samedi 14 décembre 2019

Une exposition à lire à Monacophil 2019

L'attrait de l'exposition Monacophil est la non-compétitivité de ses expositions : cela offre une grande liberté aux philatélistes et historiens postaux pour montrer de belles pièces, mais aussi expliquer l'objet de leur collection.

Cela fut vrai autant des collections sur l'Égypte qu'au sujet de l'histoire postale maritime évoquée ici.
Page d'introduction de la collection de Rolf-Dieter Wruck, exposée à Monacophil 2019.
Parmi les collections didactiques, celle de Rolf-Dieter Wruck développait l'histoire des relations postales maritimes entre le Portugal et l'Atlantique-Sud. Le pays européen et ses colonies servant soit de destinations, soit d'escales.

Grâce à mes lectures, notamment des articles de Laurent Véglio dans Timbres magazine depuis 2015, j'ai quelques notions des grandes routes et compagnies maritimes du dix-neuvième siècle. Mais, le domaine portugais m'était totalement inconnu jusqu'à cette édition de Monacophil.

 Exemple d'une page de la collection de Rolf-Dieter Wruck, exposée à Monacophil 2019.
 Là où des collections de compétition proposent deux enveloppes par feuille type A4, avec force détails rédigés de tarifs et de routes, une majorité des collections montrées à Monaco proposaient autant de textes historiques (au sens général comme au sens postal) que d'espace consacrée à une enveloppe et sa légende.

Ici, une page commune de la collection de M. Wruck : route dessinée sur carte, texte sur la compagnie et la route qu'elle desservait. Un détail approfondit ici le timbre, là une marque postale.

D'autres collectionneurs jouent sur la dimension de la page : une collection conservait les deux enveloppes par page, sur un format intermédiaire entre le A4 et le A3 pour y ajouter les cartes et textes. Dans d'autres, l'historien postal - photographie flou du panneau nominatif, désolé - préférait une seule enveloppe par page pour détailler l'évolution des tarifs internationaux maritimes entre les États-Unis et les États allemands au gré des conventions postales signées au long du dix-neuvième siècle jusqu'à l'établissement de l'Union postale universelle.

Au final, beaucoup de ces collections pourraient être imprimées en fascicules d'initiation.

Le souci de la cartographie (collection de Rolf-Dieter Wruck, exposée à Monacophil 2019).
Avec l'un des deux thèmes sur l'histoire postale maritime, une certitude est apparue tout au long des collections : la cartographie est fort employée par les historiens postaux.

Cela permet de localiser bien entendu, mais aussi de se rappeler que la route du cap Horn était le plus commode pour relier l'Europe au Pérou, qu'une route maritime portugaise remontait l'Amazone jusqu'à Manaus.

Dans d'autres collections, cela permet de montrer le rôle essentiel joué par des « confettis d'empire » : Bermuda, Saint Thomas dans les îles Vierges danoises puis américaines.

Au-delà, une intéressante exposition au catalogue proposé au stand de l'Académie européenne de philatélie où chacun profitait de la liberté d'écriture pour développer soit les tarifs, soit les routes, soit l'histoire des compagnies et de leurs lignes, soit un point de passage... Un tour du monde en un musée.

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