Le politiste états-unien Ian Bremmer est revenu cette semaine d'un séjour en Antarctique dans le cadre de ses activités de conseil en risque géopolitique et de rédaction d'une lettre de nouvelles sur l'actualité.
Quand le bureau de poste est fermé au Pôle Sud (via le réseau Threads, le cinq janvier 2024). |
Sur les réseaux Threads et Instagram, il a visité le bureau de poste de la base Amundsen–Scott, tenu par un vaguemestre de l'United States Postal Service qui ne manque pas d'humour : quand le bureau est fermé, un panneau parodie le slogan du groupe Target, une des cinq principales chaînes de distribution aux États-Unis.
Attendez mieux, payez moins (site officiel). |
Car, en Antarctique, l'hivernant ou l'estivant va devoir « espérer moins, payer plus » entre distance, si la météo le permet, et comme l'ont montré des reportages à la base Dumont-D'Urville qui profite du bureau des Terres australes et antarctiques françaises pour recevoir en soutien et envoyer en souvenir des colis.
J'ai rapidement trouvé deux articles sur le fonctionnement du bureau du Pôle Sud, similaire à son homologue français.
Le cinq décembre 2012, Jeffrey Donenfeld avec moultes photographies : timbres-poste des États-Unis, cachets sérieux des postes militaires (APO) ou illustrés du receveur, les boîtes individuelles des destinataires, et leur participation à tour de rôle au traitement du courrier arrivant ou à oblitérer pour les collectionneurs.
Il n'est pas non plus nécessaire d'indiquer « USA » pour le courrier à destination des États-Unis puisque, côté d'un court article postal de Marco Werman dans The World du six février 2013, l'avion-cargo militaire amène le courrier vers la Nouvelle-Zélande où il est routé directement vers l'Amérique du Nord.
Pour les collectionneurs, l'U.S. National Science Foundation est stricte sur sa page au sujet du courrier philatélique rédigé à destination des personnels de la base et, par la même, les collectionneurs... Et cela est bien plus strict que les T.A.A.F.
Le but est de ne pas interférer avec les missions scientifiques ; ce que Donenfeld indiquait : si un départ ou arrivée de matériel scientifique est prévu, le courrier attendra. Et donc, pendant l'été austral, le courrier des collectionneurs n'est absolument pas prioritaires, pourra être traité davantage pendant l'isolement de l'hiver et donc revenir au destinataire plusieurs mois après.
Tout d'abord, la National Science Foundation autorise son personnel à refuser le courrier non sollicité et à le jeter au recyclage. Il y a un agent postal dans la base, c'est à lui que ce courrier doit parvenir et pas plus de deux enveloppes par an et par base par adresse identique de destinataire, affranchi première classe pour les destinations desservis par l'USPS, ou le port internationale de première classe ou de poste aérienne hors-États-Unis.
Précision utile : les enveloppes sont traitées pour un usage personnel, et non commercial... Là, ça vise et les spéculateurs au loin et le personnel des bases. Priorité à l'efficacité (et le chiffre d'affaires ?) des colis.
Peut-être que le choix du tout-avion, l'absence de revenus par des timbres-poste spécifiques, une mentalité de rentabilité des expériences scientifiques sur place et de leurs futures applications expliquent une page aussi sérieuse et une limite d'enveloppes-souvenirs aussi rigoureuses... comparées aux pages infinies de collections d'enveloppes, de tarifs, de cachets de chaque personnel des missions vers la base française sur le continent Antarctique et ses trois districts insulaires.
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