For the non-French speaking readers: "yaka" and "focon" or any other orthograph are a French colloquial way to reject someone's unhappiness on a situation and their non actual solutions.
Hence the transformation of the correct forms: "Il n'y a qu'à + verb" and "Il faut qu'on + verb", that can be translated as "We should do that", "If only we do this".
Of course in these cases, either the idea is unpractible, out of touch with reality, or the proposer won't volunteer time and effort to implement it.
Depuis quelques temps, les deux rédacteurs-en-chef de la presse philatélique française tendent à dire - poliment - ce qu'ils pensent de certaines actions de La Poste et de son service philatélique Philaposte. C'est discret, limité à quelques points anecdotiques - mocheté d'un timbre, coût d'un produit réédité différemment - tandis que je compte le nombre de pages gaspillées dans leur trois magazines sur les émissions de timbres de l'année écoulée (et le courrier des TAAF, ô mon Dieu)...
Ainsi, ça y est, tous les acteurs de la philatélie française ont découvert qu'aller en train, loger ou louer un espace dans Paris coûtent cher... Ça fait longtemps que j'évite Londres pour cela, que je suis heureux que covid et Brexit m'évitent désormais le pèlerinage professionnel annuel à Liverpool, et mon dernier séjour à Paris était chez un ami à éviter des fast food assez élaboré qui avaient atteint les prix londoniens.
Maintenant, la Chambre syndicale des marchands de timbres (CNEP) a-t-elle compris qu'elle aura du mal à faire venir ma génération, professionnellement active et moins enthousiaste à courir en tout sens, en organisant son salon automnal entre jours de semaine et un samedi ?
Non, j'ai perdu le goût juvénile de fuir mon lieu de travail le vendredi après-midi en espérant ne pas rater le TGV réservé, profiter du Salon et de Paris, et prier qu'aucun aléa ferroviaire m'empêche d'être lundi aux aurores de retour au travail. L'alerte rouge pluie-inondation le dimanche de mon dernier Monacophil m'a servi de leçon - stress et finalement retour en car Macron qui eux continuaient à rouler (pas les trains ?!).
Y'a qu'à utiliser une semaine des vacances scolaires de Toussaint ? Ou y aurait-il là encore dans la clientèle ciblée (les marchands vendeurs et les collectionneurs retraités) le même souci du coût du lieu d'exposition et le souhait des activités familiales mémorielles, alors qu'il simplifierait le déplacement des jeunes actifs et des parents avec enfants ?
À tel point que nous pouvons revenir sur le premier des timbres-blocs hors-programme émis par surprise et correspondance : le fameux Rouge-Gorge de 2004 et sa carte en beau papier. De ces objets à tirage limité qui forcent tant de visiteurs soucieux à se rendre à Paris début novembre.
Trois euros à la vente : un scandale pour ceux qui n'ont pas trouvé le code de commande à l'époque, pourtant donner en temps suffisant dans Timbres magazine (c'est comme ça que j'ai eu le mien). Trois cents euros pour les plus malchanceux ; cinquante euros une fois la poussière retombée au passage des Panoramas où il fallait faire tourner les stocks.
Extrait du prospectus de vente Théodore Champion d'octobre 2024 (page 2). |
Octobre 2024, Philaposte, narquois ou ayant besoin d'argent pour subvenir au coût de ses catalogues imprimés, joint un prospectus Théodore Champion avec son catalogue 104 et l'annonce des produits du Salon d'automne. Page 2 du prospectus, le bloc Rouge-Gorge :
- cote Yver et Tellier = 90 euros,
- prix normal = 25 euros,
- offres spéciales = 10 euros.
Pourquoi se jeter au Salon d'automne ? Pourquoi ne pas attendre que les collections achetées en gros par les marchands ne reviennent sur le marché par les voies impénétrables du Seigneur ? Heureusement qu'il y a des rencontres d'amis lointains, l'entraide d'achats et des collections exposées pour justifier sur les forums le voyage à Paris.
Maintenant Philaposte, qui fait ce qu'il faut pour rentabiliser le salon vu le nombre d'émissions du programme prévu, hors-programme coûteuse, et autres collectibles très coûteux, etc. Chacun y trouvera quelque chose à son goût, sauf les complétistes, mais tant pis pour eux.
Deux choses me chiffonnent hélas.
