mercredi 3 décembre 2025

Courrier de Noël le 3e jour de l'Avent chez Lego

 Dans la troisième case du calendrier de l'Avent que Lego, le fabricant de jouets en briques, propose sur la série de romans et de films Harry Potter : la lettre de Noël fermée à la cire.

La lettre en Lego au cachet de cire à l'initiale du héros.

La rencontre du héros orphelin avec le monde la magie est, dès le début, marquée par le courrier reçu, transporté par une poste aux chouettes, notamment la sienne : Hedwige.


Le calendrier Lego 2025 en ce mercredi trois décembre 2025.

Le format des mini-figurines renvoie au début de la saga quant Harry n'a pas encore sa famille élargie, seulement deux amis, Hermione et Ron, et la gentillesse de la famille de ce dernier (d'où les pulls saisonniers).

mercredi 26 novembre 2025

La France et ses colonies dans The American Philatelist de novembre 2025

  Les timbres et le courrier de France et de son empire colonial sont à la une du journal mensuel de l'American Philatelic SocietyThe American Philatelist de novembre 2025.

Couverture du numéro de novembre 2025 de The American Philatelist - par contre, pas de Semeuse dans les articles.

Quatre articles géographiquement et de classes variés.

Spécialiste de l'Algérie des origines à la conquête française, Kenneth Nilsestuen propose le récit des dangers posés par les corsaires des côtes algériennes en Méditerranée occidentale du seizième siècle à l'invasion française de 1830, à travers des lettres d'Européens.


Pré-philatélie, philatélie, marques postales : Jere Dutt raconte, avec des courriers puis des émissions de timbre, l'incursion des Européens, puis la colonisation française du Dahomey (actuel Bénin). La flotte de guerre britannique veilla à l'abolition de la traite esclavagiste à partir de 1834, le Parlement de Londres promettant récompenses pécuniaires à ceux qui empêcheraient les navires négriers de quitter l'Afrique de l'Ouest.

Ensuite, dans les années 1880, arrivèrent les forces françaises pour tenter de disposer d'un accès à la région déjà bien occupée par les Britanniques, d'où l'usage de routes maritimes postales de ces derniers.

Suit ensuite les timbres et des exemples de courrier affranchis avec les séries générales des colonies françaises, au nom du Bénin, puis du Dahomey.


Côté poste aérienne, Dan Gribbin se plonge dans l'histoire des vols Air France de l'année 1935, lui permettant d'expliquer le développement de l'aviation civile pendant les années 1930 malgré la Grande Dépression, au début des années 1940.

L'article, richement illustré d'enveloppes circulant entre trois continents, est captivant en rappelant donc les étapes qui ont mené à l'aviation connue dans la seconde moitié du vingtième siècle, notamment le développement des aérodromes, diminuant de manière importante le recours aux hydravions.

Néanmoins, il signale que ceux qui tenteraient d'assembler un courrier par vol de la compagnie française dans l'Atlantique Sud entre 1931 et 1940 - 511 d'après Pierre Labrousse en 1974 - se fâcheraient avec leur banquier, leur ophtalmologiste et leur conjoint, et pas forcément dans cet ordre.

Les héros vont-ils réussir à prendre cet avion avant un drame ? (capture d'écran du film Casablanac)

Il termine son récit par une anecdote dans la réalisation du film Casablanca (1942) dont la fin montre un avion à destination de Lisbonne, escale pour les héros, vers l'Amérique avec la compagnie PanAm. Comment cet avion a-t-il pu être filmé dans un studio devenu trop petit pour faire entrer ce genre d'appareil dans les années 1940. Autre signe des rapides progrès des objets plus lourds que l'air.

Cette ouverture cinématographique sert de bande-annonce à la collection d'accessoires hollywoodiens, imitant timbres-poste et courrier, assemblée par Thomas Richards.


Vous remarquerez que les auteurs assemblés par la rédactrice-en-chef explorent l'espace philatélique et postal français loin des sentiers convenus.

Ainsi, l'étude de Bruce Arlen Wasserman se concentre sur l'enveloppe circulant entre des Virginiens et un soldat de l'Armée des États-Unis, alors inaccessible puisque parti à l'offensive dans la seconde bataille de la Marne, entre le printemps et l'été 1918.

