Le neuf avril 2021 disparaissait le Prince Philip Mountbatten, époux de la Reine Elisabeth II du Royaume-Uni et de plusieurs États dans le monde.
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Le bloc en hommage au Prince Philip émis par la poste australienne en juin 2022, mois de sa naissance en 1921 dans les familles royales de Grèce et de Danemark. |
Parmi eux, le Commonwealth d'Australie dont la population et les partis politiques varient entre rester une monarchie parlementaire et devenir une république parlementaire... et donc passer d'un gouverneur-général neutre, avec une carrière militaire ou civile avant une carrière achevée en politique, à un président... dont il faudra espérer qu'il suive le modèle fédéral allemand, faute de secrétaires soucieux des apparences au palais de Buckingham.
C'est ainsi que l'émission de deuil d'Australia Post pour le Prince Philip, le duc d'Édimburg, paraît tout sauf lié à un pays neuf, bâti par des colons-pionniers et des bagnards, sur une île-continent peuplé d'aborigènes.
Mais, ce timbre dans ce bloc a l'avantage du programme philatélique australien face au britannique qui tend à multiplier les séries de six à dix timbres, plus un bloc de quatre autres timbres, plus un carnet de prestige, etc.
Il permet avec le seul timbre (vendu en feuillet de dix) de montrer que l'effet de l'âge affecte même les puissants, au moins physiquement - oui, vivre dans un cocon l'essentiel de sa vie, ça aide. La peinture est réalisée par l'Australien Ralph Heimans en 2017 au moment où le Prince prit sa retraite de ses fonctions royales.
Le bloc-feuillet, tourné vers les collectionneurs de timbres, allonge littéralement la réflexion : il a achevé de suivre le long chemin des monarques, princes et princesses précédents dont les statues et portraits ornent le Grand Corridor du Château de Windsor.
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Laurits Tuxen, The Family of Queen Victoria in 1887, 1887 ; conservée par The Royal Collection, Royaume-Uni. |
Et une évocation maternelle : d'après la description de Australia Post, il se tient face à une représentation de la famille de la Reine Victoria, par le Danois Laurits Regner Tuxen en 1887, sur lesquels sa mère Alice de Battenberg, et la mère de celle-ci Victoria de Hesse-Darmstadt, fille de la « grand-mère de l'Europe. »
Qu'ont fait de cette mémoire la majorité des Australiens ? Que feront-ils de la monarchie bien lointaine en distance géographique et de la vie quotidienne ? Il est vrai qu'un seul timbre ne permet pas de montrer sa carrière navale pendant la Seconde Guerre mondiale et des œuvres charitables qu'il a présidées ou créées... Idéal pour des cours de composition artistique, il maintient la monarchie à un niveau au-delà des sujets-citoyens, symboliquement, mais aussi par un mode confortable de vie.
Mais, n'avons-nous pas les mêmes soucis dans nos démocraties entre citoyens et politiciens carriéristes ?
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