mardi 3 juillet 2018

Un timbre, un pays, une secte : le Battuela

Au fil des fiches de jeux vidéo à venir, encore un qui part d'une carte postale pour lancer son intrigue, située dans une secte des années 1970 : pas d'e-mail à coup sûr, et encore moins de liberté téléphonique.
Une des captures d'écran proposée par le développeur (Paranoid Productions via la page de vente Steam).

À venir dans le courant de cette année - ou pas, les émissions vidéo-ludiques sont repoussables éternellement contrairement aux émissions philatéliques, Richard House III et son studio Paranoid Productions va proposer The Church in the Darkness, un jeu d'action et d'infiltration, sous-entendu il y a des ennemis à tuer discrètement.

Comme le résume la carte postale oblitérée le dix novembre 1976, créée par Martin Murphy : Alex a suivi la Mission de la justice collective au Battuela, pays fictif latino-américain. Il vit désormais dans une petite exploitation agricole de cette église, Freedom Town, vivant apparemment en solidarité avec le gouvernement et la population locale.

Lé héros - le joueur et oncle d'Alex - va s'y rendre pour s'assurer de la sûreté de son neveu... Ça va mal tourner... Reste à savoir si le jeu sera bien écrit, bien programmé et jouable.
Zoom sur le timbre fictif créé pour un effet de réel par Martin Murphy (Paranoid Productions via la page de vente Steam du jeu).
Effet réaliste et ancrage historique - le suicide collectif de la secte du Temple du peuple au Guyana le dix-huit novembre 1978 -, le timbre-poste fictif porte tous les critères du timbre de pays du Tiers Monde de cette époque : thème floral, valeur faciale barrée par une surcharge et remplacée pour suivre l'inflation.

Décidément, pour une industrie de loisirs concurrençant la philatélie et les collections nobles, les auteurs de jeux vidéo en reprennent énormément de codes : la symbolique du timbre, le rôle de correspondance rapidement rédigée et postée (et illustrée) de la carte postale. Effet de génération de concepteurs ayant vécu la période juste avant le sms et l'e-mail ? Un public actuel à prospecter ?
Voilà : un entier postal oblitéré de complaisance du Battuela : à quand une cote dans les catalogues ? Après tout, beaucoup de postes ont émis aussi... futilement inutile (brève d'information sur le site Steam). 
Et ce n'est pas qu'un écran d'introduction que le joueur oubliera vite : cette carte postale et ce timbre participent de la décoration du stand du jeu au salon PAX East d'avril dernier, à Boston. Et même offerte avec des badges aux visiteurs.

Le kit de presse du jeu sur le site de Paranoid Productions. Les plus curieux exploreront l'ensemble des sites vidéoludiques cités et verront que la passion errinophile pour les micro-États et revendications territoriales concurrentes dépasse le milieu philatélique.

Complément du lundi seize juillet 2018 :
L'article ci-dessus a été remarqué par la production du jeu. À la question du pourquoi tant d'insistance sur le réalisme de cette carte postale en introduction d'un jeu vidéo, Richard Rouse III a rappelé un argument constant ces dernières années dans les milieux philatéliques.
Pourquoi tant de timbres et de cartes postales dans les jeux vidéo, loisirs considéré mortel concurrent par beaucoup de philatélistes (fil Twitter de Richard Rouse III, dimanche quinze juillet 2018).
Sa mère collectionnait les timbres ; il a collectionné lui aussi et retient cet aspect physique des cartes postales et du courrier posté. Placé le jeu The Church in the Darkness dans les années 1970 encourageait à restituer cet aspect d'antan.

Collectionneur enfant / autre chose ensuite / retour aux timbres et au courrier d'une manière ou d'une autre adulte.

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