L'objectif allié était de repousser vivement les troupes allemandes renforcées par les contingents orientaux libérés par la paix de Brest-Litovsk avec la Russie, signée le trois mars, en profitant des renforts états-uniens arrivant progressivement depuis une année.

Récit des opérations, photographies retrouvées dans les archives numérisées du gouvernement des États-Unis, journaux d'époque également numérisés, permettent d'expliquer la tardive remise de cette lettre au soldat au début de l'automne.


En dehors de l'espace français, deux articles évoquent les droits de douane autant des premières années d'indépendance d'une nation en quête de finances, puis en tentant d'interpréter les règlements de l'Administration Trump sur la circulation commerciale de timbres-poste et de biens de collection philatélique.

Il semble que les hauts fonctionnaires ont constaté l'absurdité des taxes par pays d'arrivée, imposée du Bureau ovale, sur des objets qui ont une transmission qui les éloigne progressivement du pays de fabrication ou d'émissions. En plus de causer des sueurs froides aux organisateurs de l'exposition mondiale de Boston 2026 sur l'entrée des collections et des marchandises aux États-Un

lundi 24 novembre 2025

Une carte postale oubliée relance une enquête de Mademoiselle J.

 Le dix-sept octobre 2025 en librairie, avec publication par épisodes dans le magazine Spirou à partir du numéro 4570 du douze novembre, l'éditeur Dupuis propose le quatrième tome de Mademoiselle J., écrit par Yves Sente et dessiné par Laurent Verron.

Au terme d'une mystérieuse introduction, la journaliste découvre une bien intrigante carte postale d'Indochine (Spirou 4570, douze novembre 2025).

Ce personnage d'une jeune femme photographe et journaliste, affrontant les années 1930, l'Occupation allemande de Paris, puis les conséquences de la Seconde Guerre mondiale, est apparue dans Il s'appelait Ptirou, en 2017.

Dans le cadre de la diversification du personnage roux habillé de rouge, Sente et Verron imaginèrent un Oncle Paul racontant la véritable histoire de Spirou, ou de celui qui inspira le personnage de fiction. Sur un paquebot transatlantique, pendant la Grande Dépression, un dirigeant de la Compagnie générale transatlantique et sa fille Juliette, doit se rendre à New York négocier avec ses actionnaires. Elle croise le chemin de Ptirou, jeune artiste de cirque, qu'un deuil lance à la recherche du rêve américain.

De là, l'héroïne trouve une fureur de vivre et de montrer la réalité du monde, armée de son appareil photographique et de son courage. Le deuxième tome l'a confronté aux nazis, le troisième aux vastes étendues de l'Union soviétique au-delà de l'Oural.

Zoom sur le timbre dessiné sur la carte postale : 5 centimes verts (Spirou 4570, douze novembre 2025).

Ce nouveau récit a lieu en 1955. Les pays d'Indochine ont pris leur indépendance, mais le Vietnam est divisé entre un régime communiste au nord et une dictature policière au sud.

À Paris, les représentants officiels et civils (notamment religieux) des deux pays agissent pour leurs compatriotes ou espionnent au profit de leur gouvernement.

Fuyant un agent du Vietminh, une religieuse vietnamienne s'engouffre dans la librairie où Mademoiselle J. dédicace ses livres sur la place des femmes ou ses reportages dans les dictatures communistes. Au cours de l'échange avec la journaliste et avant de fuir à l'arrivée des espions, elle a le temps de laisser un message dans le sac de Juliette.

Ce dernier la conduit au siège des Missions étrangères où des sœurs vietnamiennes organisent la recherche de subsides pour leurs orphelinats. La mère supérieure paraît désintéressée et celle qui la guide se met brusquement à chanter des paroles qui touchent l'héroïne au cœur...

... cœur fragile de son mentor qui, en étendant les détails de cette histoire, défaillit, avant de demander à Juliette de descendre d'une bibliothèque une vieille boîte contenant une carte postale, envoyée du Tonkin en 1918...

Qu'est-ce qui relie ces religieuses espionnées, l'Indochine et Juliette ?


