samedi 5 avril 2025

En Corée, des boîtes aux lettres pour s'écrire au futur (2/2)

 Écrire à son soi futur semble commun en Corée puisqu'après le sommet (ou presque) du quartier culturel de Gamcheon, évoqué la semaine dernière, voici le temple Bulguksa, dans la campagne et les hauteurs forestières Tohamsan, dans la municipalité de Gyeongju.

Une gare sur la ligne ferroviaire à grande vitesse Busan-Séoul et des bus rapides permettent de rallier la ville proche du temple, où, en tant que capitale de l'ancien royaume de Silla, se trouvent des tumulus, tombeaux royaux et princiers, un palais et ses jardins entretenus. Pour les sportifs, les massifs montagneux alentours sont réputés, notamment l'un d'entre eux pour ses parcours de vélo tout terrain (V.T.T.).

Des bus locaux - le nombre d'arrêts sur d'aussi courtes distances... - déposent au pied de l'espace boisé et démarre l'escalade du chemin vers le temple et ses jardins, un musée, et, à l'aide d'une navette-bus, la visite d'une statue de Bouddha placée à l'abri d'une grotte à quelques kilomètres vers l'est.

La face avant de la boîte aux lettres au temple de Bulguksa (en juillet 2024, licence Creative Commons BY-NC-SA 4.0).

Juste avant l'entrée formelle du temps, les visiteurs trouveront distributeurs de boissons fraîches, la possibilité d'inscrire des souhaits sur des tablettes d'ardoises, et une boîte aux lettres décorées d'un petit oiseau bleu.

Le mode d'emploi de la boîte aux lettres du temple Bulguksa (en juillet 2024, licence Creative Commons BY-NC-SA 4.0).

Les messages postés sont considérés comme des « souvenirs précieux », relevés le trente juin et le trente-et-un décembre chaque année.


Cet article est publié dans le cadre du #PostBoxSaturday, en ce qui me concerne sur le réseau social BluSky.

vendredi 4 avril 2025

La e-lettre rouge était britannique dès 1998

 Ah ! Que de Français se moquent de la e-lettre rouge de La Poste depuis janvier 2023 ! Un e-mail imprimé au centre de tri pour distribution le lendemain.

Les enveloppes RelayOne fermées et prêtes à l'expédition vers l'ensemble du pays (journal de la BBC, via BBC Archive sur le réseau X).

Le trente-et-un mai 1998, la Royal Mail lançait RelayOne, exactement le même service alors au début du web au bureau et à domicile, mais pas pour tous.

Zoom sur le volant arrière de l'enveloppe.

Le reportage explique qu'un expéditeur envoyait un e-mail à Royal Mail contre paiement d'une livre sterling et demi la page (keuf... keuf...), avec un tarif dégressif au nombre de pages (pour attirer les entreprises ?).

Ensuite, magnifique film au sein du centre de tri principal de Londres où étaient centralisé les courriels : l'imprimante fait son travail, et automatiquement, la feuille est pliée, glissée dans une enveloppe, elle-même cachetée et dirigée vers la région de distribution.

La prochaine fois que vous explorer des boîtes à deux sous lors d'une braderie de collections britanniques... Ouvrez les yeux : le service n'a duré que deux ans faute de rentabilité.

Le principe perdure cependant pour les familles communiquant avec des proches servant les forces armées en opération extérieure, en franchise postale.

mercredi 2 avril 2025

La générosité philatélique incroyable des Coréens

 Évidemment, le commerce étant le commerce, j'ai payé au prix affiché et dû la totalité de mes achats en Corée du Sud, lors de mon séjour en juillet 2024. Mais, en plusieurs endroits principalement liés à la philatélie, à l'art et la réception des touristes, j'ai eu des cadeaux-surprises.

Voici le plus surprenant.

Carte postale lié à l'exposition philatélique nationale de juillet 2024.

Le premier après-midi à Séoul, le mardi vingt-trois juillet 2024, j'ai visité l'exposition philatélique nationale organisée par la fédération nationale et Korea Post. C'était l'avant-dernier jour et, le temps de revoir, triturer et classer photographies et souvenirs, cela fera l'objet d'articles sur toutes les animations présentes pour attirer un nouveau public ou faire dépasser du bureau de poste et de l'artiste en séance d'autographe les collectionneurs aguerris.

Zoom du timbre et de l'oblitération du vingt-quatre juillet 2024 d'un timbre au drapeau traditionnel coréen.

La surprise survint le lendemain mercredi, lors de ma visite matinale au bureau de poste situé au sous-sol du siège social de Korea Post - oui, là, où j'avais pris en photographie la boîte aux lettres numéro 1 la veille sur le chemin du retour vers mon hôtel.

Grâce à une employée ayant du métier dans « le philatéliste » [surtout ne parlant pas coréen] qui ne vient pas que pour acheter un timbre d'affranchissement, sa collègue me surveilla explorer le classeur à timbre-poste pour collecter ce qui me plaisait.

Carte postale lié à l'exposition philatélique nationale de juillet 2024.

Là, un autre client, philatéliste coréen, arriva et acheta des dizaines de petites valeurs de complément pour l'étranger. Une fois son achat payé, il engagea avec moi la conversation en anglais. Lorsqu'il me conseilla d'aller à l'exposition nationale, et que je lui indiquai l'avoir visité la veille...

... il prit dans son large paquet de cartes postales deux d'entre elles et me les offrit !

Sans souci de prix, d'échange postal en me laissant une adresse. Le seul plaisir d'offrir.

