dimanche 8 novembre 2009

Le vent frais du nord rapporte les échos du salon

Mais c'est qu'il est vraiment frais le bougre, ce dimanche, sur la plaine ensoleillée du Languedoc. Et il peut l'être d'après les nouvelles qu'il apporte.

Comme c'est distribué au Salon d'automne, la Fédération française des associations philatéliques peut évoquer la grande connerie de 2010 signée Eslinger : le fameux φ. Rapport avec les sujets des timbres : aucun. Pourquoi le mettre ?

Il est certainement vrai que le symbole est gratuitement disponible sur internet alors qu'il aurait fallu payer un artiste ou un graphiste pour un profil de Marianne... Allégorie minimale pour des « timbres de l'État » ou « de la Nation ».

Alors, boycott ou pas à partir de janvier 2010 ? Mais ce serait contenter les cost killers philapostaux : ce serait alors Marianne de Nicolas des temps de deuil ou « timbres d'écriture ».


Nécrologie : Philinfo, magazine des nouveautés philatéliques de Phil@poste, va disparaître et être remplacé par une veille internet. Des collectionneurs payaient donc pour savoir quand dépenser leur argent en timbres... Un nombre insuffisant visiblement. Avec deux magazines mensuels qui proposent des articles divers et variés en plus de cette information basique (quoi ? quand ? où ?), cet abonnement était du gaspillage.

...

Oui, il y avait des entretiens avec des artistes du timbre... Ils sont gratuits dans le catalogue Phil@poste et compris dans les mensuels déjà cités.


La boutique phil@postale du Carré d'encre se dévoile à la presse (faut nourrir les pages des numéros de décembre). Quelques remarques sur le plan des lieux. Personne dans la spacieuse partie grand public (près de l'entrée principale) et initiation (un « orgue à timbres »...).

La queue dans la rue au niveau de l'entrée secondaire pour accéder à la partie philatélique et premierjourique ; partie étriquée et balancée au fin fond du magasin. Faudrait pas que le grand public découvre les timbres commémoratifs. Il ne doit connaître que le « timbre d'écriture » autocollant et vendus à la dizaine indivisible.

Les cost killers doivent être contents : plus besoin de louer de grandes salles parisiennes pour les premiers jours.


Ensuite, ce sont les visiteurs qui découvrent le plus de choses cachées.

L'éditeur allemand Michel (70 euros annuel) et le site All World Stamps proposent depuis quelques années une consultation en ligne de catalogues de timbres. Le second, par Stanley Gibbons, en est déjà à lancer un nouvel outil : My Collection pour 30 livres sterling annuel, soit 33,60 euros. N'étant pas abonné, je n'ai pas idée des facilités permises par ces outils comparés à la lecture des ouvrages papier. Vous n'avez pas à tous les acheter et à les renouveler, mais à la fin de l'abonnement, vous n'avez plus d'outil.

Dans cette ancienne lignée, Yvert et Tellier découvre enfin internet. Au Salon, l'éditeur français de référence, chaudement assoupi sur ce titre, se lance dans son site de consultation de ses catalogues. Pourquoi ?

Par souci de modernité... ? Y&T et modernité ! La crainte de la concurrence du projet annoncé par le nouveau Maury alias Rousso de catalogue en ligne à cotes mises à jour en permanence ?

Plus sûrement l'impression trop coûteuse des catalogues, surtout avec une certaine inflation philatélique française... Je me demande déjà comment ils peuvent être rentables avec le catalogue annuel des timbres de France. Ou alors, c'est que j'ignore le besoin compulsif des collectionneurs de disposer des toute dernières cotes.


Quant à la concurrence, c'est dépité que le Dallay est regretté. Son nouveau maître, Lutèce-cachant-Rousso-grimé-en-Maury, ne paraît pas, lui, se soucier d'une réédition annuelle... au point que le public doute même qu'il ait un jour une réédition papier complète du double tome de France.

C'est sain pour vacciner les collectionneurs de cette attraction envers les cotes surgonflées. C'est dommage de voir cette pression concurrentielle qui diminue sur les épaules d'Yvert et Tellier. Ça aurait été le meilleur moyen de voir, sur papier, les livres rouges progresser, peut-être vers la spécialisation pour tenir les deux extrêmes du marché.


Au-delà de ça, les points philatélie se rapprochent petit à petit de la fermeture complète. J'ai découvert (merci les congés payés de me rendre mes matins) que celui de Montpellier-Préfecture avait des horaires encore amaigri d'une heure matinale depuis septembre dernier, celle la plus disponible pour les clients salariés...


Internet et dématérialisation de la philatélie paraissent constitués l'alpha et l'oméga de cet automne français.

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