samedi 30 avril 2016

De Bermuda à la Finlande, vers la classe 2C d'histoire postale

Deux conférences de 5pm au siège de la Royal Philatelic Society London à trois ans de distance et j'apprécie de plus en plus l'histoire postale à travers la récente classe compétitive 2C de la Fédération internationale de philatélie.

Bermuda, carrefour maritime...
... qui mènera vers une histoire socio-postale ?

Jeudi dernier, le vingt-huit avril 2016, David Pitts et Arthur Groten des États-Unis ont présenté une vision d'ensemble de l'histoire postale de Bermuda, colonie britannique, de hasard quand un équipage de colons virginiens y échoue en 1609, définitivement depuis 1612 avec une première lettre connue de 1617 que Groten présente dans le numéro du premier trimestre 2016 de la revue de la Bermuda Collectors Society.

David Pitts, en bon orateur, introduisit rapidement les grandes parties de cette histoire postale, illustrées de quelques exemples du dix-septième siècle à 1877 et l'entrée des colonies britanniques dans l'Union postale universelle : précurseurs ; courrier intérieur dont les timbres locaux de 1848 par le maître des postes William Perot ; courrier militaire avec des lettres qui ont forcé les blocus des conflits états-uniens (guerre de 1812 et guerre de Sécession) ; et les lettres amenées par les capitaines de navire ou forwarded par divers agents les marquant.

Il précisa que l'ensemble des courriers présentés et de ceux qu'il a étudié avec Arthur Groten sont sûrs d'être passé par Bermuda, même si le nom de l'archipel n'apparaît pas. Les archives portuaires conservent les dates du passage de tous les navires sur plusieurs siècles.


Mais, l'orateur devint le spécialiste absolu de Bermuda avec la seconde partie sur les packet letters : savoir quelle route maritime régulière passant par Bermuda a suivi la lettre trouvée des premières établis par le GPO et l'Amirauté britanniques en 1806 aux compagnies privées de paquebots transportant également du courrier jusqu'à l'avènement de l'aviation.

Même si le diaporama (disponible en pdf par ici) énumère les multiples services et leurs principales points de départ et d'arrivée (Falmouth, Liverpool, New York) et escales nord-américaines (Halifax, Bermuda donc) puis antillaises, Pitts insista en conclusion sur deux idées. La première est qu'avec Groten, ils ont sûrement étudié toutes les lettres connues parties de ou étant passé par Bermuda pour la période considérée... Une collection à disperser prochainement ?

En second, ce qui amène la classe 2C dans mon raisonnement : que ces lettres par leurs expéditeurs, destinataires et contenus, leur nombre croissant, leurs trajets, illustrent l'histoire de Bermuda, de ses habitants et de ses entreprises. Comme le confirma un membre de l'auditoire : la plupart des noms lisibles sur les lettres sont des familles encore connues de l'économie bermudienne.

Un appel aux prochains historiens postaux et collectionneurs de Bermuda de montrer comment l'activité postale est intimement liée à la société et au commerce d'un territoire à une époque considérée... si je paraphrase l'introduction d'une présentation de la classe 2C par la commission d'histoire postale de la Fédération internationale.

L'indépendance de la Finlande à travers l'histoire postale...
... ou les aléas d'une nouvelle classe.

Ayant l'âme farfouilleuse ce week-end, j'étais parti vers histoire postale maritime liée à ce secteur de l'Atlantique pour voir jusqu'où Stephen Walske était allé sur les courriers de blocus après son article dans The London Philatelist de janvier 2015,...

J'ai trouvé certes, mais j'ai fini dans la Finlande de la fin de la Première Guerre mondiale avec une conférence au 41 Devonshire Place, le jeudi dix-huit avril 2013, de Jussi Tuori.

À travers de courriers, mais également d'autres archives, il raconte comment la Finlande sous domination russe déclara son indépendance le six décembre 1917, puis sombra dans une guerre civile début 1918 entre le Sénat et les forces socialistes.

Avec Google, l'une des premières conférences filmées par la Société royale se retrouve.

Intéressant mon sujet accessoire est le retour de Jussi Tuori sur un échange qu'il eut avec les jurés lors d'une exposition dans ce qui était les débuts de la classe 2C : il était accusé d'avoir constituer une collection de classe ouverte car trop de documents n'étaient ni philatéliques, ni d'histoire postale...

Pourcentages des documents et réglement à l'appui (point 3.2), l'exposant signala le débat à l'auditoire : les documents non philatéliques ne doivent pas noyer les documents philatéliques... Vastes discussions lors des évaluations.


Néanmoins, cette classe 2C que j'ai découverte l'année dernière me passionne : comment philatélier et histoirepostaler tout en racontant l'histoire/les histoires dont témoignent ces documents - sans se contenter que du timbre, de l'oblitération ou de la marque en tant que tels ou de leur cote.

Vivement que j'en observe d'autres. À Paris Philex par exemple... Mais il faudra que je sois sur place : toutes les collections d'histoire postale sous HIS dans la liste de la Fédération :(

vendredi 29 avril 2016

Correspondances balkaniques dans les magazines de mai

Après avoir écumé les confins des empires russes et austro-hongrois du dix-neuvième siècle des nationalités à la fin de la Première Guerre mondiale dans les numéros de février 2016, voilà que deux de mes magazines français et britanniques s'attaquent aux Balkans dans les numéros datés de mai : de Belgrade à Constanza aux marges d'un Empire ottoman déclinant en Europe, avec escales grecques.
La couverture rangée au cordeau du Stamp Magazine daté mai 2016.
Toujours à compulser leur calendrier universel des anniversaires, Stamp Magazine place en couverture l'article des cent cinquante ans du premier timbre-poste de Serbie.

John Winchester raconte la tumultueuse histoire de l'autonomie de la principauté de Serbie des insurrections de 1804 et 1817, à l'établissement d'un royaume indépendant d'Istanbul après deux guerres en 1876, et conclut l'article avec l'établissement de la Yougoslavie, le royaume des Slaves du Sud.

Tout en décrivant les timbres émis, leur genèse dans les grands ateliers de gravure d'Europe (Louis-Eugène Mouchon en guest star aux côtés de Wincenz Katzler de la Monnaie de Vienne, Carl von Radnitzky à Vienne, des Français C. Dumont et G. Tasset) de Vienne à Paris, en passant même par Berlin en 1890.

Surtout, le passage d'un souverain à un autre, d'une timbre à un autre, montre le conflit de deux familles pendant ce première siècle serbe : les Obrenovic d'un côté, les Karadjordjevic d'un autre. Quatre révolutions entre ces deux dynasties, en plus des deux soulèvements du début et les multiples conflits contre l'Empire ottoman, puis les voisins, eux aussi prenant leur indépendance, afin de définir des frontières nationales dans un espace multinational.

