vendredi 14 avril 2017

Effets boomerang aux Pays-Bas et aux Maldives

Deux feux de broussailles déclenchés par des philatélistes ont pris ces derniers temps. Le premier est en cours d'extinction rapide d'ici juin. Le second est sous contrôle, mais connaîtra peut-être quelques effets intéressants pour les collectionneurs de nouveautés.

Économiser sur l'oblitération
« Le cachet de la poste fait foi » en France.

Aux Pays-Bas, PostNL a eu une lecture stricte de cette maxime et les participants du forum anglophone StampBoard.com ont largement diffusé et commenté le conflit que l'opérateur postal provoqua avec les philatélistes.

En janvier dernier, l'oblitération par cachet a disparu des lettres recommandés et des colis déposés à un comptoir postal néerlandais, sûrement parce que les éléments d'identification et de suivi portent la date de dépôt sur eux. Tous les commerces accueillant ces points-poste ont donc reçu l'ordre de renvoyer leurs tampons et d'annuler les timbres de ces envois...

... cri strident façon maison des horreurs...

au stylo !

Le reste du courrier étant oblitéré normalement au centre de tri.

La bronca philatéliste ne manqua pas - De quoi manqua-t-elle de force en France sur les oblitérations à code ROC ? : tant d'efforts à coller des timbres sur recommandé et colis, demandes d'annulations de timbres bien marquées et lisibles... Non ! Les coûts du petit matériel n'étaient pas une excuse.

Pourtant, la note envoyée aux comptoirs postaux leur demandait de diriger les collectionneurs vers le numéro du Collect Club, le service philatélique local.

Fin février, Post NL annonça revenir sur sa décision, même si elle devait désormais fournir tous ses points de vente avec un nouveau cachet. Cette semaine, le nouveau modèle d'oblitération a été présenté, dont les tampons devraient être dans chaque point-poste d'ici le jeudi premier juin 2017.

D'après un historien postal, autorisé par PostNL à scanner les empreintes de tous les cachets*, une bonne partie d'entre eux avaient besoin d'être réformés. L'effet de séparer l'entreprise des petites mains des bureaux : difficile de connaître l'état du matériel qui frappe pourtant l'image que les destinataires auront de l'entreprise.

Car si j'emploie les expressions de comptoirs postaux, commerces accueillant ces points-poste, points de vente, c'est que, depuis les années 2000, PostNL ne possède plus aucun bureau de poste - comme la séparation/querelle des directions Enseigne/Industrie avec La Poste en France. Vivement l'historien qui résumera la mode du découpage en tranche opératoire des postes européennes dans les années 2000.

Les Maldives ou pas les Maldives sur WOPA ?
Cette semaine, un site de suivi de nouveautés et quelques commentaires sur Twitter ont fait suffisamment douté la direction de la galerie commerciale WOPA au sujet d'un de ses nouveaux membres.
Les services philatéliques membres de WOPA : d'abord, il y eut de petits pays européens. Mais, depuis quelques temps, des postes de grands pays rejoignent ce système mondial de vente : Belgique, Suède, Suisse, Hongrie,... France (capture d'écran le vendredi quatorze avril 2017).
WOPA ou l'Agence philatélique mondiale en ligne est un site hébergé par le service philatélique du Royal Gibraltar Post Office afin de proposer un espace de vente aux postes nationales. Particularité pour les clients : choix de la langue (dont le chinois), de la devise, plusieurs pays disponibles en un seul site et, surtout, vente à valeur faciale (même si les frais de port dépendent de chaque opérateur).

En début de semaine, un mail de WOPA annonçait l'arrivée des Maldives ! C'était le premier pays très en dehors du continent européen, à l'exception d'Israël, des deux opérateurs du Kirghizistan en Asie et des Pays-Bas caribéens (sans tenir compte du bureau new-yorkais des Nations unies, ni du débat géographique sur le Groenland).

Cependant, mardi onze au matin, White Knight, l'auteur du blog Commonwealth Stamp Opinion et ses lecteurs, tous amateurs de nouveautés des pays appartenant ou ayant appartenu au Commonwealth, ont sèchement commenté l'arrivée des Maldives... Ils y retrouvaient toutes les nouveautés 2015 et 2016 en vente sur le site de Stamperija, l'agence philatélique lituanienne fournissant nombreuses émissions multithématiques au monde entier, il semble, mais il y a un manque de volontaires pour visiter les bureaux des pays sous contrat et y vérifier l'arrivée des timbres.

En début d'après-midi, Glendon Martinez, un des dirigeants de WOPA, intervenait de suite, assurant qu'à sa connaissance c'était le service philatélique des Maldives et non un tiers qui avait demandé sa participation au site. Mais, il acceptait de retirer les pages maldiviennes, le temps de procéder à une vérification... Après tout, d'autres opérateurs participants peuvent être accusés de production de papiers-peints et vignettes coûteuses, mais ils les vendent eux-mêmes sur WOPA.

Le lendemain mercredi, White Knight résumait la situation et plantait une nouvelle banderille dans le dos de WOPA : la photographie aérienne de la page suspendue - îles rocheuses couvertes de forêt dense - ne correspondait absolument pas à l'archipel des Maldives, composé d'atolls bien moins élevés.

La suite au prochain épisode sur WOPA ou le Commonwealth Stamp Opinion.

Note du samedi quinze avril 2017 :
L'inventaire des marques postales des Pays-Bas se trouve sur le site de l'Académie néerlandaise de philatélie : par ici.

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