lundi 1 octobre 2018

Traduire, c'est trahir

Depuis quelques semaines, Posti Museo, le musée postal finlandais à Tampere, publie sur son site web, les gags écrits par Hannu Sepponen et dessinés par Satu Cozens.

Dans ceux-ci, l'actualité postale et philatélique - dont celle de l'éclectique musée postal - est commentée par deux boîtes aux lettres nommées Poksi et Låda, littéralement « boxe » et « boîte » - ma témérité me fait croire Google Traduction -, et anglais deux fois « box ».
Le grand moment de l'émotion du philatéliste du vingt-et-unième siècle (en finnois, site de Posti Museo).
En septembre, Poksi a reçu une lettre personnelle... après tant de vide - ou de publicités adressées non désirées.

Dans la deuxième case, c'est l'effusion :

- Merkillistä! / Remarquable !

- Ehkä jopa postmerkillistä / Elle est peut-être même timbrée !

Le jeu de mots étant, comme vous le voyez, que les mots « remarquable » et « affranchie d'un timbre(-poste) » sont identiques en finnois.

Comment traduire cela sans tomber dans la simple grogne du « philatéliste gaulois réfractaire » ? Littéralement, à part peut-être dans les langues où la racine mark/merk est comprise dans les deux mêmes mots, ça va être difficile.

Le traducteur va devoir se plonger dans la culture philatélique du pays de réception.

Au Royaume-Uni, le destinataire va se demander si les timbres seront "postmarked" et pas maculés au feutre.
"I've got an actual letter!" 
"It got stamps on it!" 
"Remarkable!" 
"It's perhaps even postmarked!"

En France, c'est la double oblitération ronde puis mécanique qui fait peur...
"J'ai enfin reçu une vraie lettre !"
"Et il y a un vrai timbre dessus !"
"Remarquable !"
"Et elle n'a peut-être qu'une marque postale !"

...

Ça fait dater, mais bon, version-originaliste que je suis : traduire, c'est trahir.


Merci au webmestre du fil Twitter de Posti Museo pour la traduction en anglais du gag.

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