Un bon moyen de se rendre compte que venir au secours de la Serbie en 1914 était peut-être protéger un petit pays contre un gigantesque voisin - et régler des comptes entre six puissances mondiales, mais aussi une petite folie face à un État si remuant dans un environnement tendu et qui le restera longtemps. En 1934, le roi Alexandre Ier de Yougoslavie est assassiné à Marseille par un terroriste bulgare dont l'organisation visait à ce que les Bulgare contrôle la Macédoine et la Thrace - organisation que l'armée bulgare était en train de détruire après le coup d'État du printemps précédent.


Côté français, ce sont les deux dernières publications de Timbres magazine qui présentent l'histoire et la complexité géopolitique de cette région d'Europe à des moments et par des spécialités philatéliques qui la montre calme et suffisamment pacifiques pour permettre au courrier international de circuler l'Europe occidentale et centrale vers l'Empire ottoman.
La couverture du Timbres magazine de mai 2016 et ses (seulement) huit titres à la une (version bien verticale via www.trouverlapresse.com).
Côté magazine mensuel daté mai 2016, Laurent Veglio présente les options maritimes et terrestres qui se présentent à un expéditeur français du Second Empire pour sa lettre à destination de Constantinople.

À la fin des années 1850, une compagnie britannique propose au sultan la construction d'une voie ferrée entre le Danube et la mer Noire, au port de Constanza (Constanța en roumain et écrit à la française à partir du turc Kustendje). L'objectif postal est d'économiser de précieuses demi-journées de transport fluvial à travers la Dobroudja par le coude menant au delta du Danube, tout en s'éloignant géopolitiquement d'un Empire russe alors honni par une les puissances françaises et britanniques : voir la guerre de Crimée de 1853 à 1856.

Pendant six ans, à Vienne, la voie de terre permet soit de passer par Belgrade, alors à la frontière danubienne de l'Empire ottoman, puis d'employer les postes ottomanes, ou de continuer à descendre le Danube sur un bateau autrichien entre rive ottomane et rive vallache au nord (Valachie tout juste devenue l'embryon futur de la Roumanie par fusion avec la principauté de Moldavie... oïe, nous revoilà aux confins de l'Ukraine et du futur Empire soviétique) pour atteindre le nouveau barreau ferroviaire.

Un tableau de Laurent Veglio, à partir du calcul des temps de parcours et des jours de départ, démontre la pertinence de l'entreprise si la lettre pour la capitale ottomane ne rate pas le départ : de trois à quatre jours d'économiser par rapport à la voie balkanique et même les deux voies maritimes étudiées : par les Messageries impériales au départ de Marseille ou la Lloyd Austriaco par Trieste - au nord-est d'une Italie remuée par l'unification piémontaise.

À tel point, que la voie de Kustendje est concurrencée dès 1866 - merci « la bulle ferroviaire » de l'époque,par un barreau en Dobroudja méridionale, dans la future Bulgarie, entre Roussé (Routchouk en turc, presque au droit de Bucarest) et Varna, cent cinquante kilomètres environ au sud de Constanza.

Cet article prenant à lire est complété de notes infrapaginales et de ses sources, deux moyens pour que les lecteurs aillent d'eux-mêmes plus loin. Encore trop rarement présents dans les pages de Timbres magazine.
Couverture du second Dessous des timbres que Gauthier Toulemonde consacre à la présence française dans le monde.
Car c'est avec un dictionnaire historique ou les articles opportuns des Wikipédias (selon les sources de leur contenu, leur illustration, parfois liés à la langue des contributeurs) qu'il faut lire la longue liste des bureaux de poste français en Grèce de 1852 à 1914 dans le deuxième numéro hors-série Les Dessous des timbres en cours de commercialisation depuis mi-avril...

... pour expliciter les quelques remarques dispersées sur le pays où se trouvait la ville concernée au fil des conflits entre indépendantistes grecs ou bulgares et l'Empire ottoman.

Certes, l'article avait d'autres buts premiers, demandant déjà de la rédaction et des illustrations. Il constitue une étude de cas pour l'ensemble des bureaux français d'Europe et du Proche-Orient, comme le sont également les articles sur Fort Bayard en Chine du Sud et Yokohama au Japon : rappeler quels timbres de France furent imprimés ou surchargés pour ces bureaux lointains, quelles oblitérations gros chiffres recherchés avant ces timbres spécifiques. Et, enfin, quelle est la chronologie typique qui justifia l'ouverture de ces bureaux entre nécessité postale maritime et expression de la puissance dans des zones à influencer ou coloniser.

Un catalogue de cotations suffit pour débuter après la lecture de cet article.

En grattant internet, avant de se jeter sur une bibliothèque d'association ou organisation philatélique, on tombe assez rapidement sur le site de Robert Désert sur les « bureaux français de l'Empire ottoman (oblitérations sur timbres français, 1854-1902) », dernière mise à jour en 2004 et premier (et depuis le seul remis) Prix internet 2002 de l'Académie de philatélie. On y apprend qu'un bureau français fut ouvert de 1869 à 1879 à Kustendje, combien peu de timbres et d'enveloppes en sont restés.
Timbre émis par la Danube and Black Sea Railway pour le courrier transporté sur sa ligne (base d'images Commons de Wikimedia).
Parvenu au web anglophone, c'est un contributeur roumain du forum StampCommunity.org qui proposait en juin 2013 quelques éléments de l'histoire philatélique et postale de Kustensje : un timbre local est issu d'un accord entre la compagnie Danube and Black Sea Railway et une compagnie du port de Constanza. Il fut employé seul pour les correspondances entre les villes de la ligne ou en complément de timbres autrichiens (Levant ou Lombardie-Vénétie).

Les Balkans au temps des indépendances et des conflits nationaux, une région à creuser autant que l'Europe orientale dans l'après-Grande Guerre.

jeudi 28 avril 2016

Vacances à Gibraltar

Ça ne coûte pas cher. Ça ne doit pas coter grand chose. Mais elle me plaît.
Carte n°12 éditée par Estoril Ltd., 9 Main Street, Gibraltar ; toujours existante d'après les sites de pages jaunes locaux.
Pour un euro au Congrès régional à Montpellier, en mars dernier, auprès du Studio philatélique, marchand de la ville, une carte postale touristique de Gibraltar : le Rocher, le District Sud au premier plan, le reste de la ville et le port au second plan ; l'Espagne au loin.

Qui m'inspire car j'envisage un séjour andalou-britannique pour 2017.
Oblitération du neuf août 1990 avec flamme sur la campagne internationale de vaccination contre la polio, organisée par le Rotary International.
Et qui inspirait suffisamment un couple possiblement binational quand il posta cette carte à un proche résidant à Rezé, en Loire-Atlantique, ce neuf août 1990.

Attendant un heureux événement pour fin décembre, la rédactrice annonce qu'elle sera à Madère plus tard en août et tentera, selon le prix des vols, de revenir à Nantes pour le trente. Vacances par étapes méditerranéennes ?

Le timbre représente le blason du H.M.S. Calpe et fut utilisé à date puisqu'émis le dix juillet 1990.

Ce nom naval donne trois résultats dans la Wikipédia en anglais, tous liés à Gibraltar puisque Mons Calpe est le nom latin de sa montagne.

