Ce matin, vendredi trois avril 2015, le quotidien Midi libre publie un fait divers qui remet en cause la capacité envisagée, en janvier dernier, par des politiciens de remplacer l'embauche d'inspecteurs du permis de conduire par des postiers aguerris à la conduite de véhicules à moteur.
Le journaliste Jérôme Mouillot conte que, fin janvier, à la plate-forme de distribution du courrier de Pézenas, dans le centre de l'Hérault, un postier en contrat à durée déterminée sans permis de conduite a dû conduire un scooter de cent vingt-cinq centimètres cubes et a eu un accident avec blessure en cours de tournée...
En cause pour le moment : une panne du scooter de moins de cinquante centimètres cubes ; pour le reste : La Poste enquête en interne, le syndicat CGT également tout en déposant plainte en justice contre la pratique de faire conduire des véhicules pour lesquels les postiers n'ont pas le permis adapté.
Petit rappel d'éducation civique de classe de cinquième, année où la majorité des adolescents passent leur première Attestation scolaire de sécurité routière et que celui qui a tendu les clés du 125 aurait dû repasser : en France, une fois validé au collège un examen de type connaissance du Code de la route, le jeune obtient son premier niveau d'ASSR, ce qui permet - et c'est pour cela que même les élèves en rupture scolaire le réussisse - à quatorze ans de se rendre dans une auto-école pour suivre une formation pratique qui délivre le permis AM.
Depuis 2013, ce permis AM est la nouvelle incarnation du Brevet de sécurité routière. Il est obligatoire pour conduire un véhicule motorisé à deux ou quatre roues de moins de cinquante centimètres cubes et d'une puissance maximale de quatre kilowatts.
Le postier piscénois a été embauché exclusivement pour conduire ce type de scooters. Pour pouvoir conduire l'engin de plus forte puissance qu'il lui a été imposé ce jour-là, il aurait dû être titulaire du permis automobile (A) ou, vu la jeunesse sous-entendue dans l'article, les permis moto A ou A1.
Dans la thématique de la participation des opérateurs postaux à la cohésion sociale, l'embauche de jeunes avec peu d'expérience est salutaire. À la lumière de ce cas, dans l'intérêt du service postal et de l'image de l'entreprise à long terme, La Poste devrait offrir les formations de conduite deux-roues à l'ensemble de ses employés, même temporaires.
Ces futurs contractuels non prolongés et leurs proches se souviendront de la générosité de La Poste, comme certains se souviennent encore de leurs permis pour de multiples véhicules obtenus grâce à l'Armée, pendant leur service ou contrat militaire.
Par ailleurs, cela convaincra davantage les sceptiques comme moi de remplacer des inspecteurs du permis par des postiers, un jour.
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