jeudi 30 janvier 2025

Philaposte devient un agent philatélique pour la Guinée

 Les lecteurs attentifs du catalogue numéro 105 (décembre 2024 - février 2025) de Philaposte, le service philatélique de la poste française auront remarqué que celui-ci devient un agent créant, imprimant et vendant un timbre au nom de la poste d'un pays indépendant.

La Femme guinéenne, timbre de 20 000 francs guinéens, émis en 2024 (?)

Vers la fin de ce catalogue, se trouvent les images, codes et prix des timbres-poste « Hors Métropole » comprenant les timbres imprimés par l'imprimerie Philaposte à Boulazac, mais valides uniquement dans les territoires (collectivités d'outre-mer françaises) et pays commanditaires (Monaco, Andorre), tous ayant l'indépendance de leur programme philatélique, même si La Poste est généralement l'opérateur postal sur leur territoire (Saint-Pierre-et-Miquelon) ou dès la sortie de celui-ci (les COM).

La page 54 du catalogue Philaposte n°105 avec le timbre de Guinée en bas à droite.

Et, surprise, en bas à droite, avec le nom de territoire en orange au lieu de bleu : un timbre-poste de Guinée en langue française, donc la République de Guinée, capitale Conakry, une des premières colonies à avoir choisi l'indépendance en 1958, dès que la Constitution de la Cinquième République française a instauré la Communauté française qui eut une courte vie.

L'illustration est celle de La Femme guinéenne ; avec inscription d'une valeur de 20 000 francs guinéens (GNF) et « POSTES 2024 », ce qui fort traditionnel pour la France d'avant la libéralisation postale et ses territoires d'outre-mer et coloniaux.

Le timbre carré de quatre centimètres de côté est vendu 2,11 euro par correspondance par Philaposte, en feuille de dix.

Actuellement, Google me propose 2,22 euro pour cette valeur faciale de vingt mille francs de Guinée ; avec un euro à environ neuf mille francs.

Contrairement au Japon - quoique -, Philaposte est donc un agent de La Poste guinéenne en vendant une partie du tirage du timbre commandé. Est-ce un moyen pour cette dernière de réduire la facture ? 

Ou a-t-elle écouté les programmes de l'Union postale universelle qui encourage les postes du monde entier, héritière des administrations postales, et de se diversifier en utilisant leurs équipements et leur large présence territoriale (documents et stockage électroniques en lien avec l'État, banque par smartphone, boîte postale et colis EMS pour réintroduire la confiance dans le courrier, voire camions de déménagements pour la poste de Côte d'Ivoire, etc.)...

...et aussi de retrouver leur passé philatélique et le timbre-poste, donc un revenu tiré des collectionneurs et des touristes. La majorité des postes africaines disposant d'un site se contente d'une page sur la collection de timbres ; quelques-unes parviendront-elles au site commercial.

Certes, la poste marocaine entretient le Hub philatélique africain, mais est-il fait pour une clientèle locale ? Vise-t-il des collectionneurs plus lointain tel le modèle collectif WOPA lancé par le service philatélique de Gibraltar au départ pour les postes des petits territoires britanniques ?

Peut-être que la nouvelle partie « journalisme » de la fusion dragonballesque ou gloutonne Timbres magazine-L'Écho de la timbrologie et d'un Atout timbres consolidé apportera la réponse ; le directeur actuel de Philaposte, Paul Dworkin, n'évoquant pas ce timbre et ce client dans son éditorial.

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