Navire espagnol de 1796, capturé par les Britanniques en 1800, le premier Calpe servit notamment à la bataille d'Algéciras en 1801, devant Gibraltar donc ; avant d'être vendu à Lisbonne en 1802.

Le second navire à ce nom fut un destroyer de la classe Hunt, lancé en 1941 et chargé de protéger les convois pendant la Second Guerre mondiale. En 1942, destiné à participer à l'invasion de l'Afrique du Nord française, il est envoyé pour protéger le port de Gibraltar. Après-guerre, il est loué puis vendu à la Marine danoise qui s'en sert jusqu'en 1966.

C'est ce second navire qui est célébré par ce timbre de vingt-deux pence d'une série annuelle sur les emblèmes de navires ayant marqué l'histoire de Gibraltar, puis d'une peinture marine sur un timbre de cinq pence en 1995.

Depuis 1965, Calpe est le nom de la base de réserve de la Royal Navy à Gibraltar.

mercredi 27 avril 2016

À la conquête de l'Ouest

Deux événements philatéliques motivent ce titre, qui contribuent à diffuser de la connaissance tous azimuts.

Vers Rennes et (bien) au-delà

Rapportées dans L'Écho de la timbrologie d'avril 2016, sûrement à partir d'une communication de l'association Philapostel Bretagne, les deuxièmes Rencontres philatéliques rennaises du vingt-trois janvier dernier ont permis au public de découvrir plusieurs collections primées présentées et expliquées par leur créateur.

Et, notamment, celles de deux membres du Club philatélique franco-britannique déjà évoquées sur ce blog : l'histoire postale aérienne de Terre-Neuve par Jean-Claude Vasseur et l'histoire politique et sociale de la colonisation de Maurice de 1680 à 1870 par son histoire postale par Robert Marion. La première, championne d'aérophilatélie à Londres 2015, est consultable sur le site de la Royal Philatelic Society London et désormais fait l'objet d'un livre disponible via le Club franco-britannique (ici tout en bas). La seconde va concourir à New York en mai.

Le résumé de la journée liste les autres collections commentées tournées vers l'Angleterre ou l'Atlantique Nord d'une part, vers des spécialités françaises d'autre part.

Grâce à Robert Marion à Toulouse et aux retransmissions des 5pm de la RPSL, je pratique ce dispositif d'expositions-conférences depuis un an et demi maintenant avec grand plaisir ; davantage que les couloirs bien vides des travées de collections lors des salons philatéliques.

Je verrai à Paris Philex comment les graines semées par Claude Désarménien (Compagnie des Guides, tablette) dynamisent l'espace qui est censé être le cœur d'un salon, et non l'apparence d'un parasite que Phil@poste doit subventionner.

Vers les Grandes Plaines, les Rocheuses et au-delà

Dans le numéro d'avril de sa revue The London Philatelist, la Société philatélique royale de Londres a publié la liste des récipiendaires de ses récompenses.

La philatélie française est présente : Peter Kelly reçoit la médaille Tilleard pour la meilleure collection présentée au 41 Devonshire Place sur l'émission au type Sage, le jeudi quinze janvier 2015.

Néanmoins, c'est la médaille Crawford qui a attiré particulièrement mon attention : Steven Walske et Richard Frajola la reçoivent pour leur livre Mails of the Westward Expansion 1803 to 1861.

Walske comme celui d'un article du London Philatelist de janvier-février 2015 sur les courriers ayant forcé les blocus maritimes organisés par les forces britanniques et celles des jeunes États-Unis lors de la guerre d'Indépendance - traduction en français disponible par ici.

Un tour par Google et... peu de résultats philatéliques. L'expression Westward Expansion, comme devinée, est celle des États-Unis vers le Grand Ouest, le Far West. Sauf celui de l'association philatélique de publication : la Western Cover Society où le livre est disponible en intégralité sur le site ou en pdf...

... o.o"???

Trois cents pages d'histoire postale gratuitement mises à disposition ? Ça, c'est de la philanthropie et de la publicité pour attirer l'attention sur ce domaine de recherche et de collection.

Et en continuant à chercher, Richard Frajola dispose de son propre site web où... il propose également tout aussi gracieusement une histoire postale du Pony Express de 2005, rédigée avec Walske et George Kramer. L'idée qui semble animer ces historiens postaux est qu'un livre épuisé doit pouvoir encore se trouver pour tous.

Toujours chez Frajola, se trouve une base de données, Phila Mercury, de plusieurs milliers d'enveloppes des États-Unis...


L'Ouest du contact humain et un internet efficacement employé... L'avenir de la Philatélie.


Hasard du vendredi vingt-neuf avril 2016 :
Sur le thème du Grand Ouest, Jean Lebrun reçoit Jean-Richard Dufour, un ingénieur du son de Radio France, dans l'émission d'aujourd'hui de La Marche de l'histoire. Son collègue est un passionné des États-Unis et, notamment du Wyoming. Entre vastes espaces, réserves indiennes et rodéo, le premier territoire au monde à avoir, de manière définitive, accorder le droit de vote aux femmes en 1869 lorsqu'il fut établi comme territoire.

mardi 26 avril 2016

Combien coûte un salon philatélique parisien ?

... Aucune idée...

Jusqu'à ce que je reçoive le catalogue de φl@l@poste de mars-mai 2016 et que je le lise avec ironie.

Rappel des épisodes précédents : le Directeur du Désir refusa de financer un nouveau salon biennal de dix jours au Parc floral de Paris pour 2016. Toucher tous les écoliers par le timbre doit être passé de mode, voir la thématique danse de la φête du timbre plutôt babyboomers. Louer une grande halle aussi (et en plus il fallait offrir un euro quotidien à chaque visiteur pour traverser le parc). Et probablement que toutes les nouveautés proposées partaient moins bien qu'espérer car les visiteurs ne revenaient pas chaque jour ; ils travaillent et ont une vie privée ou quoi ?

Heureusement, la diplomatie φl@télique rassembla avec joie tous les acteurs et leurs coordonnées bancaires. Un salon de quatre jours aura donc lieu du jeudi dix-neuf au dimanche vingt-deux mai prochain dans une des halles du Parc des expositions de Paris, porte de Versailles : le métro et le tramway passent devant, ce sera plus agréable que de se promener dans la cour du château de Vincennes ou prendre le petit train.

Néanmoins, le Directeur φn@ncier du Désir a dû hésiter.

Certes, six jours de loyer et dix jours d'animations scolaires à but non immédiatement lucratif économisés c'est bien. Mais ce sont six jours de nouvelles émissions de timbres en moins ! Diantre, à économiser le désir des collectionneurs complétistes, on allait droit vers la frustration du Directeur φn@ncier du Groupe.

Que φaire ? Que φaire ?, se demande le Directeur φn@ncier.

