Parmi les nombreux articles consacré aux représentations des guerres européennes puis dans le monde de l'après-1870 à nos jours, les équipes mémoire et citoyenneté de l'Office national des combattants et des victimes de guerre (ONAC-VG) en consacrent un sur « les enjeux de la création artistiques » à l'intérieur de l'univers concentrationnaire nazi.
Quelle est la fonction, le rôle, le besoin de s'exprimer par l'art pour les déportés et prisonniers ?
Dessin de Gaston Morisse, réalisé au camp de Buchenwald (entre 1943 et 1945). |
Parmi les œuvres évoqués dans le texte et les quatre illustrées, une imitation de timbre de la République française dessinée par un terrassier parisien et militant communiste Gaston Morisse (1900-1952). Déjà repéré par la police pour ses activités contre l'intervention française dans le Rif marocain et sa solidarité avec la République espagnole (tracts), il accepte pendant l'Occupation de distribuer des tracts clandestins.
Dénoncé en août 1942, il est condamné en novembre par un tribunal français à un an de prison. En septembre 1943, l'Occupant le déplace au Frontstalag 122 à Compiègne, avant de le déporté au camp de Buchenwald, dans lequel il participe aux activités résistantes du camp pour protéger certains prisonniers.
Il en est libéré avec l'arrivée de l'armée états-unienne du Général Patton, le 11 avril 1945.
L'article s'ouvre sur la vision critique actuelle de l'historiographie des arts réalisés par les prisonniers au profit de leurs tortionnaires. Néanmoins, l'activité artistique a pu aider à lutter contre le processus de déshumanisation des camps : penser pour créer, créer des objets et non choséifier, exister et transmettre malgré la menace permanente de la mort.
À travers les lieux dont il a la charge, les équipes de l'ONAC-VG évoquent les graffitis des résistants fusillés aux murs de leur cellule, la dernière lettre à leur famille,...
Le timbre et un dessin de Germain Tillion à Ravensbrück permet de maintenir l'humanité des captifs malgré les discours des gardes SS.
Enfin, cette première partie de l'article évoque la broderie de Abel Plisson (1921-1944), récupérant les armes parachutés au sein d'un réseau lié au Special Operations Executive britannique (SOE). Dans la prison de Fresnes, gardé par les Allemands, il réalise une œuvre plaçant les noms des membres de sa famille, des cœurs en attendant d'être fusillé.
Les deux autres parties sont consacrées aux œuvres comme témoignages de l'immédiat vécu dans les camps de concentration, puis à l'affirmation de ses convictions, et, enfin, comment les institutions et associations utilisent ces œuvres de nos jours pour transmettre la mémoire de ces crimes.
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