Hier après-midi, jeudi quinze octobre 2015, Olivia Detroyat du journal Le Figaro a publié un article sur l'achat en cours de l'ensemble de l'entreprise Colis Privé par l'hypermarché intégral virtuel Amazon.
Au terme de l'opération, Amazon passera d'actionnaire minoritaire à vingt-cinq pour cent à seul propriétaire de l'entreprise de livraison de colis à la généalogie complexement capitaliste : créé en 1993 comme Distrihome pour permettre à Yves Rocher de contourner une grève postale, selon l'article, ou en 2008 comme d'Adrexo selon Wikipédia.
Amazon contrôle tout, depuis les manutentionnaires dans ses entrepôts (lire Capital n°289 d'octobre 2015), jusqu'au « dernier kilomètre » qui doit assurer que les clients reçoivent leur colis dans les temps promis.
Il est vrai que Colis privé doit présenter quelques avantages pour Amazon, comparé à l'opérateur national qui ne passe que le matin et aux opérateurs express coûteux et souvent contre-signature (se faire livrer sur son lieu de travail donc). Par l'entre-mise de cet opérateur-colis, j'ai pu recevoir - sans pouvoir choisir l'opérateur - des colis jusqu'à vingt heures : boîte vide à dix-huit heures, commande livrée sur le site et dans la boîte deux heures plus tard... Soit une nuit de gagner pour Amazon et montrer qu'il livre plus vite que les concurrents.
Cependant, pour avoir vu travailler pour un autre vendeur par correspondance textile un voisin auto-entrepreneur et ses employés payés à la pièce, j'espère que ceux qui déposent les colis en début de soirée ne sont pas les mêmes qui circulent le matin et qu'ils sont au moins salariés.
Hélas - ou heureusement tout dépendra des points de vue, les journalistes bruissent depuis quelques semaines du projet d'« uberiser » la livraison de colis : vous avez du temps libre ou un trajet à faire, prenez un ou quelques colis avec vous pour arrondir votre argent de poche. Messieurs les journalistes, nous vous rappelons que des blogs philatéliques ont commenté dans les années 2000 l'apparition de sites web de covoiturage de colis entre particuliers contre indemnités sonnantes ou en chèques-cadeaux.
L'hypocrisie du destinataire n'est pas loin : celle de celui qui commande sur Amazon aux prix compétitifs et aux frais de port invisibles. Que Sauramps se rassure, la nouvelle uchronie en bande dessinée sera achetée au centre-ville cet après-midi.
Note du dimanche dix-huit octobre 2015 :
- quelques références sous les sous-traitants du colis postées avec l'article du dix-huit octobre.
Note du vendredi trente octobre 2015 :
Si Amazon espère que tout le monde puisse devenir livreur de ses colis, dont des particuliers à la Uber, il faudra déjà qu'il parvienne à convaincre la justice californienne que les livreurs indépendants de son service express n'obtiennent pas gain de cause dans une plainte décrite par Le Monde ce jour : vu l'ensemble du règlement et contraintes s'appliquant à eux, ces auto-entrepreneurs réclament d'être reconnus comme des employés d'Amazon, avec les droits sociaux liés...
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