Vendre un programme Cohesio au Président de la ΦΦ@Π afin d'accompagner le bien-être et la bonne humeur des viella visiteurs du salon. Au moins, ce ne sera pas à φl@l@poste de payer pour les sièges d'attente du stand φl@... Pensez à dire au Directeur de la Cohésion sociale d'ajouter une question sur la réception télévisée et le code de la route. Et hop quelques commissions de détection clients récupérée.

Mais bon, plus petit mais mieux placé, ça reste cher...

Il faut vraiment que les timbres partent. Si seulement on organisait ce salon au centre commercial à côté de l'imprimerie de Boulazac ! Directement du producteur au consommateur et avec le supermarché, sa galerie marchande et la zone commerciale autour pour la pause de midi.

Bon, l'Euro de football est bien en route comme tous les événements de ce genre depuis Albertville '92 : le timbre à sniffer, les villes en collectors surpayés et les dix gestes au crayon gras.

Un bon gros bloc multithématique pour le pic grand public du samedi sur les années 70... Surtout un monument parisien dessus pour les maximaphiles et en rapport avec le foot... Parc des princes, le monument du béton ! Fantastique !

Faut du naturel pour compenser : un bloc sur les abeilles solitaires, et un des timbres en feuille, le vendredi, pour faire le deuil du Parc floral : ça en piquera certains. Et du culturel défiguré de la lettre grecque pour énerver l'autre blogueur yakafokon et à forte valeur faciale puisqu'il va falloir payer un grâââveur alors qu'on a déjà une illustratrice... Allez Louise Labé, quatre cents cinquante ans de sa mort et c'est une femme en plus, bingo !

C'est le congrès de la ΦΦ@Π donc encore un timbre sur Paris. Albuisson trouvera bien quelque chose qu'il n'a pas encore gravé et, avec lui, le Directeur φn@ncier est sûr de le revendre en souvenir collector en novembre 2017 après l'élection du plus beau timbre.

Pensons aux clients étrangers : un timbre culturel au tarif monde. Par ici, le catalogue des commémorations : voilà, l'anniversaire du Denis Papin du bateau à vapeur, Jouffroy d'Abbans, aussi inventif que battu par les Anglais d'Europe comme d'Amérique du Nord.

C'est bon, les quatre jours de loyer sont payés, maintenant il faut subventionner la Philatélie et remplir les caisses du Groupe La Poste...

Comment créer le Désir sans Frustration ?, continue le Directeur φn@ncier.

Penser à distribuer des prospectus de Cohesio pour tes - plus vieu matures que toi - parents, le Président Wahl sera content, ça lui montrera que sa filiale timbres suit ses interventions au Club de l'économie du Monde. Sponsoriser un forum pour placer sa réclame, sans question trop critique... Si les participants du Congrès de la ΦΦ@Π étaient aussi respectueux de la main qui les sponsorise... tst, tst, tst...

Trêve de plaisanterie, il faut trouver quoi vendre sans que le Directeur ne se fasse agresser au Congrès ensuite, surtout s'ils ont retrouvé une caméra cette année.

Bon, le bloc doré, faisons-le pas cher (trois fois deux euros), sur des anciennes émissions reprises en héliogravure, ça limitera le coût tout en plaisant aux collectionneurs et en montrant aux postes étrangères ce que notre imprimerie sait faire. Et un gros tirage surtout, qu'il y en ait pour tous, et diffuser le bon de commande à l'avance dans le catalogue. Ouf !

Mais ce feuillet rapportera moins d'un million d'euros de chiffres d'affaires... Nostalgie du temps où Dame Eslinger laissait le Directeur φn@ncier imprimer des collectors de salon à cent euros pièce... Snif.

Reprenons des bloc-feuillets déjà émis et grossissons la faciale ? Frais d'artiste supplémentaire = zéro euro. Aucune complainte ne sera légitime puisque si le collectionneur ne veut pas payer, il prendra la version moins chère et très largement imprimée.

Allez, c'est l'année de l'Euro et de l'affranchissement proportionnel, profitons-en.

Le bloc de cinq Euro 2016 à deux euros pour la lettre européenne du deuxième échelon. Bam, dix euros d'un coup ! Un tiers de million engrangé.

Et, ils ont trouvé les Cœurs Courrèges trop gris. Honorons ce cher disparu : le même bloc en couleur au troisième échelon européen ! Quinze euros le bloc : presque un demi-million d'euros !

Et ceux qui les rateront, les marchands nous remercieront plus tard. Eux au moins organisent leur salon sans râler et trouvent des villes-candidates, eux. Dire qu'avec les associations de la ΦΦ@Π, le Directeur φn@ncier ne sait toujours pas sur quelle ville faire travailler Albuisson pour le salon fédéral 2017...

Conclusion : aucune idée mais plusieurs millions.

La lettre grecque me révulse toujours, donc seuls Jouffroy d'Abbans et le différent Centre du costumes de scène auront leur chance au guichet philatélique de Montpellier-Préfecture, pour des raisons historique pour le premier et artistique pour le second, et un tarif intéressant pour un Postcrossing où Russes, Chinois et États-Uniens pullulent.

Je n'ai toujours pas avalé le coup du bloc Libération lors du Salon d'automne (merci au Directeur financier de La Poste pour le chèque de quarante euros après avoir bien réclamé...). Donc je ne vais pas me forcer à acheter entre lettre grecque, opportunisme φn@ncier et peu de chose à mon goût. Mon stock de timbres pour Postcrossing est bien suffisant.

Sur place - oui mon premier salon parisien depuis longtemps, je laisserai le supermarché φl@l@postal aux collectionneurs complétistes - c'est leur juste choix, aux mécènes qui tiennent à participer au financement du salon à travers φl@l@poste et je profiterai des collections exposées, de voir quels marchands dépassent la France et ses colonies, voire même si certains pensent à vendre de la littérature...

Oui, je rêve éveillé que le Vera Trinder du Londres jadis pourrait renaître en France... ou qu'un Amazon philatélique pourrait naître entre éditeurs français et au-delà... Heureusement, j'ai encore beaucoup à lire dans ma bibliothèque anglophile et, en juin, celle du comte de Crawford en ligne.

Une dernière question liée au catalogue qui suscita cette scène φn@ncière imaginaire : pourquoi la pochette 2014 des Trésors de la philatélie est-elle toujours en vente ? Ça va nuire à sa cote tant désirée, non ;)

Note du vendredi vingt-neuf avril 2016 :
Mon imagination est crédible : lu le reportage de Pierre Jullien sur l'émission du bicentenaire de la Caisse des dépôts et des consignations, ce sera trèèèèèès tranquille dans les travées de l'exposition nationale... 

samedi 23 avril 2016

Classe ouverte : corgi !

Anniversaire de la Reine Elizabeth II oblige, un début de collection en classe ouverte sur ses chiens préférés : les corgis.

Loupe sous lumière ultra-violette par Postes Canada (En détail de janvier-février 2016).
Merci Postes Canada pour cette idée - ridicule - d'article.

