mercredi 21 décembre 2016

La poste par le manque en Géorgie du Sud

Dans les deux derniers numéros de Gibbons Stamp Monthly datés novembre et décembre 2016, Hugh Osborne a proposé l'histoire postale de Géorgie du Sud à partir de toutes les pénuries vécues par les postiers du bureau de Grytviken - dont la boîte aux lettres restaurée fut inaugurée en janvier dernier par la Princesse Anne.

Isolé dans une minuscule station baleinière, entourée par la montagne et ses neiges d'une île subantarctique britannique, à plusieurs jours de navigation des îles Falklands et à des semaines de Londres, les postiers de Grytviken ont appris à se débrouiller.

Accompagné de courriers-exemples, le récit de Hugh Osborne permet d'envisager simplement les complexités de l'histoire postale de Géorgie du Sud.

Chronologiquement, il manqua tout d'abord d'un bureau de poste (!) pendant les cinq premières années après l'arrivée en 1904 de l'expédition baleinière du Norvégien Carl Anton Larsen. Les quelques courriers norvégiens présentés furent envoyés à Buenos Aires pour y trouver le premier bateau se rendant vers la Géorgie du Sud.

En décembre 1909, John Innes Wilson ouvre un bureau de poste et d'administration britannique avec un paquet de timbres qu'il avait lui-même achetés, mais sans cachet d'oblitération au nom du territoire, une des règles de l'Union postale universelle. Chaque oblitération avec un cachet des Falkland fut donc accompagnée d'une marque en ligne SOUTH GEORGIA. Cela dura jusqu'à l'arrivée depuis Londres d'un timbre à date circulaire conforme en juin 1910.

Puis, la pénurie de timbres survint pendant un congé de Wilson et son remplacement par Edward Binnie d'août 1911 à février 1912 : le premier ne voulut pas augmenter son stock de timbres, le second ne vit pas l'intérêt d'en acquérir pour six mois. Jusqu'à ce qu'arrive l'expédition allemande du Docteur Wilhem Fichner sur le Deutschland... qui engloutit le stock restant et une commande d'urgence. Le bricolage fut un tampon Paid             at             / South Georgia avec ajout à la plume du numéraire remis et les initiales du maître des postes (EBB, puis JIW).

Les autres pénuries de petites valeurs se répétèrent en mars 1923, février 1928 et octobre 1930. Les solutions furent le découpage de timbres restants en 1923 et 1930, mais les autorités à Stanley, dans les Falkland, autorisèrent la surcharge locale des timbres de deux pence pour en faire des timbres de deux pence et demi, nécessaires pour l'envoi des lettres des marins norvégiens.

En décembre, la série se poursuit avec le manque de millésime dans l'oblitération ! Une sorte de bug de l'an 2000 en 1932 : par économie, le postier utilisait les numéros de jour pour les années. Ce qui fonctionna sans souci jusqu'en 32 : en janvier, un simple 2 isolé fit office de millésime, avant qu'un 3 parvint à être fixé à ses côtés.

Le reste de l'article de décembre rentre dans les régulières pénuries d'étiquettes de recommandation, compensées par l'emploi surchargé manuscrit de celles de New Island, aux îles Falkland en 1920, puis celles de Stanley surchargé au tampon en 1929 avant de les dessiner à la main en 1930.

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