vendredi 25 juin 2021

Des histoires courtes aux albums : timbre et correspondance aux éditions Dupuis

 Il n'y a pas que la collection de timbres qui apparaît à l'enfance, connaît une parenthèse à l'adolescence, avant de revenir plus tard : la bande dessinée jeunesse par exemple. Petit historien, le récit du bicentenaire de la Révolution fit de moi un lecteur hebdomadaire de Pif Gadget (mais pourquoi ma collectionnite n'a-t-elle pas agi sur ça !!! Quelques exemples pour classe ouverte.), puis une évolution conduit vers le Journal de Mickey et Picsou Magazine (avec découverte du trait et des intrigues de Don Rosa - qui fit le lien entre l'enfant, l'adolescent et l'adulte).

Une exposition thématique dans une aventure sur un voleur de timbres : Pascal Jousselin, Imbattable contre Invincible, paru dans Spirou  n°4329, trente-et-un mars 2021. 

Spirou... fut une lecture fort ponctuelle, et davantage lié aux emprunts à la bibliothèque municipale et à l'achat dans un dépôt-vente d'alors (l'entrepôt poussiéreux emplis de bric-à-brac dans la zone industrielle des Prés-d'Arènes) de deux albums compilant les gags, histoires courtes et épisodes d'albums Dupuis de plusieurs numéros successifs.

Fin 2017, plusieurs problématiques se sont posées à l'auteur de ces lignes : 

- se divertir au travail (ah, les moments de fièvre syndicale pendant la pause-repas, éviter de lire les journaux sur smartphone, ne pas travailler en digérant, etc.), 

- soutenir les auteurs, dessinateurs et coloristes alors (et toujours) en lutte pour une meilleure reconnaissance de leurs droits d'auteur[1], 

- et trouver comment posséder des albums de séries variés à un coût financier et spatial plus modéré (salaire et logement n'étant pas extensible à l'infini).

L'abonnement vint au printemps 2020 à cause de la crise Presstalis qui a fait qu'aucun magazine n'a reçu le produit des ventes en kiosque des tout premiers mois de l'année et limiter les étapes humaines dans le contexte du confinement anti-covid.


Hors-philatélie, j'encouragerais certains collectionneurs à se tourner vers Spirou ou vers les albums diffusés par épisodes. Par exemple, la première moitié du vingtième siècle apparaît désormais régulièrement dans des histoires policières (Atom Agency dans le Paris cosmopolite de l'après-1945), d'espionnage (Mademoiselle J, jeune journaliste parisienne des années 1930), de l'histoire complexe des États-Unis (la biographie romancée de l'aviatrice Bessie Coleman dans Black Squaw), voire la tragédie historique de l'occupation nazie à la hauteur d'enfants-pré-adolescents avec Le Spirou d'Émile Bravo.

Néanmoins, la surprise est venu par petites touches au fil des lectures en deux ans environ : poste et correspondance revenaient discrètement, mais régulièrement, à plusieurs endroits variés et par des auteurs et dessinateurs différents. Et c'était loin de se limiter à un facteur dans un paysage urbain matinal ou une lettre reçue par un personnage d'avant l'ère du mail...


Évidemment, le gag du bon d'abonnement montre fréquemment l'arrivée des magazines d'abonnés avec facteurs en situation amusante, des boîtes aux lettres piégeuses, des facteurs inattendues (thématique : les animaux ayant servi la poste). La délivrance du courrier est un problème majeur : quelle plaie vit saint Pierre aux portes du paradis quand il lui fallut gérer le courrier du Père Noël en décembre 2020.

Les numéros spécial vacances d'été tendent à avoir l'activité de la rédaction des cartes postales de vacances : dans la page des jeux et une mini-histoire en 2020, en histoire courte sur la Palombie, le pays du Marsupilami, dans le numéro en kiosque depuis hier mercredi vingt-trois 2021. Avec plaisir erinnophile pour les dessinateurs au passage.

Les Cavaliers découvrent le courrier... à l'âge d'avant d'avoir droit au téléphone portable ! C'est cher ! (Libon, Les Cavaliers de l'apocadispe, Spirou n°4335, douze mai 2021).

À l'ère du portable et d'internet, cela permet de rappeler tout cela à un lectorat jeune, et dont les héros du même âge découvre la cherté d'envoyer une lettre de nos jours, tels Les Cavaliers de l'apocadispe tentant de rendre un objet perdu par la poste en mai 2021. Et, sur Twitter, quelqu'un rappelait que certains préposés leur aurait proposé un envoi en express !

Certes, la collection des timbres en elle-même est rare, mais elle a été, en mars 2021, au cœur d'une histoire d'Invincible, ce personnage qui casse la logique de cases pour résoudre des enquêtes et éviter des catastrophes. Et on peut se demander si Fabien Vehlmann ne collectionne pas ou n'a pas un parent ou grand-parent collectionneurs de « ballons montés » du siège de Paris face à son gag de janvier 2018.


Enfin, et c'est plus récent, la correspondance devient une intrigue secondaire mais nécessaire, voire peut-être principale - oui, je n'ai que le premier épisode de l'album... les semaines à venir confirmeront, dans les albums publiés par épisode.

Pourtant dans la tranquillité des vacances chez leur grand-mère, l'une des Sœurs Grémillet, dans leur deuxième aventure, paraît impatiente de l'arrivée de la réponse à une lettre envoyée de préférence à un mail

Dans Les Amours de Cassiopée, la postière rurale apparaît très tôt et conclut, presque, une des intrigues secondaires, mais importantes pour une des sœurs Grémillet (Di Gregorio et Barbucci, extrait de Spirou n°4340, seize juin 2021 - oui il manque une case >:-)  ).

Leçon aux jeunes que certains sentiments ne devrait pas s'exprimer en quelques sms.

Démarrée cette semaine, un jeune trio part dans une enquête liée à l'histoire d'un lieu en ruine. Mais, cette fois, la correspondance en est le point de départ principal, et non, un à-côté dévoilant les relations entre personnages principaux. De nos jours, ils découvrent, dans une maison abandonnée, une boîte de biscuits en métal contenant une carte postale rédigée en juin 1918 mais non envoyée par Toinette, infirmière amoureuse d'un poilu. La Brigade des souvenirs va tenter de comprendre pourquoi on empêcha cette relation.

Invitation à la généalogie et à redécouvrir les correspondances de famille ?


À suivre sur mon fil Twitter de temps à autre. Mais, et les épisodes dramatiques de Presstalis début 2020 et de Timbres magazine au printemps suivant l'ont montré : lisez directement, surtout, que quelques cases ne donnent pas toute l'intrigue, ni toutes les nuances de l'usage de timbre et du courrier par ces auteurs-dessinateurs.


Notes :

1 : Pour montrer les grandes variations entre les mondes dessinés français (mal rémunéré) et états-unien (lire ci-après), Don Rosa comprit rapidement pourquoi son style très détaillé n'avait pas été adopté par la foule des dessinateurs l'ayant précédé dans le monde des comics Disney : l'auteur et le dessinateur d'un gag/histoire y est payé une seule fois par l'éditeur national possédant une licence Disney l'ayant commandée - aucun droit n'est versé en cas de republication ou de traduction, et il(s) n'est jamais nommé lors de la publication. Au début, ce sont certains lecteurs, par les scénarios et le dessin, de déduire qui a écrit et dessiné quoi...

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