Dans le numéro de janvier-février d'En détail, le catalogue des nouveautés, l'opérateur canadien signale en page quatorze : « Qu'est-ce qui se cache dans nos timbres ? » en passant sous une lampe ultra-violette deux de ses carnets de timbres « permanents ».

Et autour des effigies royales annuelles apparaissent, comme par magie, le monogramme royal couronné et, à la place d'une des couronnes, un corgi !

N'oubliez pas d'acheter la lampe à Postes Canada : antifraude et revenus philatéliques vont de pair (En détail de janvier-février 2016).
Postes Canada complète donc ses ventes de timbres autocollants, feuillets gommés, feuille non coupée sortie de la rotative, gravure encadrée, pièces de monnaie en métaux précieux... et donc lampe pour philatélistes curieux de luminescence, phosphorescence et autre « lumière noire »... Oui, je suis une tâche dans ce domaine : heureusement qu'il y a des spécialistes didactiques.


Classe ouverte, ai-je écrit : donc quelque chose de plus ou moins philatélique et collectionnable !
Logotype de Corgi, une des collections/éditions de la maison britannique Transworld.
J'ai récemment terminé de lire le second tome de l'autobiographie d'Alan Johnson, ancien ministre de l'Intérieur britannique ; un dirigeant travailliste issu du syndicat des travailleurs de la communication (UCW) puisque postier. Une carrière postale précoce et courte de 1968 à 1987 qu'il raconte dans ce Please, Mister Postman.

Un ouvrage intéressant sur le métier de postier à la fin des imaginaires Trente Glorieuses, où un orphelin peu scolaire élevé par sa sœur parvient à rattraper le fil d'ambitions d'artistes par un métier inattendu car il faut bien, marié à dix-sept ans, subvenir aux besoins de son épouse déjà mère et du deuxième enfant à venir.

Néanmoins, pendant toute la période décrite, et jusqu'aux nuages de la privatisation sous Thatcher, il raconte n'avoir jamais manqué d'heures supplémentaires à faire pour faire bien vivre sa famille dans la périurbanisation à l'ouest de Londres. Le Post Office fait travailler beaucoup de vétérans des conflits du vingtième siècle, mais ne parvient pas à attirer suffisamment de jeunes pour tenir son rythme quotidien.

Le philatéliste s'amusera du récit des tournées du facteur Johnson dans la banlieue de Londres, en formation, puis à Slough en cours d'explosion périurbaine, et enfin, sur la tournée rurale. Amusé car il rappelle pour chacune les deux ou trois anecdotes qui rendent inoubliables des circuits inchangés.

L'ambition de parler, d'agir lui fera participer de plus en plus aux activités locales, puis nationales de l'Union des travailleurs de la communication jusqu'à en devenir un dirigeant à plein temps...

...

Quel rapport avec le corgi royal ?
Elizabeth (à dix ans) avec Dookie, un des deux premiers corgis achetés en 1933 (archives familiales de George VI, The Royal Collection, reprise par The Daily Telegraph le premier octobre 2007).
L'autobiographie d'Alan Johnson est publié par Corgi, une des multiples éditions de Transworld, lui-même partie du groupe Random House, lui-même partie depuis 2013 de Penguin Random House, propriété des groupes Bertelsman et Pearson.

Corgi publie des livres de poche à grands tirages depuis 1953, un an après l'accession d'Elizabeth II, vingt ans après la découverte de l'animal par la princesse.

Un carnet canadien, une couverture détachée de son autobiographie, une reproduction commandée à la Collection royale, une appropriée capture d'image du seul rôle de cinéma de la Reine avec autographe de Daniel Craig1, quelques timbres fantaisistes d'agences philatéliques, et hop, une classe ouverte !


Note 1 : à partir de 34 minutes 10 secondes pour le film et 36'12-14" pour la capture d'image :p

vendredi 22 avril 2016

Jeudi 21, nouvelle attaque des experts contre les faussaires et les crédules

Hier, jeudi vingt-et-un avril, deux des principaux pôles d'expertise philatélique en France ont simultanément - mais pas forcément coordonnément - lancé deux nouvelles attaques dans la grande offensive de l'hiver 2015-2016 contre les faussaires d'une part, et la crédulité des collectionneurs d'autre part.


Après une escarmouche de la brigade News du Phospho pour tester les défenses du corps d'armée du Phosphore rémanent et son dangereux groupe de dissolution chimique, au début de ce mois, les généraux Calves et Jacquard recrutent à tour de bras en profitant de l'ouverture d'un front commercial inattendu par l'allié virtuellement mondial Catawiki, site de vente aux enchères sur internet où l'expert (ils recrutent d'ailleurs) est au cœur de l'estimation initiale.

Depuis le front web, Catawiki annonce une vente aux enchères de timbres français le dimanche vingt-neuf mai prochain, dont la particularité sera que tous les lots disposeront d'un cerificat d'expertise ! Le catalogue sera présenté à partir du vendredi vingt, en plein salon-congrès fédéral à Paris.

Expertisez pour vendre mieux !


Plus discrètes, quoique présentes depuis fort longtemps dans Paris, par téléphone et sur le web, les Forces expertes libres (FEL) du Colonel Brun poursuivent leurs opérations d'information des collectionneurs prolétaires qui croient que leur modeste accumulation ne mérite pas de déranger un expert, donc de sape de l'ennemi falsificateur.

Les deux dernières fiches publiées visent juste : petits timbres, petites cotes, grosses falsifications pour la première ; les cartes-maximums semi-modernes pour l'autre dont la fausse conception peuve tromper l'amateur de ce nouveau glaive de la collection, mais également le traditionnaliste caché derrière le bouclier de la philatélie traditionnelle.

Certains se souviendront de relire sur papier l'ouvrage Faux et truqués de Jean-François Brun de 1980, réimprimé en 1989.


Il y a des stands qui seront animés à Paris fin mai.

jeudi 21 avril 2016

Very long to reign over us, British... and hopefully the French soon

Aujourd'hui, jeudi vingt-et-un avril 2016, le Royaume-Uni et les royaumes du Commonwealth célèbrent le quatre-vingt-dixième anniversaire de la Reine Elizabeth II, évidemment dans un feu d'artifice de nouveaux timbres commémoratifs.

La Royal Mail réussit sa mission de service public avec son programme philatélique depuis sa privatisation, si l'on oublie Star Wars... Elle émet, ce jour, une émission-fleuve d'une certaine qualité et avec une surprise divulguée lundi dix-huit.
Le premier timbre de la série de six : Albert duc d'York et sa fille par Marcus Adams vers 1930 (boutique de Royal Mail).
Tout d'abord, très classique, six timbres reproduisent des photographies tout au long de sa vie et de son service, répartis en deux thèmes. Les trois au tarif première classe (soixante-quatre pence actuellement) de son enfance dans les bras du futur Roi George VI à la mère entourée de ses deux premiers enfants, en passant par la Reine lors de l'ouverture du Parlement en 2012.

