mercredi 1 novembre 2023

La Marianne du faire-semblant arrive... quand ?

 Depuis la réélection d'Emmanuel Premier à la prince-présidence de la République au printemps 2022, magazines et forums philatéliques français bruissent, par tradition, du « Quel suspens ! Il va y avoir une nouvelle Marianne sur les timbres ! »

Ayant été promu Superintendant au programme philatélique national, le président du Groupe La Poste fit savoir par ses Philapostiers qu'un concours très discret serait organisé en appelant en cachette des artistes confidentiels à proposer des projets inédits qui serait soumis à Sa Majesté présidentielle, dans un bunker sécurisé par le RAID et le GIGN, à une date que les archives ne révélerait qu'après l'Assomption emmanuelle, qui viendra le plus tard possible bien entendu. Qu'on vienne l'y chercher !, aurait-il clamé un jour inconnu avant que la lourde porte ne se referme sur ce choix magistral.

Il est loin le temps où je pouvais reprocher à François Mitterrand de ne pas suivre la consultation du public de Philexfrance avec sa vision de l'avenir - moquée « la Marianne aveugle » - et heureusement pour amateurs de films et de vidéoludisme que les industries audio-visuelles et informatiques ont fait d'immenses et très rapides progrès.

La façade de l'Assemblée nationale au temps de la République heureuse... où le peuple était encore souverain face à ses représentants (automne 2004, sous licence CC BY-NC-ND 4.0).

Et même : Gloire à l'ambitieux libéral Chirac ! Qui choisit la consultation populaire pour la bien nommée Marianne des Français qui eut droit à la façade de l'Assemblée nationale pour une consultation la plus large possible. Il fut moins ouvert, mais d'une grandeur d'esprit pour choix de la Marianne du 14 Juillet.

Je n'irai pas jusque là pour le social-traître Hollande. Néanmoins, il consulta la jeunesse lycéenne pour la Marianne qui porta son nom... Là, ce fut La Poste qui eut de tels problèmes de paternité de l'œuvre que je me demandai si les commerciaux faisaient comme si elle n'existait pas. Peut-être que depuis, le jury philapostal rencontre en personne les artistes et en garde des preuves photographiques ? Quant à gérer toutes les lectures opportunistes sur cette allégorie, lectures qui annonçaient l'ambiance actuelle de haine - du racisme à l'antiwokisme (ké cé?) -, pas merci à la génération des quinquas qui fut doublée dans leur ascension princière par un jeune pseudo-centriste... Lire la suite.


L'ultralibéralisme bling-bling illibéral-flashball étant à la mode depuis 2007, les princes-présidents se croient mécènes de la Renaissance en choisissant seul l'allégorie postale de la République.

Et, qu'est-ce que ce choix absolutiste révèle de leur vision du peuple et de ce qu'il doit subir d'après eux !

Une Marianne sonnée, triste en robe de bure tandis que l'Omniprésident Nicolas, courant en tout sens un Timbres magazine dans les bras - « Ah ! Le roi collectionne les timbres ! Il va sauver la taille-douce ! ! » - commença l'œuvre de ronger les piliers de l'État-providence et du programme du Conseil national de la Résistance... que même les chiraquiens ambitieux eurent la prudence de préserver malgré leurs bienfaiteurs industrieux.

Et la Méduse reptilienne du prince-président Emmanuel, évocation stupéfiante de la régente qui l'accompagne dans sa vie, faisant face aux Français dont elle réduit les droits en pierre cendreuse. Ce monstre mythique qui aveugle à coup de grenades lacrymogènes et mutile par tirs de balles de défense - utilisées de manière assez offensive - que le dauphin Gérald veut faire tirer à trois mètres bientôt.


Après six années de mandat démarré avec Benalla poursuivi par des éborgnés et continué par tellement de budgets passé sans vote de l'Assemblée nationale par l'article 49.3 de la Constitution moribonde de la Cinquième République, qu'attendre de la prochaine Marianne philatélique ? Rien.

Car je sais maintenant que ce politicien n'est rien philosophiquement à part un porte-feuille d'actions sur pattes. Tant que, comme un de ces prédécesseurs, il pourra émarger dans les grands groupes qu'il aura soutenu par sa fiscalité anti-sociale...

Ainsi, toutes les grandes dates républicaines passent sans la nouvelle Marianne... 8 mai 2023, 14 juillet 2023, même le Louis-treizien 15 août,...

Premier novembre 2023 : rien alors que le service philatélique de La Poste a été obligé d'annoncer la fin de vente des méduses le trente-et-un décembre prochain...

On s'approche du Salon d'automne, dernier grand moment philatélique de 2023... Rien dans la presse.

Ce n'est plus un embargo : les rumeurs bruissent trop fort. Combien de feuilles, de carnets et de roulettes imprimées, empaquetées, expédiées vers les principaux bureaux ? Combien de hauts-fonctionnaires, de cadres postaux et d'employés de La Poste qui l'ont vu ?

Certes, ces trois groupes feront attention au secret professionnel pour préserver postes et retraites (enfin, si elle est encore accessible d'ici 2027...), mais tous les communicants et consultants fort coûteux, qui les retient de s'en vanter en ville, smartphone-appareil photo en main ?


Donc, le mercredi onze octobre 2023, prétend la rumeur, le prince Emmanuel de Macron et la régente ont inauguré la nouvelle Marianne postale...

... dans un univers où l'attaque barbare du Hamas du sept octobre et la posture jusqu'au-boutiste du Premier Ministre israélien n'aurait pas eu lieu et influé sur la vie quotidienne des Français de toute confession et de tous métiers... dans une vie politique et diplomatique où le président aurait présenté le timbre en faisant preuve d'empathie, d'optimisme et transmis un sentiment de sûreté, tout en laissant sa ministre des Affaires étrangères et les diplomates de carrière les premières actions au lieu de tout annuler pour... aller macroner sur place les yeux exorbités - un signe inconscient d'improvisation ?

Merci Nicolas, Manuel, Gérald, Gabriel et bien d'autres pour l'huile jetée sur les feux du monde... pour espérer une élection au hochet suprême. Doit-on à présent se méfier d'un Deux-Décembre ?


Doit-on alors remercier un aléa informatique qui, lundi trente et mardi trente-un octobre, a fait apparaître une autre Marianne sur la page d'entrée de la boutique web de La Poste ?

Un ancien projet non retenu qui a servi pour un test de mise à jour ? Un des projets 2023 refusé ? La nouvelle bel et bien gravée Bara ? Les guetteurs parviendront-ils à deviner à gauche le nom de l'artiste ?

Je m'en fiche.

Malgré une jeunesse, un enthousiasme mieux dessiné, un dynamisme vers l'avenir de cette effigie, je sais que celui qui l'a choisi n'y croit pas un seul moment... pour la Nation souveraine qu'il représente et doit servir. Il ne sert que lui, ses intérêts personnels et les acteurs économiques heureux de le voir élu et réélu, tout en masquant l'anti-républicanisme qu'il incarne.


Oui, ce n'était pas un article philatélique.



Fait du prince, plagiat par anticipation et intoxication du jeudi deux novembre 2023.

Un qui a été en présence du Prince dévoile ce qui ne serait dévoilé que le dix novembre... Ne serait-ce un crime de lèse-majesté ? Et le jour où la presse montpelliéraine explique le côté rancunier du prince-président... Cayenne ou Kerguelen ?

Dans L'Écho de la timbrologie 1988 de novembre 2023, reçu ce jeudi, sa rédactrice-en-chef Sophie Bastide-Bernardin place des indices de son impatience de journaliste :

- page 3 : « le salon philatélique d'automne 2023 pourrait recéler plus de surprises que celles annoncées »... ?

- page 5 : dans son éditorial, elle s'étonne de la disparition de certains produits spéciaux et trouver le dossier de presse incomplet. En retour, c'est les communicants du Musée de La Poste qui prennent pour les slogans actuels qui ne disent rien de ce que le non-visiteur verra dans « quelque chose qui n'est même pas dans votre guide » ...

- et page 15 : la déferlante tombe sur l'opération Meilleurs vœux 2024 de l'association Philapostel. D'ici au vingt-novembre, les intéressés peuvent commander autant d'enveloppes souhaitées avec les adresses des destinataires de ces vœux philatéliques.

Cette année, l'illustration de l'enveloppe est signée Sophie Beaujard, titrée « De Cérès... à Marianne » et est reprise en bleu de la Cérès de 1849 et en rouge le projet de Marianne de l'artiste pour le concours de 2013. L'association a commandé un timbre à date spécial à cette dernière effigie...

... mais ne sait pas quel timbre sera placé sous cette oblitération du premier janvier 2024... puisque le Prince-Président fait attendre ses sujets. Philapostel doit avouer qu'à date soit ce sera la nouvelle Marianne, soit un timbre personnalisé lié à l'anniversaire 1849-2024 du timbre de France, surtout avec l'augmentation de treize centimes de la lettre verte et les limites techniques de la logistique d'une telle affaire.

Dix novembre il paraît, enfin « si le temps le permet ».

Finalement, ce fut ce mardi sept novembre, en deux heures en aller-retour de jet. Et je ne pensais que la Marianne du faire-semblant sonnerait si juste.

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