vendredi 29 décembre 2023

Strand Collectibles Group, la nouvelle Stanley Gibbons...

Le vendredi vingt-deux décembre 2023, Stanley Gibbons pour la philatélie et A.H. Baldwin & Sons Ltd pour la numismatique ont été placés sous administration face à leurs dettes. Le message semblait être que leur actionnaire principal souhaitait conserver les activités rentables et se débarrasser des activités non rentables et de leurs dettes... et en effet. 

Sur le fil consacré aux aventures financio-capitalistiques de la marque Stanley Gibbons sur le forum anglophone Stamboards.com, à partir du vingt-sept décembre 2023, un membre a reproduit le mail de Tom Pickford sur les premières actions des administrateurs dès le vingt-deux décembre !!!


D'abord pour le contexte, Pickford rappelle que le groupe Stanley Gibbons traîne des dettes historiques dues aux dernières diversifications et erreurs fort coûteuses des deux dernières décennies... pour ne pas rappeler l'achat à crédit du One Cent Magenta sous les actionnaires actuels.

Ainsi, une nouvelle companies Strand Collectibles Group Ltd - du nom de la rue du Strand où se situe le magasin historique du fondateur - a acheté Stanley Gibbons Ltd et A.H. Baldwin & Sons Ltd comme une action en prélude au processus du mise sous administration. Tom Pickford est son président-directeur général

Les avantages listés sont nombreux et rassurants, au premier regard : les salariés, les deux marques et leurs propriétés intellectuelles (les catalogues ?), leurs inventaires propres, tous les objets confiés par des vendeurs pour de prochaines enchères, sont transférés à la nouvelle compagnie, y compris les lieux de stockage et la police d'assurance.

Dès la fin des vacances de fin d'année, le deux janvier 2024, celle-ci reprend les ventes aux enchères sous la marque Baldwin, les publications sur tous les objets proposées et collections suivies par les deux marques.

Plus étrange, une nouvelle adresse pour les enchères est lancée : www.baldwins.co , en insistant bien que la vente Asie de Stanley Gibbons aura bien lieu le dix janvier. Le reste des activités philatéliques conserve l'adresse www.stanleygibbons.com .


Là où l'inquiétude survient est toute à la fin d'une liste de questions fréquentes tournées vers les consommateurs, celles que pourraient se poser les fournisseurs.

Ceux-ci sont renvoyés vers les pages dédiées sur le site des administrateurs, en particulier celle les concernant directement. Ce n'est pas glorieux. Si la nouvelle entité sous contrôle des administrateurs peut effectuer de nouvelles commandes nécessaires au fonctionnement de ses activités commerciales, toutes les factures non réglées avant le vingt-deux décembre attendront le long et lent et aléatoire parcours de l'administration et du règlement des anciennes dettes...

Bref, comme il est écrit sur le site des administrateurs et que j'imagine doit correspondre au droit britannique : ces dettes sont désormais insécures, les fournisseurs peuvent les faire connaître, et espérer qu'il restera des miettes à la fin du processus.

Au minimum, les fournisseurs pourront récupérer la taxe sur la valeur ajoutée dans les six mois après la livraison des biens et services commandés auprès du Trésor.


Les abonnés au magazine mensuel Gibbons Stamp Monthly (je n'en suis plus) verront si l'imprimeur change dans l'ours des prochains numéros, et si le numéro daté février attendu courant janvier 2024 arriva plus ou moins en retard. Et les amateurs de marque postale de presse si le circuit postal libéralisé est modifié également vers leur pays de destination.

Secrets probablement resteront les nouvelles conditions des contrats d'impression du magazine et des catalogues auprès des deux imprimeurs selon leurs appréciations de cet aléa. Échaudés, laisseront-ils ces contrats à des imprimeurs dans le besoin ? Le lecteur peut s'en moquer, le citoyen-consommateur peut-être pas.

Un autre acteur à observer pourrait aussi être Dauwalders, un commerce de timbres, de monnaies et de matériel de nombreuses marques, installé à Salisbury. Depuis le seize octobre 2023, il était en partenariat avec Stanley Gibbons pour imprimer et distribuer les albums et accessoires de la marque en difficulté financière.

Si la sous-traitance de cette activité devait aider à alléger les coûts de production et expédition pour Stanley Gibbons tout en conservant les revenus de la propriété intellectuelle, espérons que la mise en administration n'a pas posé de cailloux sur le chemin de ce commerce sûrement mieux géré.


La suite au prochain épisode de Finance, pognon et pseudo-intérêt philatélique.


Notes : Le message de Pickford est reproduit sur le site de l'Association of British Philatelic Societies.

Quand aux co-propriétaires virtuels de parts virtuels du One Cent magenta virtuel via showpiece.com - ou d'autres nombreuses autres raretés virtualisées (voir NFT sur Google), cette dernière entreprise appartient au groupe Castelnau comme Stanley Gibbons, mais à un autre étage capitalistique bien plus élevé et rentable.


Nouvelle du jeudi vingt-six septembre 2024 :

Reproduit par un membre du forum anglophone StampBoards.com ce jour, trois cadres dirigeants de Strand Collectibles Group Ltd admettent que l'unification sous cette appellation des entreprises de commerce philatélique Stanley Gibbons et de vente notamment aux enchères d'objets de collection Baldwin's, entreprises pourtant connues de leurs fidèles clients depuis des décennies, était une erreur.

Ils annoncent que, depuis mardi vingt-quatre septembre 2024, l'entreprise se nomme désormais légalement Stanley Gibbons Baldwins Limited avec un logotype concordant. Ils garantissent que les noms d'utilisateur et mots de passe d'accès des clients des trois sites (la troisième entité étant "Auction House") restent inchangés.

Peut-être que les nouveaux nouveaux dirigeants capitalistes à qui on a demandé de traire la vache à lait du zombie Edward Stanley Gibbons (mort en 1913 - comme abusé d'Alfred Maury pour réaliser un coup de poker...) ont enfin pris conscience que les deux marques et leur clientèle méritaient bien plus de respect face à une concurrence qui maintient, malgré des successions, la qualité de leurs services et réussissent à intégrer la vente par internet sans détruire leur commerce.

Peut-être qu'au sommet du groupe Castelnau, on s'en est aussi rendu compte : les deux marques peuvent rapporter peu mais constamment (le catalogue Stanley Gibbons...) plutôt qu'à perte à la découpe ? Que la vente de NFT de haute qualité graphique, mais virtuelle, et de récupération d'un micro-pourcentage des reventes de ces NFT ne vaut rien à court terme pour les actionnaires ?

Qui vivra verra.




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