Les trois autres rappellent les voyages officiels et visites d'État qu'elle a effectués au nom du Royaume-Uni avec son mari le duc d'Édimbourg en 1957, objet d'un timbre : en Nouvelle-Zélande en 1977 et recevant le président de la République d'Afrique du Sud Nelson Mandela en 1996.

Mais à une livre et cinquante-deux pence et Nelson Mandela, la Royal Mail rappelle son statut d'entreprise privée : tout doit se vendre en grandes quantités. £1.52 c'est le tarif de la lettre de vingt à cent grammes pour l'Europe, avec deux pence de plus la grande et lourde lettre seconde classe intérieure, et avec plusieurs Machins d'appoint la lettre recommandée.

Dans les questionnements et remarques des commentateurs du blog de Norvic Philatelics : mon timbre préféré est le premier timbre sur lequel George VI et Elizabeth II apparaissent ensemble. Ensuite, les postes étrangères accepteront-elles - si leurs machines et leurs postiers s'en soucient encore - des timbres où l'effigie royale est remplacée par une couronne impériale ?

Les crédits des clichés sont rappelés par le site-marchand Norvic Philatelics.

Le couple royal devant l'émission de l'anniversaire lors de la visite du centre de distribution de Windsor, le mercredi vingt avril 2016 (photographiée publiée par le journal sud-africain The Citizen).
 Royal Mail avait présenté ces six timbres et le carnet de prestige (en deux versions, dont une à couverture dorée), mais gardé plusieurs produits sous un embargo médiatique pour frapper un grand coup cette semaine : deux carnets mixtes (deux Machins et deux commémoratifs) liés à un feuillet.

L'embargo fut levé lundi et le feuillet immanquable mercredi - voir photographies, vidéo et récit du Daily Mail - lorsque la Reine et son époux ont visité le bureau de distribution du courrier de Windsor, à l'ouest de la métropole londonienne, après avoir inauguré un kiosque à musique décoré de plaques commémorant les actions des forces armées britanniques - entouré d'écoliers et de lycéens inspirés par les différents aspects du kiosque et de ce premier événement de l'anniversaire.

Au centre postal, désormais baptisé Queen Elizabeth Delivery Office et qui dessert le château de Windsor, elle a rencontré le plus ancien postier encore en service : cinquante-trois années depuis l'âge de quinze ans. Une chorale de postiers de Londres et Bristol ont chanté sur le thème du courrier - pour la France, François Dicale en a retrouvées pour sa chronique du week-end sur France info : Ces chansons qui font l'actu des treize et quatorze février dernier.

Un magnifique centre de tri décoré de nombreux timbres émis par la poste britannique, et notamment la surprise : le feuillet reproduisant la photographie de la ligne de succession au trône par Ranald Mackechnie et donc le premier timbre britannique pour le prince George, le fils de William et Kate.

Un premier timbre de bien meilleurs goût et originalité que la reproduction des photographies de presse sur timbre pré-personnalisé de nombreux services philatéliques du Commonwealth depuis sa naissance en 2013.

...
Comme nombreux sont ceux qui ne vont pas partager mon goût pour la monarchie windsorienne : quelques alternatives.
...

Pour ceux qui préfèrent les timbres d'usage courant, le blog GBStamp rappelle que, depuis le mardi vingt-deux mars 2016, nous sommes entrés dans la cinquantième année de la série Machin avec enveloppe commémorative de Windsor !

Pour les non passionnés, La Poste française permet de renifler de la pelouse audoise avec le timbre Euro 2016 ou de s'amuser à chercher à obtenir un « bloc du désir » sur un nouveau support biopolymère tellement abouti que sa prodution et son émission s'étalent sur toute l'année 2016... Être connecté pile au bon moment sur la boutique web de La Poste pour doubler les spéculateurs : bonne chance.

Et pour les républicains antimonarchistes français, Harry est encore disponible pour remplacer notre exécutif bicéphale en un système plus clair où seule la place de Premier Ministre comptera pourvu qu'on s'interroge sur le mode de scrutin : vote alternatif ? En plus, ça mettra les artistes du timbre et les photographes à l'épreuve : mêler le Roi et Marianne sur le même support - Marianne pour virer ce put... de phi.

Et pourquoi un roi ? Éviter que la place de président de la République devienne un poste de super-sénateur aux dents longues. Pourquoi un Windsor ? Franchement, quel choix entre une maison d'Orléans qui ressemble aux Républicains (français comme états-uniens) quand ils organisent une primaire ou un ultramontain conservateur espagnol ?

mercredi 20 avril 2016

Lettres des TAAF au Stamp Centre du Strand

Jeté avec le numéro daté mai 2016 de Stamp Magazine, l'habituelle publicité de The Stamp Centre contient une surprise française.

Dans le prospectus numéro J1, le quatrième item propose des lots de dix enveloppes expédiées depuis les Terres australes et antarctiques françaises, acquises récemment par le marchand de timbres installé au 79 Strand, Lonon WC2R 0DE, juste en face du magasin de Stanley Gibbons et à portée de pas de Trafalgar Square.

Chargées des marques des équipages et participants des expéditions vers ces districts français, ces enveloppes sont proposées ainsi :  dix enveloppes pour dix-neuf livres et quatre-vingt-quinze pence (plus frais de port), vingt pour un peu point de quarante livres, frais de port offert, voire quarante, selon disponibilité, pour soixante-quinze livres sterling (un peu moins de cent euros).

Partagé avec un magasin de produits dérivés de science-fiction, notamment de la série Doctor Who, The Stamp Centre dispose d'un numéro de téléphone pour les clients lointains (attention à votre facture téléphonique) : 0044 207 836 2341.

dimanche 17 avril 2016

Semaines #2016.14-15 ici et ailleurs

Vendredi huit avril sur SebPhilately : mode d'emploi du sans pho chez News du Phospho
Expliqué en anglais l'importance de la communication de deux experts et de deux philatélistes définissant ce qu'est une variété de bandes phosphorescente sur timbres de France.

Et le treize avril, une première leçon de détection des rémanences d'Olivier Gervais sur son blog complète l'offensive pédagogique sur cette spécialité.

Mardi douze avril sur RTÉ : le documentaire sur le GPO de Dublin continue
L'article du mercredi vingt-trois mars est complété à chaque nouvel épisode de la vie au sein du bâtiment du Bureau central de Dublin, simultanément bureau de poste, siège social de l'opérateur irlandais, musée postal et, désormais, mémorial de l'Insurrection de 1916.

Dans le quatrième épisode du douze avril, c'est l'Avent.

Vendredi quinze avril chez votre marchand de journaux : deuxième volume du Dessous des timbres
En à peine quatre mois, Gauthier Toulemonde publie un nouveau hors-série philatélico-géopolitique sur « L'incroyable présence de la France dans le monde », de la frontière avec la Suisse jusqu'aux concessions en Chine, en passant par le type Mouchon d'Éthiopie et des îlots et îles variés.

