dimanche 24 janvier 2016

All you need is love : les timbres de Liverpool

De retour d'une semaine fraîche à Liverpool, l'ancien grand port et désormais aspirant à devenir un des centres universitaires, touristiques et festifs du nord-ouest de l'Angleterre.

Le premier timbre du carnet The Beatles Story de la poste privée Universal Mail UK.
Les thématistes se reporteront, pas trop, au Titanic : le paquebot était certes immatriculé dans le port de Liverpool où se trouvait le siège d'un de ses copropriétaires, la White Star Line, mais il n'y vint jamais. Sûrement qu'en élargissant à l'ensemble des navires de la compagnie, le nombre de timbres et d'enveloppes grossira, encore plus si est ajouté la Cunard Line, la concurrente jusqu'à leur fusion en 1947, grâce aux paquebots Queen Mary et Queen Elizabeth.

Les hérétiques iront jusqu'aux timbres de Grenade consacré au club de football Liverpool FC...
La cathédrale catholique de Liverpool sur un timbre de la série des cathédrales du vingt-huit mai 1969, dessiné par Peter Gauld (collecgbstamps.co.uk).
La poste britannique n'a pas l'habitude d'émettre énormément de timbres par ville ou lieu, contrairement à la France depuis les timbres de poste aérienne de l'entre-deux-guerres. Néanmoins, quelques séries permettent une thématique par région et ville.

En 1969, l'artiste Peter Gauld crée les six timbres d'une émission sur l'architecture britannique dédiée aux cathédrales. Côté catholique et art moderne, c'est la cathédrale métropolitaine de Liverpool qui est choisie car la ville est sûrement la plus irlandaise et catholique d'Angleterre depuis la Famine du milieu du dix-neuvième siècle.

Pour comprendre l'histoire de ce bâtiment dans le paysage chaotique du centre de Liverpool, il faut lire l'histoire de la cathédrale anglicane dont la masse fantastique et l'emplacement immanquable furent considérés comme une provocation par certaines catholiques de la ville.

Situées aux extrémités opposées de Hope Street - entre les deux, ne pas rater la scupture A Case Story par John King de 1998 en plus de la Philharmonie et des restaurants chics, les deux églises sont à visiter, tout autant que la maquette du gigantesque projet d'avant la Seconde Guerre mondiale envisagée par l'Église catholique avant que les réalités économiques ne s'imposent. Elle se trouve au Museum of Liverpool, un magnifique exemple de musée adapté à tous les âges et styles de visiteurs.

Ceux qui exploreront un catalogue Stanley Gibbons de Grande-Bretagne (avec les noms des artistes donc) retrouveront aussi la série sur les plus anciens chemins de fer dont la ligne entre Manchester et Liverpool est un exemple en 1830. Sur place, l'intérieur de Lime Street Station, la gare historique, et observer les bâtiments alentours rappelleront ce que la bourgeoisie migrante anglaise découvrait en arrivant dans le port-point de départ de leur voyage transtatlantique.
Le carnet The Beatles Story entier.
Néanmoins, les attractions touristiques de masse ont été construites ou installées sur l'emplacement des plus anciens docks du port de Liverpool, qui ont pris le relais du port fluvial de la proche Chester - elle aussi à visiter. L'ensemble portuaire de la ville est classé au Patrimoine de l'humanité de l'UNESCO, depuis le port même jusqu'aux musées et quartiers construits pour accompagner sa croissance du dix-neuvième siècle à la Seconde Guerre mondiale : sachez qu'un des premiers bâtiments à façade d'acier et de verre est toujours visibles à Liverpool - non, pas à Manhattan.

Ainsi, le centre commercial à ciel ouvert Liverpool One est construit au-dessus du plus ancien site portuaire de la ville tandis que la promenade courant du mémorial au Titanic jusqu'à l'Albert Dock, est une dalle au-dessus d'anciens bassins.

Albert Dock, un ensemble d'un bassin carré et d'entrepôts inaugurés en 1846 et une des premières constructions britanniques sans structure en bois, accueille désormais restaurants et musées :
une délocalisation de la Tate Gallery - exposition Matisse jusqu'au deux mai,
- deux musées publics dans le même bâtiment :
- - le Merseyside Maritime Museum qui compte plusieurs expositions permanentes et au contenu très varié : le travail des douanes britanniques, le naufrage du Titanic, la vie sur le Lusitania, etc.
- - l'International Slavery Museum raconte la traite atlantique et l'esclavage américain depuis la vie dans les villages d'Afrique occidentale aux conditions du voyage et de la vie dans les plantations, jusqu'au travail des enfants en Inde, et l'intégration des descendants d'esclaves au sein de la société liverpuldienne, la ville ayant été un important port négrier comme plusieurs noms de rues l'indiquent.

Enfin, The Beatles Story permet en une bonne heure de découvrir la montée des scarabées, le groupe emblématique de la ville. Plusieurs salles sonorisées et richement décorées vont du premier concert de deux gamins jusqu'aux excès graphiques du Yellow Submarine et de Sergeant Pepper's.

L'émotion est vive dans les deux dernières salles : le devenir des quatre depuis la scission du groupe et, enfin, la salle blanche consacré à John Lennon et à sa chanson Imagine. Elle est d'ailleurs l'objet d'un des cinq timbres du carnet privé commandé par le musée à l'opérateur postal Universal Mail UK.
La couverture du carnet The Beatles Story reprend les mentions de l'opérateur en bas, mais le logotype et la présentation publicitaire du musée.
Pour ceux qui ont raté les épisodes précédents sur ce blog, d'autres blogs et forums francophones comme anglophones, sans compter la presse philatélique, Universal Mail United Kingdom émet des timbres-poste depuis 2008, uniquement valables pour l'expédition de cartes postales à destination de territoires hors du Royaume-Uni européen. Les cartes peuvent être déposées dans les boîtes rouges de la Royal Mail qui les gèrent elle-même... sur un mode un tantinet très économique.

L'avantage pour le touriste est que ces carnets de cinq sont vendus dans les lieux touristiques : musées, buralistes, etc. Même si le prix de ces carnets est difficile à connaître à l'avance. Universal Mail vend les carnets génériques cinq livres sterling (soit cinq timbres au tarif Royal Mail pour l'étranger jusqu'à dix grammes), mais les buralistes et les musées arrondissent.

Par exemple, le carnet privé (voir la catégorie Bespoke sur le site d'Universal Mail) de The Beatles Story est vendu cinq livres cinquante pence à la boutique du musée, soit un surcoût de dix pence par timbres. Mais, cinquante pence pour ne pas avoir à chercher un bureau de poste ou un carnet de Machins dans une ville inconnue du visiteur.

Pour une plongée beatleslistique, le Cavern dans le quartier des pubs autour de Matthew Street - d'anciens entrepôts du port initialement - existe toujours avec ses amateurs reprenant les classiques du rock.


Malgré quatre séjours désormais, visiter Liverpool reste une expérience à revivre.

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