samedi 31 août 2013

Actualité et prévisions philatéliques

Dans les recoins des sites web des grands quotidiens français, quelques actualités font écho avec la philatélie qui peut se passionner de thématiques animalières et de mignonnes petites îles (voir la passion insulaire qui semble encore plus que d'habitude étreindre Timbres magazine depuis le début de l'été).

Le blaireau par Patrick Oxenham, timbre émis en 1977 (CollectGBStamps.com).

Les passionnés d'animaux sur timbres pourraient amener à croire que le blaireau britannique n'aura pas droit à un timbre de si tôt : le badger est l'objet d'un débat ouest-anglais digne du retour des loups et des ours, odieuses bêtes gévaudanes, dans les montagnes françaises.

La bestiole sauvage et économiquement inutile, au pelage digne d'un équipementier sportif, est menacée d'une campagne d'abattage demandée par les éleveurs bovins dont les bestioles à viande vendable peuvent être victimes d'une maladie trimballée par le blaireau.

Les opposants à l'élimination rappelle que les animaux, sauvages et domestiques, peuvent être vaccinés contre la maladie en question... sauf que le vaccin empêche ensuite de déterminer par test clinique si l'animal est malade ou pas : le test répond positif à tous les coups.

Heureusement pour le blaireau, il apparaît déjà sur plusieurs timbres comme le signale les sites-catalogues du marchand Norvic Philatelics et CollectGBStamps.co.uk : par le peintre animalier Patrick Oxenham en 1977, en timbre-message à partir du personnage de littérature jeunesse Bill Badger en 1993, et au naturel dans sa forêt en 2004 (avec une autre plaie de l'humanité àmha : le chat).

Il ne manque plus qu'une apparition sur les timbres de distributeur Post & Go après les animaux de la ferme, des airs, des mares, etc.


Dans un tout autre domaine, un des pays-blaireaux a décidé de revoir sa liste des complices qui aident certains contribuables à enfumer leur terrier d'origine : en clair, cette semaine, le ministère français de l'économie a mis à jour sa liste de paradis fiscaux qui refusent de coopérer avec lui pour retrouver ce que des citoyens français auraient oublié de déclarer.

Une liste qui rappelle la perfidie de ces territoires, non par ce qu'ils permettent, mais par leur identité toute britannique : Bermudes, îles Vierges britanniques et Jersey. Deux territoires ultra-marins britanniques et une dépendance de la Couronne qui rejoignent, sur la liste de février 2010, leurs confrères d'Anguilla et Montserrat, ainsi que leurs cousins néo-zélandais des îles Cook, Niue, et même leurs cousins plus lointains dans l'arbre généalogique du Commonwealth voire même de la cousinade impériale Brunei, Nauru, les Saints-Kitts, -Lucia, -Vincent et ses fameuses Grenadines productrices de timbres-poste par agences interposées. Liste sans fin si on osait écouter les organisations non gouvernementales...

À savoir des revenus tirés de la banque et des services aux entreprises d'une part et de ceux tirés de la vente de timbres-poste d'autre part, lesquels sont les plus importants dans certains de ces territoires. Une preuve que le Royaume-Uni respecte l'autonomie de ces territoires ? Honni soit le mangeur de grenouilles qui mal y pense : ce n'est sûrement pas pour financer à peu de frais la City of London, État dans l'État.
Le souvenir philatélico-lenticulo-numismatique à 225 livres sterling dans le catalogue estival 2013 de Jersey Post.
Heureusement, collectionneurs titulaires d'une fortune insuffisante pour profiter des avantages de ces lieux, le service philatélique de Jersey proposait aux mille plus rapides un magnifique dossier pour le jubilé de diamant de Sa Majesté Elizabeth II. Pour deux cents vingt-cinq livres sterling, un bloc-feuillet de huit livres aux portrait très Wilding de la reine et de son père, un autre de quarante livres lenticulaires et... et... et... un billet de banque neuf de cent livres des États de Jersey.

Si vous avez raté cette modeste offre, mais que vous disposez d'au moins trois millions d'euros à planquer du fisc, ce blaireau glouton, le numéro de septembre 2013 de Capital vous explique les bases : tous les intermédiaires qui se sucrent au passage, un exemple de montage d'entreprises internationales à créer dans plusieurs pays puisque chacun a une législation spécialisée dans un domaine : ne pas vous demander ce que vous faites, ne pas demander à votre entreprise ce qu'elle fait, ne pas vous demander des impôts, ne pas vous demander d'être présent en personne pour réaliser tout ça, etc.

En plus, à la question « Va-t-on enfin réussir à les mettre au pas ? » en imposant à ces pays et ces banques de répondre aux demandes des fiscs étrangers au risque de se voir interdire d'accès aux marchés des pays demandeurs, quelques limites évoquées provoquent le sourire : plusieurs archipels et îles caraïbes n'ont justement pas d'administration à qui demander des comptes puisqu'il n'y a pas de fiscalité... ou encore les deux réponses préférées de la Suisse : « je ne suis pas compétente » ou « votre demande est sans objet ».

Question subsidiaire : à quoi pourrait ressembler une collection thématique sur les paradis fiscaux ?
Condition : n'utiliser que des timbres des pays concernés.

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