Le vendredi premier juillet 2016 : plus de folie à Adelaide
Dans le numéro 340, période mai-juin 2016, Australia Post annonce la retraite du distributeur de timbres imprimant la valeur à la demande et qui connaît une célébrité inattendue depuis l'émission d'urgence de janvier dernier. Pourtant, cela faisait de nombreuses années qu'elle vivotait d'émission originale pour faire plaisir aux philatélistes d'Australie-Méridionale.

Punition de la direction régionale suite à la spéculation toujours en cours ? Épuisement du stock de rouleaux aux animaux ?

Sur StampBoards.com, sont attendues impatiemment les cotes que les catalogues vont proposer pour ces timbres, leurs types et multiples variétés.

samedi 16 avril 2016

Journée USA jeudi 14 : un Jenny revole, Eubanks à Londres

Semaine riche pour la philatélique états-unienne, et malheur pour ceux qui en auraient marre de la publicité unique pour les timbres rarissimes et leurs ventes multimillionnaires. Une trouvaille qui devrait néanmoins permettre aux autorités philatéliques états-uniennes d'attirer les médias et le grand public vers le Stamp Show de New York, fin mai.

Jeudi quatorze avril 2016, l'American Philatelic Research Library a officiellement annoncé avoir retrouvé le troisième des quatre Inverted Jenny composant le bloc d'Ethel McCoy, volé en 1955 lors de la convention de l'American Philatelic Society à Norfolk. McCoy avait offert les quatre timbres à l'APRL, pourvu qu'ils fussent retrouvés.

Une équipe du Bureau fédéral d'enquête avait contribué à en retrouver deux. Actuellement et jusqu'au quatre juin prochain, un marchand offre une prime pour toute information sur les deux manquants.

Apparemment, le vendredi premier avril dernier, la filiale new yorkaise de Spink s'est vu confié le troisième timbre, modifié après le vol, par l'héritier d'un collectionneur. Sûrement que les détails émergeront petit à petit d'ici fin mai ou la vente du timbre.


Le même jeudi, c'est dans une ambiance plus détendue au 41 Devonshire Place, à Londres, que Gordon Eubanks a présenté une introduction sur les timbres non dentelés des États-Unis de 1851 à 1856 - seconde émission après celle de 1847 - et sur l'histoire postale du pays à la même époque entre front pionner de l'Ouest et poste maritime illustrant l'économie-monde britannique.

Conteur agréable et captivant, Gordon Eubanks est connu pour ses travaux en informatique et la direction de plusieurs entreprises de sécurité numérique, avant de devenir deux fois champion des champions, un des trophées de l'American Philatelic Society, en 2012 pour les premiers timbres fédéraux de 1847, et en 2015 pour sa collection classique de 1851-1856.

Les diapositives commentées de sa présentation (avec bibliographie) sont visibles par tous sur le site de la Royal Philatelic Society London. La vidéo youTube de la conférence est retrouvable à l'aide de la page Facebook de Stanley Gibbons en date du vendredi quinze.

mercredi 13 avril 2016

Des activités numériques de la Royal Philatelic Society London

Jeudi trente-et-un mars dernier, avant la conférence de Christopher Hitchen sur la poste à Paris jusqu'à la Révolution française, trois membres de la Royal Philatelic Society London ont présenté les activités numériques de la Société et accessibles à ses membres - et pour quelques-unes aux non-membres.

La vidéo est consultable sur youTube par ici, lien transmis avec l'autorisation de Chris King, ancien président de la Société.


En première partie, Mark Bailey décrit le contenu du site web de la Société, notamment les éléments réservés aux membres.
L'importance de la disponibilité en ligne des conférences filmées : en bleu foncé les visiteurs au siège de la RPSL, en bleu clair les visites des vidéos postées sur youTube  (capture d'écran de la présentation de Mark Bailey).
Outre l'exploration de pages sur le fonctionnement des différents programmes de la Société (bibliothèque, musée, comité d'expertise, projets à long terme,...), Bailey insista sur la disponibilité en ligne des collections exposées et des conférences données au siège londonien, 41 Devonshire Place.

En bleu foncé, il a figuré les visiteurs présents sur place les jeudis après-midis d'exposition et les jeudis soirs de conférence de 2015. En bleu clair, pour ces derniers, il a ajouté le nombre de visionnages des vidéos youTube correspondantes. Les deux plus vus représentent un tiers des membres inscrits en 2015.

Pour les fichiers pdf ou les publications en ligne des collections exposées, il faudrait un suivi des visites et des téléchargements du site de la RPSL pour en connaître l'ampleur.

La Société réussit donc à toucher les membres qui n'ont pas les moyens d'être présents et, signale l'exposant, permet aussi de revoir la présentation dans le détail.


Avec enthousiasme, à partir de dix-huit minutes au compteur, Geoffrey Eibl-Kaye enchaîne avec le fonctionnement des archives digitales du London Philatelist, l'intégrale des numéros de la revue de la Société et son moteur de recherche amélioré récemment. Un modèle logiciel pour les prochaines publications qui tenteront l'aventure de la numérisation : les concepteurs ont réussi à dépasser l'obsolescence progressif du lecteur pdf d'Adobe - une des tares du moteur équivalent des archives de Gibbons Stamp Monthly (1890-2009).

Doté d'un humour commerçant, il expose également plusieurs publications numériques réalisées par la Société ces dernières années : le catalogue du musée de la RPSL, les archives de Perkins Bacon, et l'Introduction à la philatélie avancée d'Alexander Séfi. Pour le shopping, c'est par là (ristourne pour les membres).


Enfin, à partir de trente-cinq minutes, Mark Copley présente les deux scanners achetés par la Société grâce à des dons.
Probablement un descendant amélioré de celui de la RPSL, mais très ressemblant : le EZ Book Scan Center (site de Plusteck).
Le scanner Plusteck est accessible aux membres depuis plusieurs années maintenant, puisque j'ai pu l'utiliser lors de ma deuxième visite au 41 Devonshire Place en janvier 2013 pour quelques recherches sur un thème précis. Il permet de scanner des pages de livres, puis, grâce à son écran tactile, de les rogner sommairement, et de les enregistrer directement sur une clé USB (voire un ordinateur portable).

Tout récent est le Bookeye 4 d'Image Access permet de scanner très rapidement une surface équivalent à une feuille A2, soit d'un livre ouvert à plat ou entrouvert pour protéger la reliure
Le Bookeye 4 tel que sur le site de son fabricant Image Access.

L'utilité de cette machine professionnelle est la numérisation des archives et ouvrages les plus anciens de la bibliothèque de la Société, un des deux membres fondateurs de la Bibliothèque philatélique globale dont le moteur de recherches est accessible à tous sur le site de la RPSL, avec plus de détails pour les membres.

Je salivais déjà de la Bibliothèque Crawford bientôt accessible le trente mai prochain... Là, s'y ajouteraient les livres des années 1910 jusqu'à la limite du domaine public.

Un don a permis donc l'acquisition de cet outil qu'il faut rentabiliser tout en plaçant la Société royale comme un facilitateur de la recherche philatélique. Le scanner nouveau est utilisable par toute association philatélique pour un relativement modeste prix par scan A2 réalisé ou, si elle fournit un volontaire, gratuitement si la personne envoyée réalise des clichés pour les projets de la Société.


