ces pays. Mais l’ingérence du CIO est limitée à l’exigence du respect de sa charte.

Il y a aussi les accusations de corruption…
Nous ne connaissons pas les détails de l’attribution des travaux par l’Etat russe car le choix des entreprises ne nous incombe pas.

Et l’exploitation des ouvriers sur les chantiers ?
Nous avons été au courant assez tard. Nous pensions que 70 000 personnes y travaillaient, or c’était plutôt 90 000 à 100 000. Il y a eu des excès. (...) J’espère que ça a été réglé, je le pense. 
Entretien avec Patricia Jolly,  Le Monde, supplément Sport et forme, 17 janvier 2014 ; version web, 16 janvier, mise à jour le 18 janvier 2014.

Donc, un timbre de la République française qui honore un homme encore en vie qui, dans ses fonctions actuelles, estiment que, tant que les Jeux ont lieu sans problème pour la réputation de son Entreprise internationale olympique, il est possible pour le pays organisateur d'avoir une politique étrangère dangereuse, de ne pas défendre la démocratie, ni les droits de l'homme et des travailleurs, et même de disposer de loi liberticide et de condamner à mort des personnes pour leur seule existence.
Oui, je mérite trois points Goldwin en un article : je propose donc ci-dessus une idée positive à φl@l@poste qui permettra aux personnalités et entre amis de s'envoyer des courriers aimablement écrits pour signaler le défaut argumentatif dès l'enveloppe.

Ou alors une émission spontanée sur l'Ukraine, genre feuillet Capitales européennes, rien que d'y penser est déjà plus que ce que le Comité international oympique a su faire récemment. Et éviter, tant que la Fédération de Russie ne se sera pas totalement un État de droit, toute émission conjointe avec la poste russe.

Combien encore de manifestations sportives internationales sans suivi réel par les Entreprises les accordant : progrès sociaux non envisagés au Brésil, conditions de travail mortelles et confiscation des passeports des ouvriers au Qatar, nouveau festival poutinien en 2018 : coupe du monde de football l'été, punition d'un pays voisin à la rentrée,... Sous prétexte d'esprit olympique et de sport, les postes des pays démocratiques doivent-ils leur consacrer des timbres ?

Aucun commentaire: