Hier, lundi trente novembre 2020, les médias britanniques ont relayé l'appel aux dons de l'explorateur Ranulph Fiennes afin de permettre à la Fondation du patrimoine antarctique du Royaume-Uni de préserver les aménagements humains existant dans le secteur revendiqué dans le continent polaire.
Avec l'humour de sa rubrique "Pass notes", The Guardian a ainsi expliqué que le bureau de Port Lockroy ne peut subsister avec son actuelle clientèle de manchots... Ils n'achètent ni souvenir, ni carte postale !
L'émission de novembre 2019 sur Port Lockroy (boutique web de Falkland Post Service). |
Située sur une île le long de la péninsule Antarctique, Port Lockroy est une ancienne base militaire, puis scientifique, britannique. Rénovée, le bâtiment principal est ouvert aux visiteurs pendant l'été austral depuis la fin des années 1990.
Là, les passagers des paquebots (dix-huit mille en 2019) peuvent envoyer au monde des cartes depuis la « poste aux manchots » (Penguin Post Office), les principaux voisins du lieu. Le surnom a permis la petite renommée télévisuelle et internautique de la base britannique et de ses missions.
Même si l'acheminement de ces courriers prend plusieurs semaines, ces ventes, les revenus d'accostage des deux paquebots quotidiens pendant l'été, et les dons sont les principaux revenus de la fondation patrimoniale...
... Jusqu'en 2020, l'année du covid : aucun paquebot n'est programmé cet été, aucun postier n'a d'ailleurs été recruté. Voilà pourquoi Ranulph Fiennes alerte le public sur le risque de dommages irréparables si les lieux protégés ne sont pas entretenus cette année, avant le retour de l'hiver.
La fondation dispose d'une boutique en ligne (protections d'hiver notamment), mais il faudra se tourner vers la poste des îles Falklands pour les timbres et enveloppes premier jour du Territoire antarctique britannique (visible sur les photographies du bureau postal de Port Lockroy). Pour les amateurs de lettres recommandées lointaines, le service postal des Falklands affranchit ses courriers sur place !
Le tourisme, cet outil de développement décidément à double tranchant. Quand il est là, on s'inquiète de ses conséquences environnementales. Quand il ne l'est plus, de ses largesses économiques.
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