À l'échelle du petit magazine (mais serait-ce plus clair dans l'album), le timbre vert sûrement d'Indochine porte une valeur  de cinq centimes. Les éléments graphiques permettent de retrouver une allégorie de Grasset, émis en 1904 : une République au bonnet phrygien portant un rameau d'olivier (?) et à l'épée vers le sol ; une ancre marine en haut à gauche.

La série à illustration unique fut remplacée en 1907 par une série représentant des femmes des cinq pays rassemblés sous la tutelle française en Indochine.


Les adolescents curieux d'histoire du vingtième siècle et les adultes auront intérêt à se tourner vers une librairie spécialisée en bandes dessinées. Depuis quelques années, Dupuis laisse ses auteurs et dessinateurs replacer dans le contexte des années 1930 à 1950 ses personnages principaux ou son jeune public d'alors.

Le Petit Groom et son ami journaliste ont été vraiment confronté à l'occupant allemand, à la résistance par les petits gestes, à la déportation des juifs. Le comte Champignac, loufoque dans la série principale, devient un des grands scientifiques face au mépris subis par les femmes scientifiques ou les implications du projet Manhattan. Jusqu'à Ptirou et Juliette, deux jeunes gens, face aux tsunamis de l'histoire.

dimanche 23 novembre 2025

Un marronnier japonais : les pièces de 500 wons sud-coréens

 Tiens, je découvre un marronnier japonais, c'est-à-dire une série d'articles saisonniers ou cycliques : la trop grande similarité physique entre les pièces de 500 yens japonaises et de 500 wons coréennes depuis l'introduction de ces dernières en 1982. Plus de quatre décennies, c'est du marronnier bien planté sur ses racines.

Cependant, le sujet est grave : la différence en valeur réelle pénalise grandement les petits commerces japonais d'une part, et les entreprises de distributeurs automatiques qui ne parviennent pas à distinguer les deux. Distributeurs d'objets dont il peut suffire de pousser le levier pour qu'il rende 500 yens, mais pas forcément la pièce coréenne mise ; ou distributeur bancaire permettant le dépôt de monnaies en échange immédiat de billets de banque. Oui, pour cette seconde activité massive, on parle bien de groupes criminels organisés.

On pourrait croire que les revers suffiraient : le dessin végétal chargé au Japon face à un seul oiseau sur une surface lisse en Corée. Mais, il semble que la situation soit plus complexe que le seul vieillissement de la vue des employés. Il n'en est rien.

Le revers des deux pièces : japonaise à gauche, sud-coréenne à droite (via la base d'images libres Commons de Wikimedia).

Certes, le problème est commun à d'autres pièces de monnaie entre pays de voyageurs : cents cuivrés occidentaux, pièces jaunes entre euros et monnaies d'autres pays européens.

Il est difficile de s'en débarrasser puisque seuls les billets sont échangeables en bureau de change dans le pays d'arrivée de ces monnaies. Et, surtout, les valeurs en conversion et donc en pouvoir d'achat sont opposées.

Pour le cas présent, 500 wons sont équivalents à 50 yens d'après l'article de The Asia Business Daily du vingt-et-un novembre 2025. En euro, on passe d'environ trente centimes version coréenne à un peu moins de trois euros version japonaise...

Les trois versions successives de 500 yens japonais : depuis 2021, les pièces sont bicolores et chargées d'éléments de sécurité sur la tranche et à l'intérieur des deux zéros (via la base d'images libres Commons de Wikimedia).

Certes, le restaurateur japonais, principale victime interrogée dans l'article, n'accuse pas forcément le client, ayant pu être trompé lui-même, ni n'accuse des Coréens de profiter de leurs pièces.

Néanmoins, l'inflation des ingrédients touchant sa profession et la réputation des mafias locales à détrousser de pièces de 500 yens ou de marchandises en utilisant des pièces de 500 wons... Il a compris que si plusieurs clients malhonnêtes s'y mettent, ça va lui coûter cher.

Les hypothèses historiques pour les commerçants :

- le « vilain petit canard » en wons que tout le monde se refile depuis qu'il a fini dans le circuit monétaire des particuliers japonais... jusqu'à ce qu'un collectionneur, un petit marchand de monnaie ou une banque l'isole. Que celui qui n'a jamais tenté de refiler un cent états-unien au supermarché français jette la première pierre.

- Le touriste qui profite pour vider ses poches de la monnaie de l'étape coréenne à bon prix. Certes, aucune nationalité n'est accusée, mais la croissance touristique en provenance de la Chine populaire commence à irriter une minorité d'habitants et commerçants en Corée par exemple - les discriminations nationales ou géopolitiques ne sont hélas pas le privilège des Occidentaux.

- Par contre, le salaryman japonais est identifié, notamment la manière dont quelques-uns vivent à un rythme aussi rapide que la croissance du profit souhaité par leurs compagnies, au mépris de la légendaire politesse est-asiatique (je dois avoir plusieurs préjugés...).

En effet, le restaurateur explique que les dernières pièces coréennes ont été retrouvées quand un client part après son repas en déposant un amas de pièces sur le comptoir, sans attendre que l'employé vienne vérifier, rendre la monnaie, et saluer ! Ou que pressé de contenter le client partant, il n'a pas le temps de vérifier chaque pièce.


Pourtant, comme le montre la deuxième image ci-dessus, partagée par les utilisateurs de Wikipédia, les autorités japonaises ont pris le problème au sérieux, surtout quand il s'agit de milliers de pièces circulées par les groupes criminels.

En 1999, le ministère des Finances a modifié l'alliage métallique, allégeant la pièce... Las ! Les mafias ont fait limer ou poncturer les pièces coréennes jusqu'à ce que les automates de vente soient trompés.

Depuis 2021, le changement est radical au moins pour le contrôle visuel et manuel : bicolore, nouveaux éléments inédits de sécurité sur la tranche et à l'intérieur des deux zéros : les mots « JAPAN » et « YEN » apparaissant dans les stries selon l'inclinaison.

Il va peut-être falloir totalement retirer de la circulation les pièces de 1982-2021 en les démonétisant avec échanges, probablement en mettant en place une ligne directe avec la police pour signaler tout mouvement suspect et en masse de pièces de 500 wons.

samedi 22 novembre 2025

Les services postaux des collectivités françaises du Pacifique sur le blog Postcrossing

 Par épisode sur le blog, deux participants du site Postcrossing d'échanges de cartes postales en aveugle racontent leur voyage dans les pays d'outre-mer français de l'océan Pacifique pendant l'automne 2024.

Accompagnés d'un couple de postiers Playmobil, ils ont été très bien reçus par les employées aux escales au bureau de poste dans l'aéroport d'Istanbul, à celui de Johor Bahru (côté malaisien de la frontière avec Singapour), comme à ceux de Nouméa en Nouvelle-Calédonie et de Mata Utu à Uvéa, dont la visite en randonnée pédestre était l'objectif du voyage.

Le bureau de Mata Utu photographié par les postcrosseurs Cerres et andry1961 (tous droits réservés, repris pour illustration et renvoi vers leur récit).
 

Le reportage inclut intérieur des bureaux, oblitération de cartes postales et de carnets-souvenirs, boîtes aux lettres et la façade du bureau de Mata utu, avec l'emblème en bois du Service des postes et communications de Wallis et Futuna.

Comme information postale, le courrier de Nouvelle-Calédonie a trois routes directes vers la France hexagonale, l'Australie et les États-Unis... Mais les historiens postaux ne doivent pas avoir beaucoup d'indices du trajet sur les enveloppes (des barres noires ou saumons de codage ?).

Le département philatélique de Wallis et Futuna est voisin du bureau de Mata Utu, avec espace prêté pour rédiger des correspondances, collections d'exposition imprimées, etc.

Comme à Saint-Pierre et Miquelon, « si le temps le permet »... et il ne permit pas : un orage suspendit le vol entre Wallis et l'aéroport de Futuna. Les deux autres royaumes de la collectivité française polynésienne attendront un prochain voyage.

La fin du récit à Wallis semble indiquer un prochain épisode polynésien.


Sur le blog du site Postcrossing, le mot-clé The Little Mail Carriers (surnom du duo de Playmobil) regroupe tous les récits de voyage et les photographies postales, philatéliques et touristiques transmis à l'équipe gérant le projet depuis 2005 au Portugal. Il permet de découvrir le monde postal actuel, régulièrement loin des sentiers battus d'Europe et d'Amérique du Nord.