jeudi 15 août 2024

Ça bouge et ça s'arrête à la Royal Mint

 Royal Mint, la monnaie royale en charge des frappes de pièces et médailles britanniques, fait l'objet de deux actualités à la fois sur son activité et son manque d'activité cet été 2024.

Déjà, rassurez-vous : la diversification commerciale de l'entreprise lui permet d'affronter ces aléas sans souci. Outre les coffrets de pièces et médailles nouvelles, elle est un marchand numismatique en rachetant et revendant d'anciennes monnaies aux collectionneurs. Ou, sous cette forme ou celle de lingots, du métal précieux pour les investisseurs.

Les nouvelles faces des pièces d'un penny et de deux pence mises en circulation en 2023 (site commercial de Royal Mint).

Elle devrait donc survivre à la non commande pour 2025 par le Trésor britannique de pièces d'un penny et de deux pence de circulation générale, signalé par la presse fin juillet, tel The Guardian le vingt-cinq.

Ce qui ne changera pas grand chose à l'usine de Llantrisant au Pays de Galles : depuis 2018, le Trésor n'a commandé des pièces de deux pence qu'en 2021.

Mais, immédiatement, les journalistes se sont interrogés sur la disparition légale de ces divisions monétaires dans un pays qui a subi de plein fouet l'inflation entre les complications douanières du Brexit, les problèmes de circulation internationale pendant l'épidémie de covid-19, et enfin les tensions sur certaines productions liées à l'agression russe contre l'Ukraine.

Annoncer leur disparition et la mise en place de l'arrondi des prix en bas du ticket de caisse comme en Finlande... Oulala...

Par contre, comme tous les États frappant d'aussi petites coupures dont le coût de production est supérieur à la valeur faciale, le Trésor britannique doit souhaiter que les usagers s'en servent au lieu de, en vrac, les thésauriser dans des jarres, les laisser traîner dans le vide-poche, les jeter au caniveau,...

Par groupement de multiples de dix, on peut payer efficacement un commerçant de marché en plein air, aider une personne démunie... voire tout balancer dans une caisse automatique pour laisser faire le travail de compte.

Un brin sensationnelle la photographie du communiqué de presse : de la carte-mère d'un ordinateur à des bracelets en or (Royal Mint).

Par contre, début août, une annonce officielle de Royal Mint reprise dans la presse montre qu'elle souhaite innover dans la récupération de métaux précieux.

Au sein de son site gallois, Royal Mint ouvre une usine pour récupérer de l'or pur en retraitant jusqu'à quatre mille tonnes de circuits imprimés électroniques par an, afin de limiter le recours à l'or extrait des mines. Et de fournir ainsi ses propres lignes de production, dont "886" sa collection de bijoux de luxe.

Sont évoquées l'amélioration sociale et environnementale du marché de l'or, le moindre coût énergétique du procédé à température ambiante créé par la compagnie canadienne Excir, spécialisée dans la récupération de différents éléments chimiques dans les déchets électroniques.

Le communiqué indique indirectement la limite de cette action en citant une statistique d'une agence des Nations unies estimant à soixante-deux millions de tonnes les déchets électroniques en 2022, en forte croissance de plus de deux tonnes et demi chaque année depuis la démocratisation d'internet et des appareils permettant d'y accéder.


Une autre question provient de mes lectures liées au marché d'ensemble de l'électronique car il y a d'autres solutions avant la ré-extraction des matières premières.

Le trimestriel spécialisé dans le matériel informatique, principalement à destination des joueurs, Canard PC Hardware, a proposé au moins deux articles sur cette question du devenir des déchets électroniques?

D'abord, la reprise en masse du matériel auprès des grands groupes et autres clients professionnels qui renouvelle leur équipement par génération. Là, des entreprises comme HPE, dont le site écossais a été visité par Dandu pour un article d'avril 2020, montre une efficacité d'échelle.

Jugés obsolètes par leurs entreprises propriétaires, des centaines d'ordinateurs étaient simplement vérifié pour des pannes et usures possibles, remis à niveau logiciel par des employés avant remise sur le marché secondaire. À ce moment-là, HPE ne devait jeter que les éléments en caoutchouc trop fragilisés.

Et donc, qu'advient-il de nos ordinateurs personnels et familiaux souvent remplacés en toute fin de vie, consoles de jeux qui ne trouveront jamais repreneurs à cause de la nouvelle génération plus puissante, et que dire des smartphones ? La récupération un par un, dispersé en des milliers de points de récupération (magasins, déchetterie, etc.), la traçabilité de ces petits éléments jusqu'au recycleur... ou jusque dans un pays pauvre ?

La couverture du numéro 24 de Canard PC Hardware, un de ces numéros de périodiques qui se conservent des années.

Dans le numéro 24 du même magazine en 2015, Doc TB s'était interrogé sur la récupération de l'or des processeurs centraux (CPU, jusqu'à un gramme d'or !) à travers une expérience de chimie - qui était d'ailleurs au programme de physique-chimie de terminale S en France à l'époque.

Bon... Utilisation de produits dangereux, toxiques pour les organes humains (et la faune et la flore à ce compte-là), avec vapeurs mortelles si inhalées, et, si l'orpailleur avait échappé à tout cela, incendie de son domicile avec le final.

Au début des années 2010, la récupération des métaux précieux (or, argent, platine, palladium, rhodium) était jugée limitée car le procédé industriel de l'époque est coûteux et dangereux, réalisé dans les pays en développement. Plus le fait qu'une partie de l'or sert en couche fine de protection des contacts en cuivre sous forme d'aurocyanure de potassium [ KAu(CN)2  ] tout en laissant passer le courant électrique.

En relisant l'expérience (non, je ne veux pas être fiché S en la reproduisant ici), elle se fait à température ambiante en 2015. Il faudrait savoir :

- quelle est la ou les innovations du laboratoire canadien ? Un moyen d'employer moins de produits polluants ou un procédé permettant de les récupérer en sécurité ? Ou alors l'industrie fait tout fondre en vrac puis réalise des procédés pour récupérer les composés rentables ?

- Et si Royal Mint récupère l'or, qui récupère le reste : le silicium, les autres métaux précieux, ou pas d'ailleurs ?


On essaiera à notre très-modeste échelle de : Utiliser au maximum, Réparer ou améliorer, Revendre ou rapporter à un point-relais en espérant le Recycler, ne pas consommer pour Rien... en étant noyé dans une économie du pousse-à-la-consommation.

... et utilisez ces foutus pence et centimes !!!



Note : toute approximation, erreur ou stupidité sur la partie informatique n'est due qu'à moi. Allez lire les articles cités de Canard PC Hardware pour les formulations correctes.

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