vendredi 3 juillet 2009

Jean Moulin : tardive idée de maquette

Spécialiste du centre oriental de la France et premier jouriste averti, Éric Contesse est revenu avec un reportage de tourisme historique du premier jour du timbre annonçant l'ouverture prochaine d'un mémorial Jean Moulin, à Caluire.

Le portrait du chef de la Résistance est celui réalisé par Marcel Bernard pendant l'hiver 1939, à Montpellier :

En 1999, la Ville a inauguré (assez haut placée) cette plaque rappelant le site de la prise de vue, devenue représentation mythique de Jean Moulin. Elle se trouve en contre-bas du château d'eau du Peyrou en se dirigeant par le côté sud vers les Arceaux, c'est-à-dire la partie terminale de l'acqueduc.

J'attendais de voir le timbre d'André Lavergne. De près, la différence de traitement entre les deux yeux me gêne. Et, comme plusieurs timbres en taille-douce de ce mois de juin, je trouve l'impression « légère »... mais je ne suis pas un spécialiste.


La mise en place des deux éléments est fort classique : la tristement célèbre maison du docteur Dugoujon, futur mémorial, et le portrait.

Grâce au lien GoogleMaps/Streetview ci-dessus, vous repérez la maison, tout droit au fond de la place, à moitié cachée par un arbre. En cliquant le long de la montée de la Castellane, vous pouvez également détailler le monument décrit par Éric, place Gouailhardou, et sa composition.

La première image que j'ai vue de ce monument, je l'ai découverte sur un article du 20 juin sur le site du journal Le Progrès.

(Photographie par Pierre Augros, Le Progrès, 20 juin 2009 ;
reproduite ici dans un format fortement réduit pour illustration)

Magnifique cliché : l'observateur prend possession du monument et retrouve une partie du sens placé (caché?) par la sculpteure Christiane Guillaubey. Faut-il regarder le monument de face et revoir l'icône habituelle ? Ou tourner autour de ces morceaux de mur qui dissimule à l'ennemi le résistant s'assurant du lieu de rencontre ?

Réinterprétée en gravure la photographie de Pierre Augros, voilà un timbre-poste qui aurait vraiment correspondu à la définition de « timbre de la nation », depuis son sujet jusqu'à son destinataire en passant par son message. Un timbre qui aurait rendu hommage et à Jean Moulin et à toute « l'armée en haillons ».

Mais, il aurait fallu bousculer le classicisme des décideurs du programme avec la peur commerçante de choquer les plus fidèles des collectionneurs, voire laisser plus de temps au graveur pour un travail plus profond de recherche. Bref, ça doit être plus simple et moins cher de plaquer une lettre grecque...

Aucun commentaire: