samedi 1 novembre 2025

Boîte aux lettres dédiée aux enfants martyrs de la Shoah à Paris

 En Allemagne, le promeneur peut trébucher sur des petits pavés de trottoir portant l'identité de personnes juives déportées sous le régime nazi, et placé à l'emplacement de l'entrée de leur dernier domicile. Trébucher se dit stolpern en allemand, d'où le nom de Stolpersteine.

À Paris, ce sont les boîtes aux lettres qui ont ce rôle depuis 2022 dans un moment de souvenir des quatre-vingts ans de la rafle des juifs de Paris et sa banlieue par l'État français et leur entassement pendant cinq jours dans le Vélodrome d'Hiver avant la déportation des adultes vers les camps de concentration nazis et le centre d'extermination d'Auschwitz.

Les enfants furent parqués dans des camps dans le département du Loiret sous surveillance de la gendarmerie française avant que le régime pétainiste trouve moyen de les refiler aux Allemands... Aucun enfant n'a survécu, sauf quelques évadés des camps français.

Le portrait de deux enfants déportés peint sur une des boîtes aux lettres au coin de la place des Vosges, à Paris (tous droits réservés).

Le Mémorial de la Shoah de Paris a organisé, en 2022, la confection au pochoir par l'artiste C215 du portrait d'enfants ayant vécu dans ou près du quartier du Marais, dont certains apposés sur des boîtes aux lettres de rue de La Poste.

Au coin de la place des Vosges, au commencement de la rue du Pas de la Mule, voici le portrait de Paulette et Emmanuel Hiller, déporté à l'âge de quatorze et sept ans. D'une mère polonaise et d'un père tchécoslovaque, les deux enfants sont naturalisés français.

Arrêtés avec leur mère, ils sont directement parqués au camp de Drancy. La nationalité française des enfants ralentit le zèle administratif... jusqu'au sept septembre 1942 où la déportation de la mère et les siens a lieu parmi des centaines de juifs arrêtés dans le sud de la zone libre (totalement sous le contrôle des autorités de Pétain et Laval).

Si une centaine d'adultes sont enfermés au camp d'Auschwitz, la quasi-totalité des déportés de ce convoi sont gazés dès leur arrivée. Seuls trois dizaines d'hommes auraient survécu dans ce convoi n°19, d'après Serge Klarsfeld.


Cet article est publié dans le cadre du #PostBoxSaturday, en ce qui me concerne sur le réseau social BluSky.

jeudi 30 octobre 2025

Petit plaisir du rendu de monnaie : 1 euro de Saint-Marin 2015

 Petit bonheur ce jeudi trente octobre 2025, au rendu de monnaie chez le marchand de journaux : une pièce d'un euro de Saint-Marin de 2015.

La face nationale aux armoiries de Saint-Marin type 2002-2016, créée par František Chochola, avec traces d'usage.

Même loin de l'Italie du Nord et malgré les articles marronniers de la presse sur « la valeur de cette pièce de votre porte-monnaie va vous étonner », il y a donc possibilité de trouver des pièces des pays invités de la monnaie commune européenne au quotidien, loin des achats spéculatifs lors des lancements,...

Monaco, Vatican sont connus pour cela. Le prince Albert II s'en souvient. Pour Andorre, j'ai appris que la Monnaie espagnole diffuse les exemplaires andorrans parmi les rouleaux de pièces espagnoles... Donc, certains vont changer leurs billets pour des rouleaux dans les banques et bureaux de post, et revendent à prix fort les pièces à face andorrane.

Pour la pièce d'usage que je viens de recevoir, le site Argus2euro.fr donne une cote de dix euros pour un exemplaire neuf sorti d'un rouleau. Le Comptoir philatélique & numismatique de Monaco propose cette description pour quatre euros cinquante.

Une pièce accessible donc : dans l'article dédié sur la Wikipédia en anglais sont compilés les tirages de circulation. La un euro 2015 est déclaré à 1 675 600 pièces. Le plus important des cinq millésimes de circulation, avant le changement de face nationale en 2017. Donc, il faudrait plutôt tomber par hasard sur des exemplaires sortis uniquement pour constituer les sets annuels.

mardi 28 octobre 2025

Des artistes du timbre reconnus dans l'actualité philatélique

 Des collectionneurs de timbres apprécient de découvrir les artistes qui signent les petits papiers dentelés qu'ils amassent et organisent. Quelques exemples récents.

Le courriel d'annonce d'une vente d'impressions inédites de David Gentleman au profit du Postal Museum de Londres (daté du vingt-quatre octobre 2025).

The Postal Museum de Londres a reçu un don d'impression de dessins que David Gentleman a réalisé dans les tunnels du petit train postal, qui a servi sous les rues de la capitale londonienne. Leur vente démarre le mardi quatre novembre 2025 et le produit permettra de financer les opérations du musée.

Sur le site web du musée, il est rappelé l'importance de Gentleman dans l'histoire philatélique britannique, au temps de la généralisation des timbres commémoratifs et illustrés : gravure sur bois, créations plus contemporaines dans la lignée du design commercial, et comment il a établi le caméo de la Reine Elisabeth II lorsque le Maître général des postes Tony Benn tenta de remplacer la photographie Wilding par le nom du pays.

En-tête de l'entretien entre une membre de Postcrossing et l'artiste du timbre portugais João Machado, le vingt-cinq octobre dernier.

Le lendemain du courriel du musée londonien, sur le blog de Postcrossing, le site d'échanges de cartes postales en aveugle, Clarisse a proposé un entretien avec João Machado qui crée des timbres pour Correios de Portugal (CTT) depuis 1987.

Livre jeunesse, affiches, multiples techniques manuelles, couleurs vives... Le touche-à-touche de l'illustration a fait de même au cours de sa carrière philatélique, dont le timbre en liège en 2007.

Logotype de Nordfrim, marchands de timbres, de catalogues et de matériels de collections.

Reconnaissant la popularité et la longévité de certains artistes, Nordfrim propose une case à cocher « Martin Mörck » dans la liste des timbres en vente, et même, récemment, des paquets de timbres signés du norvégien Mörck pour accompagner son millième timbre féroïen ou du groenlandais Jens Rosing (1925-2008) dont la poste de sa nation a célébré le centenaire.

samedi 25 octobre 2025

#UnPostboxSaturday à Montpellier : La Poste contre la lettre

 Surprise et étonnement ce vendredi vingt-quatre octobre 2025 en tentant de poster une lettre : deux boîtes aux lettres urbaines à Montpellier, dans deux quartiers d'immeubles et de bureaux, sur des boulevards passants et aisément accessibles aux véhicules postaux ont été retirées entre la rentrée de septembre et les vacances de la Toussaint.

Plus de boîtes aux lettres devant le supermarché Monoprix Jacques Cœur, à Montpellier (photographie sous licence Creative Commons CC BY-NC-SA - attention aux droits de l'architecte de l'immeuble).

Visiblement, le Relais postal urbain installé dans le supermarché du quartier Jacques Cœur, et géré par le personnel de caisse, semble avoir vécu : après les colis dirigés vers le bureau de poste Richter ou l'épicerie des Consuls, c'est la boîte aux lettres grand format posée devant qui a disparu.

Cette boîte a eu deux articles sur ce blog : le premier en janvier 2019 pour un autocollant avertissant des risques de blessure à plonger les doigts trop profond dans la fente, le second en mai dernier dans le cadre d'un #PostBoxSaturday avec l'immeuble de services d'en face, également signé par un starchitecte.

Plus de boîtes non plus entre l'entrée du bureau de poste Richter et le parc de stationnement,... (photographie sous licence Creative Commons CC BY-NC-SA). 

Bon, j'allais faire des courses au supermarché du côté nord du bassin Jacques Cœur, donc ajoutons quelques pas pour atteindre la boîte du bureau de poste au rond-point Richter, quartier d'affaires et résidentiel collectif, et de la faculté de sciences économiques de l'Université de Montpellier.

Certes, la piste cyclable mieux identifiable désormais avait imposé le bâchage et le retrait de la boîte pendant l'été... La piste est terminée tout autour de ce grand rond-point automobile coupé par deux lignes de tramway, mais la boîte n'est pas réapparue.

Et ce bureau étant fermé entre midi et demi et quatorze heures...


Je ne sais si cela va rassurer les maires ruraux dont les administrés voient disparaître les boîtes aux lettres car celles déposées se comptent, d'après La Poste, sur les doigts d'une main mensuelle.

En tout cas, ça ne rassure pas sur l'envie du Groupe La Poste de continuer à voir les particuliers poster des lettres.

Ah, et ma lettre encore sur mon bureau, rien d'important : juste une commande de quelques timbres pour correspondre et éléments pour ma collection...

J'ai à voir si ce week-end, cette commande sera postée ailleurs au cours d'une sortie ludique ou sera partie au panier puisqu'il y a des limites à l'envie d'écrire, de collectionner, et d'affranchir avec du récent pour être traité ainsi par la Direction Courrier...

... et par des politiciens français qui refusent de revoir le périmètre du service universel (nombre de jours de distribution par exemple) pour permettre que l'envoi de lettres perdure sans que La Poste tente de forcer le public à ne pas s'en servir (inflation des prix, suppression des points de dépose).


Cet article est publié dans le cadre du #PostBoxSaturday, en ce qui me concerne sur le réseau social BluSky.

mardi 21 octobre 2025

Au Musée du timbre-poste de Corée (1) : la galerie d'histoire

 Début d'une série de petits articles sur le Musée du timbre-poste de Corée (우표박물관)*, situé au sous-sol de la tour Korea Post, dans le centre de Séoul, et que j'ai visité le mercredi vingt-quatre juillet 2024 au matin.

Peu de visiteurs adultes, après tout l'exposition nationale se terminait ce jour-là et les vacances scolaires semblaient débuter en fin de semaine : épuisé était le stock de cadeaux pour ceux qui remplissaient leur page de tampons aux quatre coins du musée.

Ainsi, la majorité était composée de deux groupes scolaires : une classe d'école maternelle qui ont filé vers les activités à toucher et un groupe d'écoliers dirigés vers les expositions thématiques.

Mais comment assurer l'intérêt (et donc le calme) dans la grande entrée ?

Les uniformes des facteurs coréens de 1884 à 2012, façon pâte à modeler dans l'entrée du Musée du timbre-poste de Corée (tous droits réservés).

À gauche, l'histoire des timbres-poste, et à droite : entre photographies et figurines mignonnettes, l'histoire des facteurs et postiers coréens.

À hauteur d'adultes, les photographies murales résument l'évolution de l'uniforme, des boîtes aux lettres et du logotype de la poste coréenne. Ici, la période 1945-1957 de la libération à la fin de la guerre (tous droits réservés).

À hauteur d'enfants, des maquettes façon pâte à modeler ; à celle des adultes, des photographies d'archives.

Dans les années 2010, avec veste de sécurité, boîte rouge, et en bas à droite, le tampon du concours du visiteur assidu (tous droits réservés).

Ces figurines servent aussi à représenter le service postal et son lien avec les habitants dans de petites scènes de rue : de la traditionnelle poste aux lettres à l'actuelle économie du colis.

Dans les années 1960, deux enfants se précipitent avec leurs lettres vers le facteur à mobylette, vidant une boîte rouge et verte (tous droits réservés).

Certes, des panneaux alertent sur la présence de vitre en verre, comprendre : ne pas s'appuyer ou toucher, même si ce doit être davantage destiné aux touristes étrangers qu'aux doigts des petits Coréens.

Le bureau parallépipède rectangle, le van et la livraison de colis tous azimuts : la poste coréenne telle que le visiteur peut la voir de nos jours (tous droits réservés).

Il ne manque plus que des petites voitures.

Camions et triporteurs motorisés postaux de la poste coréenne (tous droits réservés).

Et hop, une vitrine des gros véhicules motorisés des origines (avec pare-choc adapté à la neige et aux arbres tombés ?), aux tricycles motorisés passe-partout des quartiers aux rues étroites, jusqu'au van actuel... et assez faciles à voir en arrivant ou repartant du musée, puisque la tour comprend un bureau de poste et un point de départ de distribution de colis au rez-de-chaussée.


Pour la suite, que ce soit pour les enfants, leurs parents curieux, ou les philatélistes chevronnés, aux prochainx épisodes.


* : 우표 pour timbre (prononciation approximative en français : oupyo) et 박물관 pour musée (bagmoulgoan).