Généralement, ces épisodes d'opinion n'arrivent pas dans la presse philatélique, soucieuse de ne pas heurter un lectorat limité aux passionnés et prêts à payer quelques euros chaque mois.
La couverture - à débattre ? - du numéro d'octobre 2016 de Stamp Magazine. |
D'où ma surprise, hier soir mardi treize septembre, en feuilletant le numéro daté octobre 2016 de Stamp Magazine. Déjà, pourquoi pas une thématique d'histoire militaire sur le rôle des chars dans les victoires alliées pendant les deux Guerres mondiales.
Par contre, en couverture, est-ce bien raisonnable d'annoncer l'article de John Winchester par un timbre de 1939 glorifiant l'armement de l'Allemagne nazie ??? Certes, le timbre français de 1994 en « Hommage aux libérateurs » est un peu trop joyeux pour des armes. Et s'il faut une illustration presque carrée, le timbre canadien de 1942 en taille-douce ou le photographique britannique de 1994 sur le débarquement en Normandie pouvaient, il me semble, mieux convenir.
Cela ne provoquera tout de même pas un scandale à venir, mais deux autres scandales british apparaissent dans le mensuel.
Un modèle réduit d'une boîte aux lettres du règne d'Edward VIII (Royal Mail, 2011 ; photographie sous licence creative commons by-nc-sa 3.0 fr). |
Dans les nouvelles, est annoncé la commémoration des quatre-vingts ans de l'émission des timbres de l'avènement du Roi Edward VIII par le Postal Museum de Londres (ouverture 2017). Le distributeur Post & Go de timbres installé dans l'entrée des archives postales, à Londres, délivrera ces vignettes surchargées avec un monogramme carré et la mention « King Edward VIII 1936 ».
Le « roi non couronné », comme est titré le presentation pack, ne fait apparemment plus scandale au début de notre siècle, alors qu'à l'époque, ses choix de vie et d'épouse avaient fait trembler son père autant que les Premiers Ministres des Dominions et de Grande-Bretagne.
La boîte du modèle réduit, avec l'autocollant de promotion du magasin-braderie The Works (Royal Mail, 2011 ; photographie sous licence creative commons by-nc-sa 3.0 fr). |
Sera-ce une émission spéciale à succès ? Pas sûr : j'ai acquis ce modèle réduit en métal d'une boîte aux lettres au monogramme d'Edward VIII en août 2014 dans un magasin-braderie de Worthing, au sud de l'Angleterre pour cinq livres sterling. Et c'était le seul modèle écoulé.
Mais, cette célébration édouardienne n'est rien à côté du coup d'ironie grinçante de John Crace dans la chronique « L'avocat du diable ».
Certaines agences philatéliques n'ont peur de rien : oui, la République centrafricaine est censée avoir officiellement émis deux feuillets sur le Brexit... (trouvé grâce à White Knight et son salutaire quoique fastidieux travail de recension de toutes les émissions du Commonwealth). |
À partir d'un timbre à trois cent cinquante millions de livres sterling illustré du fameux bus de la campagne en faveur de la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne, il fait plusieurs propositions philatéliques pour que Royal Mail se finance à partir du grand événement de juin dernier.
Et ça grince fort.
Le slogan qui décorait le bus promettait de sauver le système de santé britannique à partir de la cotisation européenne du Royaume-Uni... Promesse contre-dite par les tenants du Brexit dès les jours suivants leur victoire. Mais, il faudra bien payer les aléas économiques de la décision et Crace propose donc de récupérer cet argent auprès des boucheurs de cases :))
Pour le timbre régional gallois, un panneau « En faillite » pour la région brexitienne qui recevait le plus de subventions des fonds structurels européens, avec se-tenant avec un portrait de la nouvelle Secrétaire à l'Environnement qui signala que le gouvernement de Londres ne donnera jamais autant que l'U.E... Ce qu'écrivait un journal régional de Liverpool sur l'intérêt de la ville à rester européenne : un gouvernement de Londres aurait-il donné autant de subventions aux régions industrielles et rurales anglaises si les projets européens ne l'avaient pas imposé ?
Pour l'Écosse, le remplacement de l'effigie Machin d'Elizabeth II par celle de la Première Ministre indépendantiste Nicola Sturgeon. Je vous laisse trouver le numéro du mensuel pour savoir comment l'auteur illustrerait le parti UKIP, désormais sans chef au moment où il atteint le but nécessaire à l'indépendance britannique.
Je sens plusieurs mois de courriers des lecteurs...
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