dimanche 15 mai 2016

Les postes du futur : moins de postiers, plus de colis

Le courrier papier est mort ! La Cour des comptes fait la peau aux postiers : ne ratez pas le second épisode ! Modernisons les guichets postaux ! Toujours plus de livraisons ! Demandez la dernière édition !

Après les facteurs en février, c'est au tour des guichetiers de sentir le vent libéral dérégulateur de la Cour des comptes. Ses membres devraient se pencher sur les problèmes subis par les commerçants-postiers franchisés au Royaume-Uni quand Post Office Ltd revoit leur contrat...

La direction du groupe La Poste, elle, cherche tout revenu complémentaire : dans le mensuel économique Capital daté avril 2016, ce sont des publicités déjà vues qui rappellent que La Poste peut gérer le parc automobile de l'entreprise du lecteur - avec établissement d'un plan de déplacement conforme au développement durable tout de même ? Et que La Poste Solution Business gère les données de quatre-vingts pour cent des entreprises de l'indice boursier CAC 40.

À se demander pourquoi le groupe La Poste s'acharne à vendre des timbres... Ou, peut-être Phil@poste en émet autant pour atteindre une marge bénéficiaire équivalente aux services aux entreprises qui n'ont rien à voir avec les métiers historiques de l'opérateur.

Sinon, le transport du courrier et des colis passionne toujours et cela s'entraperçoit un peu partout dans le même numéro 295 du périodique de Prisma Media.

Toujours par une publicité, maquillée en communiqué « Capital Club », c'est la filiale Asendia France - fouillé ce blog pour sa cousine britannique - qui promet aux e-commerçants de booster leurs ventes à l'étranger : du colis code-barrés, du suivi de colis international, du retour de colis facile, et à prix bas (mais pas révélé) : Delivengo (cohesio, indigo, deliveo, féduvélo,...) est le moyen-miracle proposé par la co-entreprise des parties internationales des La Poste française et suisse.

Après une cérémonie publicitaire du thé à l'aide d'une machine Cha Dao de Riviera&Bar, les « 100 idées de nouveaux business » vous proposent de concurrencer La Poste et ses concurrents/filiales colis.

Ainsi, dépoussiérant la livraison express, l'entreprise lilloise Colisweb et la parisienne Deliver.ee assurent des livraisons à la demande très rapides. Leur secret est de se limiter à un cercle local de deux-trois kilomètres. Petit souci au détour de la présentation d'un troisième acteur londonien-parisien : « des livreurs indépendants à pied, en vélo ou motorisés »... Souvenir. Une fois ceci dit, il n'est pas étonnant que La Poste a participé à la levée de fonds.
Un concierge à vélo, c'est à vous démoder votre facteur (logotype de SoyezBCBG.com)
Ou alors, il faut compléter un service en y ajoutant la livraison dans un emballage smart : SoyezBCBG ou MIBclean viennent chercher et ramènent vos costumes ou vêtements recousus à domicile ou au bureau. L'application mobile et le véhicule du livreur sont neufs, le pressing reste fait par... un pressing déjà existant.

Pour les plus entrepreneurs et innovateurs d'entre vous, vous préférez employer ces entreprises de livraison. Mais avec quoi remplir les colis. Capital a trouvé plein d'idées : lingerie fine, lunettes de vue ou produits cosmétiques artisanaux, eau de cologne dopée aux agrumes, pourvu que tout cela soit Made in France pour l'international : il faut bien que Delivengo gagne sa vie. Ou alors importer des masses de petits objets faits ailleurs pour créer une mode.

Après une assiette de nouilles, pardon, un reportage photographique dans l'usine de Nanterre de Panzani, c'est un ingénieur de Google, Jussi Myllymaki, qui a déposé un brevet en février dernier pour la livraison de colis en camion sans conducteur. Un bureau de boîte postale à code secret qui viendra jusqu'au destinataire pour le livrer. En concurrence future avec les drones d'Amazon (domaine où une des multiples filiales colis de La Poste a une aile) et un poids lourd automatisé de Mercedes-Benz.

Les historiens des entreprises postales ne manqueront pas de travail avec le vingt-et-unième siècle, même si tous ces reports vers sites internet et applications mobiles interrogent sur la nature des archives qui resteront.

Avec tout cela, on voit que la croissance des déplacements va se poursuivre. La nouvelle économie ne devait-elle pas dématérialiser durablement nos vies ?

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