dimanche 19 février 2017

Le programme algérien de 2017... Vers un orage français ?

Dans la chronique philatélique hebdomadaire du jeudi seize février dernier, paru dans le quotidien El Watan, Arslan Selmane commente, à charge et à progrès, le programme annoncé par Algérie Poste.
Émis le neuf février, ce timbre célèbre l'anniversaire de la reconnaissance du tamazight, les langues berbères, comme langue officielle en Algérie (Algérie Poste).
Sont saluées les émissions sur les batailles contre les Français autant au dix-neuvième qu'au vingtième siècles, les hommages aux personnalités méritantes - politiciens autant qu'artistes, hommes autant que femmes cette année : les divas Warda El Djazaïra et Fadila Dziria étant deuxième et troisième femmes honorées par la poste -, quelques monuments et, enfin, des timbres visant à éduquer la population ou à l'inciter à la prévention et la solidarité.

L'auteur espère un renouveau de la qualité du traitement graphique de ces sujets nouveaux ou variés.
Des notices des nouvelles émissions sont disponibles en pdf sur le site de Poste Algérie (lien vers l'exemple des Stations thermales).
Ses critiques négatives vont vers l'inutilité d'une émission Fruits et légumes - que j'aurais classé comme un appel à la prévention alimentaire - et deux timbres sur des constructions réalisées par des entreprises chinoises... Puissance à la philatélie unilatérale, rappelait le chroniqueur le dix-neuf janvier, comme il est signalé régulièrement avec les émissions contraintes d'autres pays des continents du Sud (le Cameroun par exemple).

Signalé sans commentaire particulier - là où des collectionneurs européens auraient haussé le sourcil très haut et ruminé très fort : le retour des blocs-feuillets (3) rassemblent les timbres d'une même émission, procédé disparu depuis 2008. Appât du gain facile pour Algérie Poste ou, après tout, proposition d'une forme pratique de mise en vente au guichet et de conservation...

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De mon point de vue, l'ironie pointe gentiment - le passé est à étudier à tête reposée, le présent nous occupe suffisamment :

En effet, les propos en Algérie* du candidat à l'élection présidentielle française, Emmanuel Macron, sur la colonisation - pas faux pour un historien selon la période, la population et le territoire considéré - ont réveillé, en France, chez beaucoup de monde, de mauvais souvenirs - 1945-1962 ne furent pas des années faciles - et quelques rancœurs contre l'État français.

Ce monde éveillé réagira-t-il aussi mal face aux timbres algériens sur les batailles que le gouvernement algérien et les philatélistes outre-Méditerranée face aux timbres de France sur les harkis et sur les anciens combattants d'Afrique du Nord...

... [chuchotements des attentifs qui suivent encore les nouveautés de φl@poste]...
Le timbre de mars 2017 (via Phil-Ouest.com).
Oups, La Poste va émettre un bien étrange timbre sur un mémorial de 2002 à l'occasion des cinquante-cinq ans du cessez-le-feu en Algérie, le dix-neuf mars 1962... Une date de commémoration toujours refusée par une majorité des rapatriés, des anciens combattants et des harkis survivants à cause des violences meutrières en Algérie jusqu'à l'automne suivant.

... Ce dessin un peu naïf de paysage de quai parisien sans lien avec la guerre ou la politique...

C'est bon le débat philatélique et mémoriel restera franco-français. Personne ne remarquera l'émission algérienne.

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Quoique : notre gouvernement a bien enquiquiné les Belges pour la commémoration de Waterloo, non ?

Pour retrouver facilement la chronique de la philatélie algérienne, consultez le menu de toutes les chroniques hebdomadaires du journal El Watan.

* : Je suis sincèrement désolé pour tous les pays dérangés par les candidats à l'élection française et qui ont d'autres préoccupations, mais depuis que les Français installés à l'étranger représentent onze sièges à l'Assemblée nationale (presque deux pour cent des prébendes) depuis Nicolas Sark... Ah ! Oui... le πrésident-φl@téliste...


Compléments du lundi six mars 2017 :
À l'approche de l'émission des batailles, Arslan Selmane est revenu, jeudi deux mars, sur le siège de Zaatcha de 1849, dont un affrontement fut représenté sur un timbre d'Algérie en 1998. Les barbares conséquences pour la population civile font partie des grandes heures de l'histoire coloniale de l'armée française.

Puis du dimanche vingt-six mars 2017 :
La réponse d'Arslan Selmane et Mohamed Achour Ali Ahmed à cet article et à la poignée de timbres que la France a émis en lien avec l'Algérie coloniale est paru dans El Watan, jeudi dernier le vingt-trois mars.

Pour grandement nuancer mon ironie, entre les costumes sur mesure rendus et autres traditions financières paternelles d'une famille de la Sarthe, la recherche d'un cabinet noir dans Paris, les aléas de la vie en Guyane, et les prédictions des sondages annonçant donc une élection présidentielle fort imprévisible pour l'avenir des partis politiques français, l'émission du timbre des cinquante-cinq ans du cessez-le-feu en Algérie est passée totalement inaperçue...

Bon signe ? Réponse le dimanche sept mai au soir... ou alors le dix-juin avec les législatives.

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