D'abord, pourquoi s'acharner à vendre des rééditions de timbres à l'intérieur d'un livret (histoire du premier timbre, agenda philatélique) si c'est pour que les acheteurs les jettent dans les poubelles du salon illico... Certes, les collectionneurs-spéculateurs-complétistes sont cons, mais le papier est une denrée qui devient un luxe pour certains secteurs économiques : les magazines spécialisés sérieux par exemple. Les trois philatéliques certes, les nombreuses revues d'associations et sociétés philatéliques et au-delà, mais aussi Canard PC et bien d'autres périodiques commerciaux de qualité en concurrence avec des magazines remplis de vide publicitaire voire de délires complotistes, sans parler de la fabrication de carton de colis.
Autant faire un véritable agenda avec de la place pour les émissions de timbres, les événements associatifs, les expositions du Musée de La Poste, etc. Là, des collectionneurs passionnés des marques événementielles (une classe d'exposition, non ?) achèteront le produit... ou pas. Si pas, c'est que le produit n'en valait pas la peine.
Exemple d'une Affiche philatélique, celle de novembre 2024, nouveau produit proposé par Philaposte et qui, selon la rédactrice-en-chef de L'Écho de la timbrologie, semble attirer un nouveau public. |
Ensuite, si le but est de promouvoir la philatélie et la collection au-delà des retraités qui ont le temps de faire le tour de France hors vacances scolaires et de la spéculation sur internet, j'apprécie que les affiches (mini-poster agrandissement d'un timbre semi-moderne avec quatre timbres à forte valeur faciale le reprenant) plaisent en décoration à de nouvelles générations. Personnellement, il faut que je mesure une feuille d'impression non coupée du timbre Kalush Orchestra d'Ukraine et me rende chez un fabricant de cadre.
Le carnet promouvant un événement ayant lieu du sept au neuf novembre 2024, émis pendant et pas bien avant... |
Seulement, parmi les produits promouvant le Salon d'automne 2024, le carnet Marianne d'usage courant me paraît très absurde : sa couverture publicitaire est explicite avec 77e Salon Philatélique d'Automne, les dates, le lieu, et même un numéro de téléphone pour se renseigner.
POURQUOI ALORS EST-IL EN VENTE QU'À PARTIR DU PREMIER JOUR DU SALON B... DE M.. !!!
Personne à Boulazac n'a pensé le mettre en circulation dès début septembre au moins dans les bureaux de poste et les buralistes d'Île-de-France et des régions du Bassin parisien. Au moins celles-là pour toucher un nouveau public qui pourrait se demander ce qu'est ce Salon et qui se trouve à porter de trains régionaux de Paris ?
Sinon, oui l'hypocrite que je suis a posté une petite commande à partir du catalogue de Philaposte : deux documents philatéliques qui me servent mieux de souvenir pour les lieux ou événements choisis (merci aux artistes), et peu de timbres pour la correspondance puisque le problème postal de ce Salon reste un héritage des États généraux de la philatélie : tous les timbres à faciale en euros seront à compléter dès l'augmentation des tarifs le premier janvier prochain.
Encore un truc qu'il faudrait faire sérieusement remonter au chef-comptable de Philaposte : certes, ça évite que la Société anonyme au-dessus se pose trop de question sur la rentabilité de la philatélie, mais c'est bon, avec une telle clientèle captive, La Poste est-elle à quelques centimes près ?
Voire : À quand tous les timbres de France à faciale d'usage ?
Note du jeudi vingt-huit novembre 2024 :
Le bilan visiteurs, finances et avenir du Salon d'automne d'après Michel Melot est à lire en éditorial du numéro 272 de Timbres magazine de décembre 2024.
Ainsi que l'intéressant contre-point collectionneurs et valeurs des Bavardages d'Aristote à la fin de la même édition : des timbres et courriers bien mis en forme en une collection complète - selon la définition du vendeur - peuvent se vendre en un bloc à un marchand ou un autre collectionneur, qui détailleront si nécessaire. Il donne quelques exemples récents en marcophilie départementale.
J'ajoute que certains pourraient renouveler l'approche en philatélie sociale en lisant la correspondance si incluse et en recherchant qui sont les expéditeurs et les destinataires.
D'autre part, sur le forum du Marché du timbre, site d'échanges entre collectionneurs, sont évoquées des collections moins rangées, peut-être vidées de leurs pièces de valeur, ou contenant nombre de pochettes et d'enveloppes d'abonnements aux nouveautés jamais ouvertes, par des collectionneurs ayant définitivement fermé leurs albums et dont les héritiers ont préféré faire don aux Petits Frères des pauvres qui les dispersent pour réaliser leurs bonnes actions.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire