mercredi 5 novembre 2025

Sidération en Grèce : fermeture subite de 45% des bureaux de poste

 Découvert grâce au forum du site d'échanges de timbres entre collectionneurs Le Marché du timbre, La Poste hellénique (ELTA) a annoncé le vendredi trente-et-un octobre 2025 la fermeture immédiate de deux cent quatre, soit quarante-cinq pout cent de ses bureaux de poste à travers tout le pays.

Dans le numéro du mardi quatre des Échos, leur correspondant Basile Dekonink témoigne d'un bureau du centre d'Athènes dès le lundi trois novembre au matin : matériel de déplacement du courrier vide, absence d'activité, un message scotché indiquant de ne pas utiliser les boîtes aux lettres.

À Pramanta, une municipalité du sud de l'Épire (1 700 habitants sur 69 000 km²), le journaliste raconte la surveillance menée par des habitants pour empêcher le déménagement du matériel.

Côté politique, l'association des communes de Grèce hurle à l'absence de communication et de préparation des élus, des commerces et des habitants à cette décision brutale. Pour les classes populaires urbaines, dans les communes de montagnes et des îles, la poste c'est aussi la banque, le centre de paiement des impôts et des taxes, et un point de reconnaissance des touristes.


L'article donne évidemment des statistiques connues des postes européennes : ELTA gère dix pout cent du courrier comparé à il y a dix ans. Les bureaux fermés constitueraient dix pour cent de son activité pour cinquante pour cent des coûts d'exploitation.

L'histoire économique et financière de la Grèce est connue comme point de départ en 2010 de la crise des dettes publiques de la zone euro, dans la foulée de la crise des prêts immobiliers pourris aux États-Unis en 2007-2008, les banques et fonds de placement ayant besoin de retrouver rapidement des liquidités face à des propriétaires états-uniens incapables de rembourser leur maison.

Quinze ans après les chocs économiques et sociaux subis par la population grecque, sous le regard méprisant d'une partie des dirigeants de l'Union européenne (Allemagne et France pas dans les derniers), La Poste hellénique a donc décidé de résorber son déficit annuel par une restructuration de ses bureaux.


Ce n'est pas la première fois que, face à la libéralisation du service postal, face au double langage des politiciens ou des consommateurs (incompétents caricaturés - indispensables pour les services et dans les zones peu rentables), les dirigeants d'un service postal historique décident de résoudre le problème d'eux-mêmes.

De la fin du service universel danois fin décembre 2025 à la privatisation totale de Royal Mail devenu une filiale d'un groupe logistique coté aux Pays-Bas, et la litanie pourrait continuer...

En France, quand les dirigeants auront dépassé les élections municipales et sénatoriales de 2026, voire compris comment légiférer et gouverner en régime parlementaire (avec un président moins royal), peut-être sera posé le périmètre du service universel, les obligations de La Poste, mais aussi en conséquence nécessaire celles de ses concurrents privés.

Aucun commentaire: