Des activités ayant bénéficié de la numérisation des documents et leur accessibilité par le vaste monde grâce à la toile internétique, la généalogie ou la recherche familiale au sens large est de celle qui a été des plus bouleversée dans le bon sens.
Ici, point de membres vieillissant en nombre décroissant. Les reproches sont généralement des réactualisations d'anciennes pratiques : s'approprier sans référence à un autre chercheur, copier des données d'archives ou de recherches d'autrui sans vérification critique.
Rien de grave : le chercheur suivant vérifiera bien, et, je rappelle que les auteurs, biographes et historiens des Grecs anciens au dix-neuvième siècle ont rédigé le passé ainsi : recopier dans forcément citer les passages qui leur semblaient les plus pertinents des auteurs passés.
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L'entrée nord-ouest de la rue de l'Ancien Courrier, à Montpellier (capture d'écran de la première vidéo Legendre de Ketella Généalogie, publiée sur youTube le dix-huit juillet 2025). |
Que l'on travaille sur ses ancêtres, cousins, ou d'autres familles, les découvertes inattendues et les connaissances thématiques à acquérir sont nombreuses.
Un exemple a été donné par le généalogiste Gab Ketella qui résume sa recherche des ascendants et descendants du sculpteur Jean-François Legendre-Héral (1796-1851) en trois vidéos publiées en juillet et août, et l'ayant encouragé un voyage au Japon et en Corée au printemps 2025.
Comment d'un postier montpelliérain en est-il à découvrir le kabuki, genre du théâtre japonais, et l'art lyrique féminin japonais ?
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La famille étendue des Legendre en France entre le dix-huitième et le dix-neuvième siècle : des postiers héraultais... et deux artistes (capture d'écran de la première vidéo Legendre de Ketella Généalogie, publiée sur youTube le dix-huit juillet 2025). |
Installé à Montpellier, Ketella échange en direct sur la plate-forme vidéo des moments de recherche-enquête sur Twitch, puis des petits tutoriaux et des résultats finaux sur Instagram et, surtout, youTube.
Récemment, il a exploré le passé de bouchers de la ville et de la création et l'évolution du quartier des Abattoirs, actuellement les Beaux-Arts, retrouver l'identité d'un soldat français à partir d'une photographie découvert en chinant, et là, la généalogie d'un sculpteur né à Montpellier : Legendre-Héral.
La première vidéo, publiée le dix-huit juillet dernier, démarre rue de l'Ancien Courrier, dans une partie restée médiévale du centre historique de Montpellier. C'est là qu'était installé, depuis le quatorzième siècle, un bureau de la poste aux lettres pour la remise aux destinataires. Un article du dix-sept mars 2023 de Midi libre rappelle les noms précédents et probants de la rue : rue des Messagers, rue du Courrier ou rue du Bureau des Lettres en 1760, puis de l'Ancien Courrier en 1852.
C'es probablement dans cette rue qu'Étienne Louis Legendre, le père du sculpteur, a travaillé quand il devient postier à Montpellier en 1792, où il se marie avec Jeanne Falque, fille d'un postier montpelliérain ; ils ont deux fils : Louis Étienne Jean qui sera postier, et le futur artiste Jean-François.
Aléa de la vie, il meurt jeune et sa veuve se remarie avec un peintre, Pierre Héral, qui semble avoir orienté la vocation de son beau-fils vers la sculpture qui l'oriente vers des études à Lyon dans la première décennie du dix-neuvième siècle.
De ce second mariage, les généalogistes postaux aperçoivent sur la capture ci-dessus trois postiers de plus : Jeanne, la fille du couple Héral-Falque, sera postière jusqu'à être directrice et finir sa carrière à la tête du bureau de poste de Clermont-l'Hérault, au centre du département dont Montpellier est la préfecture. Elle épouse un cousin, Jean Georges Dusiquet, fils de la sœur de sa mère et d'un postier né dans le département de la Manche.
Il faudra que je me penche comment consulter en ligne les dossiers des personnels des postes aussi anciens et pendant la période de l'Administration des Postes pour justement une descendant de frères et sœurs d'un aïeul devenue postière partie du Gard vers le département de la Seine.
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La descendance états-uniano-japonaise (?!!) du scupteur Legendre-Héral du dix-neuvième siècle à la première moitié du vingtième siècle : un général imprévu et plein d'artistes (capture d'écran de la deuxième vidéo Legendre de Ketella Généalogie, publiée sur youTube le dix août 2025). |
J'irai plus vite sur les deux vidéos suivantes qui suivent un des fils de Jean-François Legendre-Héral : Charles Legendre (1830-1899), mais elle est à regarder pour ceux qui se demandent s'ils peuvent se découvrir un « oncle d'Amérique » ou un cousin au Japon. Oui, c'est possible grâce aux hasards de la vie, et qui se demandent comment lire des journaux et livres anciens, numérisés par des archives et bibliothèques privées ou publiques dans plusieurs pays (The New York Times pour le cas de Charles Legendre).
Un oncle et de nombreux demi-cousins postiers, néanmoins Charles est excellent élève, notamment en langue anglaise, mais dépensier... Après la mort de son père sculpteur désargenté (par les dettes de son fils prodigue), Charles se réfugie à Bruxelles où il fait la rencontre d'une jeune états-unienne et sa mère en voyage...
Le mariage est conclu, un premier enfant naït. Mais le père meurt accidentellement outre-Atlantique et Charles émigre à New York et s'y ennuie.
Il s'engage dans l'armée de l'Union contre les sécessionnistes entre 1860 et 1865. Il est promu sur le champ de bataille, gravement blessé deux fois au point que, soigné par des paysans, l'armée et sa famille l'a cru mort. Il termine général de brigade en 1865.