La veille, ce fut les jeunes vendeurs de Korea Post qui m'offrirent un porte-clé ; à plusieurs reprises des illustrateurs - nombreux dans leur petite boutique dans des quartiers anciens - qui ajoutèrent un ou deux objets illustrés à mes achats ; les deux vendeurs de la boutique au sommet de la tour de télécommunications qui m'offrirent des timbres de cent wons pour le tarif de la carte internationale et m'éviter de placer deux timbres pour beaucoup plus, etc.

Sur le sujet du timbre, de l'oblitération et ceux des cartes postales, ça attendra un autre article.

lundi 31 mars 2025

La valise de l'étudiant kényan est un colis comme un autre

 À en croire une annonce sur les réseaux sociaux, des vacances scolaires et universitaires approchent au Kenya puisque la poste du pays propose son service de transfert de bagages.

La publicité de Posta Kenya sur son transport de bagages ciblant les lycéens et étudiants, postée sur le réseau social X, le mercredi vingt-six mars 2025.

Serez-vous l'étudiante A qui va traîner sa valise à roulettes dans les moyens de transport et les gares et stations du pays ? Ou l'étudiant B qui aura confié sa valise à Kenya Posta, officiellement Corporation Postal of Kenya, pour qu'elle arrive comme un colis postal de moins de cinquante kilogrammes vers un des quatre cents bureaux de poste de son choix.

Quatre cents si j'en crois le paragraphe sur les colis postaux du site pour un pays aussi grans, il va quand même y avoir du traînage de bagages selon l'éloignement du village par rapport au point postal le plus proche.

Prix annoncé : six cents shillings, soit 4,30 euros.

En juin 2022, cinq cents shillings à Nairobi permettait une journée de repas, deux jours à partir de sacs de riz et de pommes de terre comme base.

Selon le budget disponible et la destination de l'étudiant, confier sa valise à la poste est-ce une économie ou un luxe par rapport au coût du bagage en train, car ou taxi-brousse ? Une sécurité avec assurance en cas de perte ou vol : pas de bagage à surveiller lors des arrêts-pause ou si on s'endort pendant le voyage ?

Oui, je ne vis pas au Kenya, donc je n'ai pas idée.

Par contre, ce service devient une des propositions des postes africaines pour diversifier leurs activités et revenus. La poste de Côte d'Ivoire propose déjà ses camions pour les déménagements, alors pourquoi ne pas s'assurer du taux de remplissage des wagons et camions postaux avec les bagages des lycéens et étudiants du pays ? Et qu'eux et leurs familles rendent aussi visite au bureau de poste ou relais postal pour y (re-)découvrir les services proposés ?

samedi 29 mars 2025

En Corée, des boîtes aux lettres pour s'écrire au futur (1/2)

 Outre les boîtes jaunes de la poste chaleureuse (Ongi Post) qui permet à des bénévoles de répondre aux personnes en difficulté, il existe en Corée du Sud des boîtes aux lettres pour envoyer du courrier à son moi futur.

Trois semaines ou un an, à vous d'écrire (en juillet 2024, licence Creative Commons BY-NC-SA 4.0).

À Busan, au sud-est du pays, le quartier de Gamcheon est composé de vieilles bâtisses multicolores à flancs de montagnes dominant d'un côté la gare centrale et de l'autre le port. En 2009, il devient un espace mixte résidentiel à sauvegarder, touristique à l'aide du personnage du Petit Prince d'Antoine de Saint-Exupéry, et culturel en aidant des artistes et studio à s'y installer.

Vue de Gamcheon depuis une des plate-formes pour touristes - n'hésitez pas à tourner, des boutiques recèlent des œuvres d'artistes locaux... pour un futur article (en juillet 2024, licence Creative Commons BY-NC-SA 4.0).

Dès l'office de tourisme situé à l'arrêt de bus ouvrant sur le parcours principal de la partie la plus touristique du quartier - dont de multiples panneaux rappellent qu'il y a des résidents -, les jeunes gens qui l'animent vous proposent pour un prix modeste l'envoi d'une carte postale (qu'il faut que je retrouve pour la scanner).

Mais, une fois parvenu à une des plate-formes panoramiques parmi les moins aisés à atteindre - pente rude, distraction par deux boutiques de chats-souvenirs, pièges à touristes-instagrammeurs, etc. -, deux boîtes aux lettres patientent avec un Petit Prince dessiné, assez peu visitées.

Peut-être que leur but se mérite.

Le Petit Prince est partout... avec le renard, la rose, etc. à vous d'écrire (en juillet 2024, licence Creative Commons BY-NC-SA 4.0).

Le mode d'emploi est inscrit, de haut en bas, en corée, anglais, japonais et chinois : écrivez votre histoire sur une carte postale et postez-la. Dans la jaune, elle sera postée dans trois semaines ; dans la rouge, elle le sera dans un an.

Il faut juste ne pas oublier de laisser son nom et le prix du timbre à l'office du tourisme, au point de départ du parcours classique.

Je n'ai pas réalisé l'expérience car j'ai redescendu à travers pente : petites maisons avec les gros bocaux à kimchi et sauces variées posés devant ; petits ateliers où travaille l'artiste, prêt à s'interrompre pour proposer dessins, gravures, cartes postales visibles dans un coin, minuscules parcs avec matériel de mobilité sportive adaptée au troisième âge, etc.


Cet article est publié dans le cadre du #PostBoxSaturday, en ce qui me concerne sur le réseau social BluSky.