vendredi 26 août 2016

Pendant ce temps en Amérique du Nord (1) : fêtes de la diversité

Billet d'humeur (vous êtes prévenu)
Cette semaine finissante d'août 2016, la moitié nord de la France redécouvre qu'il fait chaud en été, même la nuit, et plus encore dans les villes sans assez de verdure. La moitié sud littorale s'écharpe autour des tenues de bains des femmes à la plage, comme auparavant les menus alternatifs pour les enfants dans les cantines scolaires...

Des maires, ministres et candidats aux noms d'origine arabophone, espagnole, italienne et hongroise ont décidé qu'il était plus simple de faire campagne présidentielle et législative tous azimuts contre des mères de famille et des adolescentes que d'attaquer franchement délinquants et criminels réels, imams radicaux et États prosélytes mais alliés financiers.

Pendant que l'État russe met la dernière touche à une cathédrale orthodoxe en plein Paris... Oh, un écureuil burkini !

Les émissions nouvelles de la tolérance
Pendant ce temps, voyons ce qui se passe dans le monde philatélique des États-Unis et du Canada avec l'aide des participants du Stamp Collecting Forum, hébergé chez Delphi Forums.
Une photographie simple mais efficace de Sally Andersen-Bruce mise en page par Greg Breeding... Combien de mois de débat en France ? (United States Postal Service).
Le mercredi cinq octobre prochain, l'United States Postal Service émettra le timbre annuel pour la fête hindu de Diwali, fête des lumières, qui aura lieu les vingt-huit ou vingt-neuf octobre selon les régions de l'Inde. Et si j'ajoutai le timbre de juin (dans une lignée datant de George Walker Bush en 2001) pour les deux Aïds célébrés l'un à la fin du mois de Ramadan, l'autre pour commémorer le sacrifice de son fils par Abraham ?
Le timbre Eid Greetings du calligraphe Mohamed Zakariya, mis en page par Ethel Kessler : de l'arabe sur un timbre de France... La guerre civile se rapproche (United States Postal Service).
Mon Dieu dans lequel je ne crois pas, combien de mois d'insultes, pseudo-débats, accusations de communautarisme d'un côté, de laïcisme de l'autre s'il prenait à La Poste française d'émettre des timbre sur des thèmes religieux autre qu'un temple classé monument historique ou une scène de nativité planqué dans le carnet Croix-Rouge.

En 2017, pour le salut de la République libre, égal, fraternel et laïque pour tous, L'Adresse Musée de La Poste et les partenaires de la philatélie organisée ne peuvent-il pas envisager comme exposition temporaire d'inauguration de sa nouvelle forme intérieure une exposition des timbres et de l'histoire postale de France et de ses territoires, actuels et anciens, en lien avec les religions, du patrimoine architectural aux hommes et femmes de foi ?

Voire si découvrir tous les timbres déjà émis ne suffit pas, lancer cinq ans de Fêtes du timbre sur la diversité : religieuse, migrante en France, expatriée dans le monde, l'outre-mer, les langues et folklores régionaux,... ?

Ou alors, restons dans cette ambiance années 30, voire seizième siècle avec clans nobiliaires politiciens et puissances étrangères agitant le hochet religieux pour diviser le peuple. Qui sera notre Henri IV ? Pour le moment, j'entend beaucoup d'Henri II, de Charles IX et de Louis XIV.

Même le Canada s'y met
Ajoutons quelques mois potentiels de débats franco-français en signalant l'existence du Mois de l'histoire des noirs dans les trois principaux pays anglo-saxons, dont le Canada.
Photographie historique sur fond de forêt du Jura français, une ilustration de Dennis Budgen (Postes Canada).
Le premier février dernier, c'est le Deuxième Bataillon de construction qui fut honoré d'un timbre au tarif permanent de la lettre intérieure. Recruté en Nouvelle-Écosse en 1916, ce fut le seul bataillon canadien comprenant des soldats de couleur qui servit pendant la Grande Guerre, et un seul de leurs officiers était noir : William A. White, l'aumônier du bataillon, qui fut alors une singulière exception de toute l'armée impériale britannique.

En France ? Le concert d'un rappeur descendant d'un tirailleur sénégalais dans le cadre des célébrations du centenaire de la bataille de Verdun fut annulé dans un grand concert polémique digne de twitters, la nouvelle façon d'argumenter en cent caractères maximum (les mots-dièses à ajouter pour simplifier la compréhension des plus obtus).

Un de ces messages, d'une certaine Marion, a entraîné la réponse musicale de l'artiste cet été :
Clip de Je suis chez moi, interprété par Black M, été 2016 (youTube).


Une idée de collection thématique : les colonisés et leurs descendants dans la philatélie de France, de son empire et de son outre-mer. Avec en légendes rédigées : glorification de généraux brutaux, idées reçues racistes et intégration à une république de la diversité.
Oui, ce timbre a réussi à provoquer des commentaires racistes à sa sortie... (collection personnelle).
Ce n'est pas gagné : certains se souviennent de commentaires de lecteus des sites d'information contre le petit garçon visible dans le coin de la Marianne de la jeunesse, lors de son émission en juillet 2013. Certains l'accusaient de ne pas apparaître assez européen...

D'où viendra la prochaine ironie philatélique ?
Australia Post aime émettre des timbres sur les spécificités du continent austral, de sa faune dangereuse à ses vacancières routières. À quand un timbre sur Aheda Zanetti, créatrice à succès de tenues sportives à capuche dans une série sur les entrepreneurs australiens ?

Merci la France pour la publicité gratuite.

Quelques heures après la rédaction de ce billet d'humeur, c'est Timbres magazine de septembre, sorti hier jeudi vingt-cinq août en kiosque, qui me rappelle que La Poste française elle-même a tenté de rappeler la diversité de la société française... et c'est passé fort inaperçu.
Timbre-caricature à message de Plantu (phil-ouest.com).
Avec un premier jour le jeudi vingt-trois juin dernier, c'est en toute fin d'année scolaire qu'a été célébré le cent cinquantième anniversaire de la Ligue de l'enseignement.

C'est dommage : imaginez un premier jour le premier septembre, jour de rentrée scolaire, la ministre de l'Éducation nationale se rendant dans une école où est expliquée aux enfants présents le message du caricaturiste de presse, auteur de l'illustration et que signale Timbres magazine sur la petite fille.

Combien de tweets et de commentaires rageux de politiciens et de concitoyens ?

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