mardi 24 juillet 2018

Comment évoquer la Marianne de l'Absence ?

Bon, comment ironiser gentiment sur la nouvelle Marianne l'engagée - en effet, je l'apprécie peu - dans le contexte estival de cynisme tous azimuts de la classe politique française - majorité comme oppositions. À tel point, que les députés du vrai φ et leurs collègues semblent prêts à renoncer à leurs vacances d'été alors qu'ils peinaient l'année dernière pour s'éduquer sur les procédures administratives de l'État en France.

Certes, reconnaissons à YZ d'avoir expliqué posément et calmement sa création quant le demi-duo censément auteur de la Marianne de la jeunesse pulvérisa, dès le dévoilement dans les salons de l'Élysée, la communication de La Poste et du Président Hollande en jouant la provocation avec les prétendues inspirations du timbre... Si YZ souhaitait restée dans sa lumière médiatique habituelle, c'est involontairement réussi.

Ça n'empêcha pas certains de s'amuser à voir des ressemblances entre la nouvelle Marianne et les femmes de la famille du Président actuel. Tst, tst, tst... Emmanuel Macron n'est pas si naïf et imbu de lui-mê... ... ...
L'actrice Jane Badler dans le rôle de Diana, la chef des Visiteurs dans V est le modèle indiscutable du regard et des cheveux de la Marianne l'engagée, et Diana était très engagée dans sa mission (via Internet Movie DataBase).
Non ! Regardez ce regard, c'est la série télévisée de science-fiction V et le manga Saint Seiya qui ont inspiré cette allégorie dans laquelle d'autres dont moi, nostalgiques des années 1980, ont reconnu Méduse, une des trois gorgones de la mythologique grecque.
Un « insoumis », les yeux volontairement crevés, déchirant une feuille de Marianne-Méduse de la République à la surprise du malheureux guichetier dans un bureau philatélique (capture d'écran de la série animée).
De plus polis y ont vu une proue de navire puisqu'elle n'a pas de torse, avec cette posture le corps à quarante cinq degrés rappelant... non... des personnages d'animés japonais courant très vite de manière comique ? Image commode toutefois en cas de naufrage de la présidence d'ici 2022.
Ajout du jeudi vingt-six juillet suivant : militant macroniste courant se procurer Marianne l'engagée avant que le Président du Sénat ne choisisse sa Marianne par intérim (Naruto via Twitter).

Ce regard tout de même !

Espérons que ce n'est pas la preuve d'un complot des reptiliens...

...

Ohé ! Députés et sénateurs ! Avez-vous pensé à imposer un examen ophtalmologique du couple présidentiel et de son ancien bagagiste ? Depuis lundi vingt-trois juillet, les deux Commissions des lois ne sont plus à ça près.

En fait, avec sa « Marianne aveugle », Louis Briat nous a donné une arme pour lutter contre Marianne la reptilienne.

En dehors de ce regard et posture, qu'est-ce que je reproche à cette création ?

Comme pour la Marianne du Bicentenaire et la Marianne et l'Europe, que le Président de la République n'a pas tenu compte de l'avis d'un public. Pour la première, François Mitterrand n'a pas suivi le public de Philexfrance 89 ; la cécité et l'accélération des progrès graphiques des nouvelles technologies l'ont vieillie prématurément.

Pour la seconde, après deux Mariannes très vivantes, heureuses et optimistes choisies par un public et le Président Jacques Chirac - au cas où : gauche plurielle et Lionel Jospin étaient mes choix -, voilà une Marianne à la robe de bure, triste, sonné par les étoiles européennes... comme la politique de son sélectionneur Nicolas Sarkozy à  mon avis.

Retour à une espérance avec les lycéens qui ont proposé un choix suivi par François Hollande - non, son social-libéralisme ne me convient pas - : jeune femme réfléchissant avant d'agir, semblant écouter et dialoguer avec les autres.
Choix final du Président de la République, mais vote inspiré des Français, affichage des projets et du résultat sur le palais de l'Assemblée nationale... Bref : la République (photographie personnelle du huit janvier 2005 lors du premier jour d'émission).
Et blam ! Retour au prince-président, voire à Jupiter-Roi-Soleil pour les plus opposants. Le Directeur de Phil@poste Gilles Livchitz a témoigné au Congrès de la Fédération française des associations philatéliques en juin 2018, de la grande - totale ? - implication du Président Macron dans le processus de sélection.

Pour une Marianne l'engagée qui ne montre pas, à mes yeux, d'engagement considérée à l'échelle d'un mur... et beaucoup de colère à l'échelle d'un timbre-poste.

Ainsi, depuis 1989, soit les timbres d'usage courant sont choisis par le Président seul et la vision de la République est classique façon Troisième République pompier au mieux, triste ou fâchée comme la « démocrature » du parti majoritaire - voir les résultats sociaux et politiques de ce genre de travestissement du régime parlementaire au Royaume-Uni depuis Margaret Thatcher.

Soit l'allégorie qu'ils portent est choisie par une partie de la Nation et la représentation de la République est innovante sur le fond - devise, développement durable, bonheur des enfants - et la forme - crayonné, ligne claire et ouverte, dessin animé - et inspirant l'optimisme.

Sûrement que la création artistique de YZ est réussie dans son style mural avec ses habituels « sourires de Joconde » de face et que la gravure d'Elsa Catelin est à la hauteur du modèle comme toujours, mais le message transmis choisi par le Président de la République n'est, à mon avis, absolument pas le bon... si message il y a.

Bon, mon stock de timbres d'un, cinq et dix centimes de Marianne des Français de Thierry Lamouche va continuer à servir cinq années de plus.

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