dimanche 1 juillet 2018

La Poste à Monoprix : La Poste et ses bureaux

Voilà un an à présent - au vingt-six juin - que le premier « relais postal urbain » a ouvert à Montpellier, à l'intérieur du supermarché Monoprix du quartier d'immeubles en expansion permanente Port Marianne.

Pourquoi pas : ce relais est ouvert en semaine aux mêmes horaires que le commerce : du lundi au samedi de huit heures et demi à vingt heures. De quoi venir poster et récupérer ses courrier et colis à des heures décalées pour la population active, surtout depuis que La Poste a ouvert son service internet permettant de choisir en fin d'après-midi dans quel bureau récupérer colis, recommandé et courrier suivi.

Le jaune postal signale d'ailleurs bien le magasin : une grosse boîte aux lettres posée devant, des affiches signalant les services postaux disponibles en vitrine.

L'article du Groupe La Poste destiné aux collectivités insiste sur la complémentarité avec le bureau standard de Port Marianne, ouvert un rond-point plus en amont sur la route et dans la chronologie du quartier.
Le haut de l'enveloppe d'un recommandé destiné à un habitant du sud de Port Marianne : le supermarché est le bureau de poste (merci Benoît).
Cependant, ma surprise est venue hier, samedi trente juin 2018, quand un proche m'a montré une lettre recommandée suivie d'une entreprise que le facteur lui a remise le matin même contre signature.

Le code-barre de suivi était imprimé sur la lettre contenue dans l'enveloppe et était visible à travers la fenêtre transparente. Sur l'enveloppe elle-même, est imprimé en bleu foncé l'indication de recommandation grand compte avec la date de création : jeudi vingt-huit juin.

Par-dessus, le talon blanc de ce que j'imagine être le reste du bordereau de remise déchiré par le facteur (?).

Mais avec posé par-dessus un autocollant de « La Poste Relais Monoprix »... et non une petite étiquette rose du bureau de secteur : le relais postal est visiblement considéré comme le bureau du quartier par défaut. Il dispose d'ailleurs d'une fiche sur le site de La Poste.

Bon, les philatélistes le savent depuis la fermeture des Points philatélie et l'insistance de Phil@poste à la vente par correspondance : les directions au sein de La Poste sont autonomes et errent entre complémentarité et concurrence.

Ces relais existent à la campagne depuis quelques années : proposer les services postaux de base dans un commerce, une mairie ou une maison de services publics et éviter à la Direction de l'Enseigne de maintenir un bureau et du personnel à coûts fixes pour des besoins jugés insuffisants.

Désormais, la solution apparaît en ville, pour le moment encore sous le contrôle de l'Enseigne... Même s'il serait intéressant de connaître les statuts des personnels du bureau de Monoprix-Jacques Cœur.

Attention toutefois à la pente vers le système britannique avec séparation totale de l'Industrie postale (Royal Mail privatisée) et de l'Enseigne (Post Office Ltd publique mais souvent déléguée à des commerces), la première devant rester rentable quitte à émettre beaucoup de timbres et essorer des sous-traitants - comme d'autres entreprises de messagerie, merci au statut d'auto-entrepreneur -, l'autre chancelant à chaque nouvel ordre d'être moins coûteux, ce qui se ressent sur le manque de formation philatélique et postale des franchisés.

Pente en cours : un colis en colissimo (produit de La Poste) peut être posté ou récupéré dans un bureau de poste - situation traditionnelle. Mais, peut être pris en charge par le facteur dans la boîte aux lettres de l'expéditeur ; ou récupéré dans un bureau postal posté anonyment parmi la liste de commerces-relais par le destinataire. Autant de moyens pour que l'Industrie abaisse le coût de la remise des colis ?

Que se passera-t-il quand le contrat entre Monoprix et La Poste prendra fin ? Relais transféré au Carrefour Market proche du bureau standard ? Dans le magasin de produits surgelés d'à-côté ? Voire le marchand de meubles ? Ouverture d'un bureau de plein droit à horaires étendus ?
Le suivi de la lettre recommandée : Nîmes - Saint-Étienne - Montpellier...
Dernier souci qui dépasse La Poste, probablement : le parcours peu soutenable de la dite lettre recommandée. L'entreprise expéditrice se situe à Nîmes, dans le Gard, assez proche de Montpellier, mais le suivi indique une prise en charge à la plate-forme courrier de Saint-Étienne Sud, dans la Loire, du côté de Lyon donc. Avant de repartir vers la plate-forme de Montpellier.

Numérisation et télécommunication aidant, le courrier est créé en un lieu sous forme de fichier, puis imprimé et mis sous enveloppe ailleurs - économies d'échelles, sous-traitant à bas coût - avant remise à l'industrie postale, etc.

L'histoire contemporaine de la poste aux lettres et colis paraît un puits de nouveautés sans fond.

1 commentaire:

Omaha a dit…

Bonjour Sébastien !
Visiblement, la Poste a encore beaucoup de mystères pour toi !
Le pli dont tu fournis un "scan" est une lettre recommandée premium. Elle se distingue de la lettre recommandée ordinaire par l'absence de bordereau et, si l'expéditeur a choisi cette option, l'avis de réception est "rematérialisé" par la Poste (imprimé à la plateforme de distribution). Le talon présent sur le pli est celui de l'avis de passage, préimprimé lui aussi à la plateforme de distribution en même temps que l'A.R. Ce dernier point n'est pas nouveau, les lettres "expert" étant également concernées par cette spécificité depuis plusieurs années.
Quant à l'expansion des points du type "La Poste Relais" en zone urbaine, là encore cela n'est pas nouveau. La Poste est contrainte par la loi de conserver 17000 points de contact sur le territoire, et les bureaux de plein exercice étant coûteux et parfois inadaptés aux nouvelles habitudes, ils sont en partie remplacés par des points LPA (La Poste Agence) et LPR (La Poste Relais). Cela va de pair avec la baisse des dotations de l'état pour les missions de service public.
On en pense ce que l'on veut, force est de constater que tous nos voisins font peu ou proue la même chose. Certains pays allant d'ailleurs beaucoup plus loin.