Dès l'année suivante, le gouvernement fédéral le nomme consul en charge des intérêts dans les Ports ouverts chinois. Non étudié par Ketella : le voyage intéressera les historiens postaux habitués à éplucher les calendriers maritimes. Legendre part de New York pour le port central du monde d'alors : Liverpool... et traverse les continents européens et asiatiques jusqu'à Xiamen.
En poste, il devient populaire lorsque les autorités chinoises de Formose l'autorisent à négocier avec les indigènes taïwanais en conflit sur le devenir de l'équipage d'un bateau états-unien échoué, sans effusion de sang malgré une petite armée privée qu'il a extorquée à son supérieur. Cette action et une étape au Japon lors d'un voyage aux États-Unis conduisent à une désertion : l'empire du Japon l'engage comme conseiller, notamment pour leurs relations avec les autorités chinoises et les habitants (pas faciles) de Formose. Néanmoins, il échoue à accomplir le même succès pour un équipe japonais en 1874.
Enfin, de 1890 à 1899, il rejoint le service de l'empereur Gojong de Corée.
C'est là que les recherches dans les archives du New York Times sont intéressantes pour retracer les grandes actions de Legendre sur les champs de bataille de la guerre de Sécession, ses principaux accomplissements en Asie de l'Est, et surtout découvrir que tous les souvenirs de sa vie française, new-yorkaise et asiatique ont sûrement tous disparus dans l'incendie de la maison coloniale.
Le témoignage de son fils parle de sculptures de son père, de lettres originales de présidents des États-Unis, d'œuvres littéraires, artistiques et artisanales des trois pays d'Asie où il a vécu, etc.
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La descendance artistique japonais du général unioniste Legendre du dix-neuvième siècle à nos jours : patronymie kabuki et cantatrices japonaises (capture d'écran de la troisième vidéo Legendre de Ketella Généalogie, publiée sur youTube le vingt-sept août 2025). |
D'un postier de 1792, ayant certainement obtenu sa place par l'entregent de son père, aboutir à un des généraux de l'Union en 1865, c'est peu habituel. Personnellement, de paysans du Languedoc, j'atteins des ouvriers textiles nîmois, des plâtriers montpelliérains et manutentionnaires du chemin de fer descendus avec l'exode rural ; et un Guyennais montpelliérain d'adoption suite sûrement à son service militaire. Un dossier d'un cousin très lointain trouverait peut-être un anobli médiéval lointain dans le temps et l'espace... dont il faut que je retrace par les sources.
Cependant, le parcours n'est pas terminé et Ketella a dû étudier les arts du spectacle japonais, ce qui a motivé un nouveau voyage au Japon, avec une étape à Séoul où Charles Legendre est enterré (à partir de la minute 14 de la deuxième vidéo).
Car le diplomate-conseiller privé épouse une Japonaise... loin de son épouse new-yorkaise. La fille illégitime d'un descendant de shogun... Les généalogistes qui recherchent des ancêtres dignes de Charlemagne et d'Huguet Capet frétillent.
Ichimura Uzaemon XV (1874-1945), le premier garçon est adopté, très jeune, par un acteur kabuki dont il va être l'héritier et l'élève. Bien que cet homme a été l'amant de nombreuses femmes, Ketella parvient à distinguer des enfants issus d'une longue liaison, plusieurs devenant des acteurs kabuki ou des chanteuses, certains et certaines très connues du public et donc documentées des journaux japonais des années 1930... jusqu'à la visite de Ketella au printemps 2025.
Comment réaliser cette généalogie quand on ne maîtrise pas les outils archivistiques japonais ?, admet notre généalogiste-vidéaste.
En comprenant que les artistes kabuki reprennent le nom de leur « père », qu'il soit biologique ou adoptif tant qu'il est le maître-formateur, et un surnom lié à leur rôle dans le kabuki, avec numéro pour distinguer les homo(sur)nymes.
Un surnom qui peut évoluer jusqu'à l'apogée de leur carrière. Le suivi des noms de famille adoptés et la numérotation de ces surnoms de maître en disciple, la recherche de programmes anciens et de critiques de pièces, le ramassage de publicités pendant son voyage permettent au généalogiste de dresser l'arbre ci-dessus jusqu'en 2025, comprenant les descendants et conjoints issus d'Ichimura et sa concubine, et, au milieu sur la gauche, trois de ses élèves portant son nom de famille car ils ont été ses élèves.
Ainsi, quand Gab Ketella filme la façade d'un théâtre kabuki, il explique que le descendant le plus récent d'Ichimura Uzaemon XV y joue à ce moment-là... et en retravaillant son arbre et le programme, qu'il y joue avec un de ses cousins.
La trilogie vidéo illustre une certaine homogamie dans les milieux des arts de la scène au Japon, comme finalement d'autres milieux sociaux en France : ici, les postiers, entre fréquentation de lieux communs et envie de mutation commune.
Le tout est de trouver les bonnes archives et de bien les interpréter.
Pour aider Ketella : sa cagnotte est par ici ; son sponsor est le logiciel Généatique ; et tentez de ne pas zapper les publicités youTube (c'est dur...).
Pour ma part, j'utilise depuis 1994 (quand on faisait encore tourner les bobines de films des Mormons aux Archives départementales) le logiciel Heredis de l'entreprise coopérative montpelliéraine BSD Concept (pas un sponsor) ; et un abonnement au site Geneanet pour m'aider dans mes recherches à travers les archives publiques ou professionnelles, et débloquer des sauts géographiques de certains ancêtres : avec trente-six mille communes et les aléas de leur vie passée, je remercie les autres généalogistes qui photographient les tombes, indexent des recensements ou des fiches militaires et de professions.
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