Chacun trouve donc un intérêt à donner de son temps aux activités de la Royal Philatelic Society London, malgré l'intimidation qu'elle crée au premier abord.

lundi 11 avril 2016

Des habitants de la Guyane et de leur citoyenneté de 1780 à 1880

Dans la série « et si je me demandais qui sont expéditeur et destinataire d'une lettre » (voir Tahiti et Maurice) face à une lettre des dix-huitième et dix-neuvième siècle, une émission de France Culture ce matin permet de s'interroger sur certains habitants de la Guyane, notamment les esclaves affranchis, les condamnés au bagne et autres indésirables de la France d'après la Révolution française.

Ce lundi onze avril 2016La Fabrique de l'histoire a reçu l'historienne Miranda Spieler pour son ouvrage Liberté, liberté trahie... : faire et défaire des citoyens français 1780-1880.

Couverture de l'édition de mars 2016 (Alma éditeur, via la librairie La Procure, Paris)
Pour compléter, elle explique également sa recherche dans un entretien pour la librairie Mollat lors du salon du livre des Rendez-vous de l'histoire de Blois, en novembre 2015. Comment parler des personnes que la loi ou la société rendent muettes et légalement invisibles ?

Pour retrouver un bagnard, le site des Archives nationales d'outre-mer permet de retrouver à partir du nom de famille le bagne, des dates. Il faudra se rendre sur place ou jouer sur une solidarité entre généalogistes pour consulter le dossier papier.

La difficulté vient à la libération de la personne qui a pu retourner en métropole, mais pas forcément dans son département de naissance, ou rester dans la colonie : et là, c'est mémoire familiale ou au petit bonheur la chance des registres d'état civil et des arbres généalogiques publiées. Les fonds anciens des archives départementales de Guyane sont également à Aix-en-Provence : par ici sur le web.

Il reste maintenant à tomber sur une lettre de ou vers la Guyane, et, aiguille dans la légendaire meule de foin, qu'elle soit à destination ou écrite par un bagnard... Pire pour un collectionneur qu'elle ne soit pas emprisonnée dans une collection généalogique familiale.

vendredi 8 avril 2016

Lettres de Paris de l'Ancien Régime à la Révolution

Suppléant à Guy Dutau et un exposé sur les courriers désinfectés de France, Christopher Hitchen a proposé deux présentations différentes sur les postes françaises des origines à la Révolution, lors de la séance de cinq heures du soir, jeudi dernier, le trente-et-un mars 2016, au siège de la Royal Philatelic Society London.

Un article est lisible par tous les visiteurs du site de la Société ; le lien youTube vers la conférence apparaît pour les membres et ici avec l'autorisation de Chris King, ancien président de la Société.

Prochaine conférence, jeudi prochain, quatorze avril, avec Classic USA, à l'approche de l'exposition internationale de New York du samedi vingt-huit mai au samedi quatre juin prochains.

Le président Frank Walton a laissé entendre que Guy Dutau est prévu au programme de la saison 2016-2017.


dimanche 3 avril 2016

Expansion britannique à Madrid, faillite à Londres ?

Correos, la poste espagnole, célèbre les trois cents ans du système postal en Espagne - apparemment, l'unification du monopole du courrier le huit août 1716 (plus pour les hispanophones sur Wikipédia). Dans le numéro de mars 2016 de Sellos Y Mucho Màs, elle présente nombre produits pour cet anniversaire et une nouveauté ciblant les collectionneurs dès le salon national de Madrid, du vingt-et-un au vingt-quatre avril prochain.

Suivi (et traduit en anglais) par Ian et John Billings, le fait est que Correos réintroduit les distributeurs de timbres à valeur imprimée à la demande, abandonnés en 2006 et alors de marque Epelsa. Désormais, le fournisseur est le britannique Intelligent AR qui distribue les Post & Go de la Royal Mail et des postes des îles Anglo-Normandes et de Gibraltar.


Tandis que les entreprises postales et philatéliques britanniques créent la deuxième connection avec l'Espagne de l'année, après l'impression du bloc Long May She Reign l'année dernière, un grand de la Philatélie britannique paraît trembler dangereusement...


La valeur de l'action du groupe Stanley Gibbons s'effondre littéralement depuis l'été 2015 : le graphique ci-dessous se lit en pence sterling...
L'évolution de l'action du groupe Stanley Gibbons sur un an (London Stock Exchange).
Sur le forum StampBoards.com, l'inquiétude a débuté une année auparavant lors de l'achat du site de vente pour collectionneurs Bidstart... Une des nombreuses acquisitions de Stanley Gibbons depuis que des golden boys cameroniens sont aux commandes.

Murray Payne, le grand spécialiste du Roi George VI, en janvier 2014 pourquoi pas : ils vendent des timbres... Par contre, investir dans un site web et dans de nombreux informaticiens pour le transformer en marketplace incontournable sur un marché très largement dominé par eBay et une multitude de sites établis par pays ou spécialités, ça a semblé dangereux et ça n'a plus l'air de convaincre les boursicoteurs.

Sur le forum basé en Australie, certains espèrent que le pôle-capitaine catalogues et éditions évitera de sombrer avec le navire quand les rats cameroniens l'auront quitté en douce. D'autres proposent de cotiser à un fond pour racheter l'essentiel et sauver la marque et les activités historiques. Quelques-uns se précipitent pour mettre à jour leurs catalogues avant disparition.

Heureusement que le catalogue Dallay(-Rousso-Maury) a été racheté par Spink.

vendredi 1 avril 2016

Le seul poisson d'avril acceptable

Voici une image du seul poisson acceptable aujourd'hui, vendredi premier avril :
Grâce à Sihem Chaabene pour La Poste tunisienne, en 2009, voici comment accommoder les poissons journalistiques et de blogs (colnect.com).
Un président encore confiant dans Le Parisien, Le Gorafi lançant une souscription en ligne pour acheter Canal+, des insectes dans les barres de fruits Nakd, Paris Philex reporté pour cause politique, Phil@poste renonçant au φ, les députés français votant la diminution de leurs retraites et démissionnant de tous leurs mandats locaux, Yvert qui publiera les noms des artistes dans ses catalogues, Gauthier Toulemonde arrêté par l'Armée populaire chinoise au premier jour de son nouveau séjour solitaire sur un îlot des Sraptley, les principaux partis français envoient leurs dirigeants en stage en Allemagne pour apprendre la démocratie par la discussion,  SébPhilatélie publiera un message par timbre individuel émis par La Poste française (les dix mille articles en vue d'ici le prochain salon d'automne donc), le Congrès de la FFAP ouvert à tous les collectionneurs ayant payé leur timbre fédéral et qui durera tant qu'ils auront des questions à poser au Directeur de Phil@poste,...

Soupir...

Encore une heure et demi à supporter ces conneries.


Le lien du lendemain : et je ne suis pas le seul à le penser.